Si les prévisions économiques ne tiennent pas compte des pressions à la hausse ou à la baisse ni des soubresauts occasionnels, elles ont la prétention de prédire si l’avenir économique sera sombre ou au contraire radieux, installant des conditions favorables à la croissance économique des entreprises et leur permettant de faire une planification avisée.
À EDC, nos prévisions économiques constituent en fait notre opinion sur la direction que devrait prendre l’économie. Pour les entreprises canadiennes, ces prévisions constituent un outil efficace qui les aide dans la prise de décision en matière d’investissement.
EDC publie ses prévisions économiques trimestrielles et celles-ci constituent pour les entreprises une feuille de route qui oriente leurs activités économiques tant sur le plan national que sur le plan mondial. Mais l’outil principal d’EDC demeure les Perspectives économiques mondiales, publiées deux fois par an, au printemps et à l’automne.
Les économistes tiennent compte de plusieurs variables lorsqu’ils élaborent leurs prévisions, mais chaque modèle est développé en analysant des indicateurs économiques précis (des statistiques clés qui indiquent la direction que prend une économie) de trois types : avancé, coïncident et retardé. Ces indicateurs sont alors combinés à une analyse qualitative qui comprend les annonces relatives aux politiques, les forces dynamiques du marché du travail et les moteurs de la demande.
En résumé, les indicateurs avancés annoncent les cycles économiques, les indicateurs coïncidents évoluent avec l’économie et les indicateurs retardés sont à la traîne des cycles économiques.
Les indicateurs avancés qui servent à prévoir les mouvements de l’économie comprennent des éléments comme l’humeur des consommateurs, des enquêtes auprès des directeurs des achats des entreprises et le nombre d’entreprises en démarrage.
Par exemple, lorsque vous recevez une demande de permis de construire, vous savez que bientôt un immeuble va s’élever du sol.
En comparaison, les indicateurs retardés décrivent plutôt la situation passée de l’économie et comprennent des variables comme le taux de chômage et l’indice des prix à la consommation (IPC), qui indique les changements aux prix à la consommation ou au taux d’inflation. Il est obtenu en comparant, au fil du temps, le coût d’un même panier de biens et services acheté par un ménage moyen.
Les indicateurs coïncidents montrent l’état actuel de l’économie et se manifestent à peu près au même moment que le phénomène qu’ils décrivent. Ces indicateurs comprennent des statistiques comme le revenu personnel et le produit intérieur brut (PIB) qui, selon plusieurs, est l’indicateur économique le plus important. Le PIB comprend la valeur monétaire de tous les biens et services produits pendant une période donnée. Il est utilisé pour établir la santé globale de l’économie.
Établir des prévisions suppose l’analyse de plusieurs des variables décrites ci-dessus, mais aussi des tendances historiques afin d’être en mesure de développer des modèles économiques statistiques. Ultimement toutefois, les prévisions définitives s’appuient sur l’expérience et l’intuition de ceux qui les établissent.
En tant que prévisionnistes, nous voulons tous pouvoir dire que nous avons tout prévu. Mais si notre travail s’appuie au début sur la science, il devient un art à mesure que nous avançons.
Nos Perspectives économiques mondiales résultent d’une analyse exhaustive et sont une projection de la croissance mondiale exprimée en PIB. Elles prédisent les changements exprimés en pourcentage par rapport aux données de l’année précédente. Par exemple, les Perspectives économiques mondiales de l’automne 2017 prévoient une croissance économique mondiale de 3,6 % à la fin de la présente année.
Les Perspectives économiques mondiales prédisent le PIB du Canada, mais aussi celui de pays développés comme les É.-U. et le Japon, de la zone euro, de pays émergents clés comme le Mexique et du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Elles s’intéressent aussi à la situation des produits de base – les matières premières qui ont subi très peu de transformation – comme le pétrole, le gaz naturel, l’or, le cuivre et prédisent la valeur du dollar canadien par rapport au dollar américain ainsi que le taux d’intérêt de la réserve fédérale pour les deux années à venir.
