Vous consultez les nouvelles du secteur sur Twitter en buvant votre café du matin. Puis, vous lisez vos courriels à votre bureau, et un avis vous rappelle que vous avez un appel Skype avec un partenaire au Royaume-Uni. Vous commencez et finissez probablement votre journée de travail sur Internet.
De nos jours, les petites entreprises dépendent énormément d’une connexion Internet de qualité. Une connexion robuste permet de faire des affaires. D’ailleurs, le Canada se classe systématiquement dans le peloton de tête des indices d’entrepreneuriat mondial. (Selon StartupBlink, le pays occupe le troisième rang mondial pour ce qui est d’avoir un environnement favorable aux jeunes entreprises.) Par contre, le Canada a chuté au 29e rang mondial sur le plan des technologies de l’information et des communications en 2017 (source : indice de développement des TIC de l’Union internationale des télécommunications, dans le dossier documentaire d’Internet du Canada 2018). Un piètre résultat pour un pays moderne et technophile comme le nôtre.
À l’Autorité canadienne pour les enregistrements Internet (ACEI), nous connaissons bien l’état d’Internet au Canada. Vous avez peut-être déjà entendu parler de nous si le nom de domaine de votre site se termine par « .ca » : c’est nous qui gérons ce registre. Nous participons également à plusieurs initiatives visant à bâtir un meilleur réseau en ligne au pays, notamment en matière de cybersécurité et d’infrastructure.
Plus Internet évolue et prend de l’expansion, plus nous pouvons faire de choses en ligne, et les risques associés se multiplient. Il est important de rester au fait des avancées technologiques et des conséquences qu’elles ont pour votre entreprise.
Voyons maintenant quelques moments charnières de l’histoire récente d’Internet et ce que l’année à venir nous réserve.
Bâtir l’infrastructure Internet du Canada
Fait intéressant : la voie Halifax-Dublin est le canal de transmission des données Internet le plus rapide par-delà l’océan. Vous n’avez jamais vraiment réfléchi au fonctionnement d’Internet? Vous n’êtes pas seul. Mais c’est un fait que les petites entreprises devraient savoir.
L’ACEI collabore avec les municipalités canadiennes pour installer plus de points d’échange Internet et encourager les entreprises et les organisations à s’y interconnecter. Pourquoi? Parce que la mise en place d’une infrastructure Internet locale améliore la souveraineté des données : plus il y a de points d’échange au Canada, moins les données doivent passer par d’autres pays. En vous branchant à un point d’échange, vous pouvez créer un raccourci vers vos partenaires, les prestataires de services infonuagiques et les fournisseurs d’accès Internet locaux.
Si votre entreprise est en ligne et échange beaucoup de données avec d’autres organisations (au Canada comme à l’étranger), vous devriez savoir par où transitent ces flux d’information. En vous branchant directement à un point d’échange, vous pouvez améliorer la souveraineté de vos données, et le tout ne s’applique pas seulement aux grandes entreprises : même les plus petites entreprises peuvent le faire.
Par ailleurs, les fournisseurs d’accès Internet peuvent vous aider à mieux comprendre les voies de transmission (par où passent vos données). Pour en savoir plus à ce sujet, jetez un coup d’œil à IXmaps, un outil conçu par des chercheurs de l’Université de Toronto qui montre la circulation des données dans Internet.
Les entreprises doivent être plus au fait de leur empreinte numérique. Qu’il s’agisse de services infonuagiques ou d’hébergement Web, de nombreux fournisseurs canadiens peuvent vous aider à conserver vos données au Canada, au besoin.
Combler les écarts en matière d’Internet au Canada
L’amélioration de l’infrastructure Internet, ou des canaux de transmission, est une priorité, tout comme les enjeux sociaux entourant l’accès au réseau et la littéracie numérique.
