Considérée comme la capitale du Midwest, Chicago est le théâtre d’une foule d’activités économiques. La ville accueille de nombreuses industries – de la fabrication de pointe jusqu’aux chemins de fer, en passant par l’agriculture et les transports – et est une plaque tournante du secteur des services financiers. On y trouve d’ailleurs certaines des plus grandes banques régionales, qui soutiennent une bonne part du commerce dans la région. Voilà en partie pourquoi Exportation et développement Canada (EDC), après Atlanta en avril dernier, ouvre un bureau à Chicago. Non seulement cette nouvelle représentation servira de porte d’entrée vers le Midwest, mais elle fera le pont entre les entreprises canadiennes et la chaîne d’approvisionnement américaine. Toutefois, même si Chicago est un marché très intéressant pour les exportateurs canadiens, il faut se rappeler que les États-Unis sont constitués de plusieurs marchés distincts qui présentent tous leurs propres risques et débouchés.

Occasions d’affaires au Sud de la frontière

Les secteurs traditionnels, comme l’équipement et l’automobile, ont de plus en plus recours aux technologies de pointe. Par le passé, les entreprises canadiennes exportaient de l’acier et de grosses pièces de voitures. Aujourd’hui, elles se tournent plutôt vers l’intelligence artificielle.

Cependant, il ne faut pas oublier que les États-Unis sont un immense marché, surtout dans le secteur de l’automobile. Lors d’une conférence à laquelle j’ai récemment participé, l’un des invités a suggéré une analogie particulièrement intéressante : le secteur de l’automobile est arrivé à un carrefour, tout comme ce fut le cas pour les fabricants de cellulaires il y a une quinzaine d’années. Vous vous souvenez des téléphones pliables? Eh bien, qui aurait pu prédire l’avènement des téléphones intelligents? C’est maintenant au tour du secteur automobile d’aller de l’avant avec les véhicules autonomes et la conduite assistée par un système d’intelligence artificielle. Tout tourne autour de la technologie développée dans ce secteur, et les constructeurs se préparent à la prochaine phase. Pour eux, c’est maintenant ou jamais. L’expertise poussée du Canada en technologie et en ingénierie représente donc d’excellentes occasions d’exportation.

Partenaires commercial de longue date

Les États-Unis et le Canada partagent une frontière et une longue histoire d’échanges commerciaux. Le moteur économique des deux pays est concentré dans la région des Grands Lacs, qui en soi forme la troisième économie en importance au monde. Les liens commerciaux entre les deux pays y sont bien établis : le Canada fournit de nombreux produits intermédiaires qui sont ensuite transformés en produits finis aux États-Unis.

La gestion des risques politiques

Les échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis ne datent pas d’hier, car les deux pays, de façon générale, ont des valeurs similaires et profitent d’un système juridique particulièrement stable. Cette relation d’affaires est donc différente de celles établies avec les marchés émergents, où la volatilité économique et la fragilité de l’infrastructure juridique peuvent être des obstacles.

À l’heure actuelle, c’est le risque politique qui menace le plus les activités commerciales aux États-Unis. Ce risque est d’ailleurs alimenté par le fossé se creusant entre les positions du Canada et de la Maison-Blanche sur les questions commerciales.

Les entreprises canadiennes qui exportent au Sud de la frontière doivent adopter une vision à long terme, car si elles se bornent à simplement réagir aux soubresauts de la politique américaine, elles devront composer avec de nouvelles élections tous les deux ans (présidentielles et du Congrès). Le Canada ne peut tout simplement pas envisager ses relations commerciales sous cet angle.

En définitive, je pense qu’à long terme, le commerce entre le Canada et les États-Unis continuera de prospérer, en particulier dans la région des Grands Lacs, qui sera toujours un moteur d’échanges entre les deux pays pour la simple et bonne raison que ces voisins ont des économies profondément intégrées.