Un aspect important des Perspectives économiques mondiales est le fait qu’elles renseignent EDC sur les exportations canadiennes dans les divers secteurs de l’économie, formant ainsi la base des Prévisions à l’exportation.
Les Perspectives économiques mondiales constituent une analyse détaillée. Peu importe où en sont rendues les entreprises canadiennes avec leurs exportations, elles sont pour elles un outil de planification vital.
Si les grandes entreprises embauchent leurs propres analystes économiques, un grand nombre de petites et moyennes entreprises ne dispose pas des ressources pour mener à bien une telle entreprise. Aider ces compagnies est à l’origine des Perspectives économiques mondiales d’EDC. Les données contenues dans les Perspectives donnent aux compagnies canadiennes qui souhaitent exporter pour la première fois un bon aperçu de l’économie nationale et des principaux marchés d’exportation.
Les entreprises qui exportent déjà et qui souhaitent développer de nouveaux marchés peuvent, à partir des différents indicateurs, cibler certains marchés.
Quelle que soit la taille d’une entreprise, l’un des principaux indicateurs est l’état de l’économie américaine, surtout parce que nos chaînes d’approvisionnement y sont fortement intégrées.
Les É.-U. sont notre principal partenaire commercial et les tendances aux États-Unis ont un impact au Canada même, mais aussi sur nos exportateurs qui y font affaire.
Par exemple, on assiste actuellement aux États-Unis à une augmentation de la population active, principalement chez les milléniaux. Cela entraîne une augmentation de la demande qui profite à plusieurs secteurs de l’économie canadienne.
Lorsque les milléniaux quittent le sous-sol de leurs parents pour voler de leurs propres ailes, cela crée une demande pour la construction résidentielle, ce dont profite l’industrie canadienne du bois d’œuvre. Et l’effet se fait sentir dans d’autres secteurs comme les équipements électroniques, les électroménagers et les meubles. Tout cela est intimement relié.
Qu’est-ce qui constitue la base des Perspectives économiques mondiales ? L’analyse et la recherche exhaustives.
Si l’élaboration des Perspectives économiques mondiales se fait en deux étapes sur une base trimestrielle, elles font l’objet de deux publications, soit au printemps et à l’automne.
ÉTAPE 1
Le travail à cette étape est continu et se fait par notre équipe d’analystes responsables d’élaborer les prévisions. Pour ce faire, chaque analyste examine un vaste ensemble d’indicateurs de l’offre et de la demande et en surveille l’évolution sur une base permanente.
Nous examinons les relations entre divers paramètres, utilisent diverses méthodes pour analyser les données et dégager des modèles, les comparent à des prévisions externes et visitent souvent certains marchés pour enrichir notre vision.
En complétant par l’analyse des données historiques, il est alors possible d’identifier les principales tendances dans divers secteurs et marchés.
On utilise alors diverses techniques de modélisation et des approches tant qualitatives que quantitatives pour développer les prévisions dans chaque secteur.
ÉTAPE 2:
Lorsque nos analystes ont établi nos prévisions, l’équipe des économistes d’EDC, dirigée par notre économiste en chef Peter Hall, se réunit pour discuter des propositions de prévisions et dégager des prévisions plus détaillées et globales.
Nous sommes fiers d’avoir une approche d’équipe. Les discussions sont fort enrichissantes et, au terme de l’exercice, notre objectif est d’en arriver aux prévisions les plus exactes possible qui serviront d’outil de planification pour les compagnies canadiennes.
Globalement, l’équipe des économistes d’EDC utilise une foule de données et de statistiques économiques qu’elle synthétise pour en dégager un portrait de la situation économique à venir.
Nous nous posons constamment le défi d’être les meilleurs que nous puissions être. On ne naît pas bon prévisionniste; il faut de l’expérience et de l’intuition. Il faut analyser le plus d’indicateurs possible et avoir une idée claire et holistique de ce qu’ils révèlent.