À la fin de 2016, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a établi que la connexion Internet à large bande était un service de base, ce qui a ouvert la voie à l’accès universel à ce service. C’est un pas dans la bonne direction, certes, mais l’ACEI a constaté en 2018 certains écarts entre les Canadiens, comme la fiabilité de la connexion Internet à domicile et les compétences numériques. Heureusement, diverses initiatives d’un océan à l’autre visent à combler ces écarts. Par exemple, dans le cadre de notre Programme d’investissement communautaire, nous versons chaque année plus de un million de dollars à des organismes à but non lucratif, des organismes de bienfaisance et des établissements d’enseignement canadiens qui favorisent le développement d’Internet au pays.
Les propriétaires de petites entreprises doivent atteindre un certain niveau de littéracie numérique pour prospérer dans un monde où le commerce électronique gagne en popularité. Même s’il est vrai que les commerçants canadiens traînent un peu de la patte de ce côté, Internet représente de plus en plus une façon pour eux de se faire connaître et de rester concurrentiels à l’ère numérique.
La protection des renseignements personnels, une préoccupation grandissante
Récemment, on a beaucoup entendu parler des changements apportés aux règlements canadiens sur la protection des renseignements personnels, soit la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques (communément appelée « LPRPDE »). Selon l’édition 2018 du Sondage sur la cybersécurité de l’ACEI, un peu plus du tiers des PME canadiennes ne connaissent pas bien les exigences imposées par cette loi. Si les Canadiens ne sont pas au fait de leurs propres règlements, qu’en est-il de la réglementation étrangère?
Si vous faites du commerce dans l’Union européenne, vous devriez être au courant des énormes changements découlant de l’adoption en mai de l’important Règlement général sur la protection des données.
Quel que soit le volume ou le type de données que recueille votre entreprise, il vous incombe de connaître les lois sur la protection des renseignements personnels des marchés où vous faites des affaires. Comme les consommateurs connaissent de plus en plus l’importance de la confidentialité des données, on peut s’attendre à des revendications pour plus de règlements sur la protection des renseignements personnels et à ce que les entreprises soient tenues responsables des données sur les clients qu’elles collectent.
Neutralité du Net : le débat se poursuit
La neutralité du Net, c’est le principe selon lequel tout le contenu en ligne doit être traité également. C’était un des sujets de l’heure en 2018, et nous avons suivi le dossier de près : en juin, la Federal Communications Commission (FCC) des États-Unis a abrogé les dispositions assurant la protection de la neutralité du Net.
Pourquoi les entreprises canadiennes devraient-elles se soucier de la neutralité du Net? Quand on met en place des protections solides en la matière, les fournisseurs d’accès Internet ne peuvent pas favoriser le trafic Internet d’une entreprise donnée (disons, d’une grande organisation qui jouit d’une grande influence au détriment d’une plus petite entreprise qui tente de percer le marché). La neutralité du Net favorise la concurrence équitable entre entreprises et l’innovation de celles-ci.
L’an dernier, les nouvelles ont été plus réjouissantes de ce côté-ci de la frontière : la Chambre des communes a adopté en mai une motion visant à enchâsser la neutralité du Net dans la loi; toutefois, le débat continue aux États-Unis.
Ce que l’avenir nous réserve
La mise en place d’une infrastructure Internet solide, stable et rapide n’a jamais été aussi importante. Un site qui prend trop de temps à charger pourrait se traduire par une perte de revenus, et le fait de ne pas avoir accès à Internet peut avoir de sérieuses conséquences sur la qualité de vie…
Bien que l’infrastructure Internet et la littéracie numérique au Canada soient toutes deux relativement bonnes, l’ACEI veille à ce que nous n’accusions jamais de retard en la matière, en aidant les entreprises à demeurer concurrentielles et les citoyens à rester branchés.
Notre réseau Internet continue de prendre de l’ampleur. Diverses municipalités de l’Île-du-Prince-Édouard ainsi qu’Iqaluit, Saint John, Whitehorse et Yellowknife se rallient pour construire des points d’échange et ainsi créer un réseau local plus résilient.
Si le sujet vous intéresse, sachez que le Forum canadien sur la gouvernance d’Internet aura lieu en février : diverses parties prenantes de partout au pays y examineront les grands enjeux connexes pour le Canada.