Chez Quadrogen, nous concevons, construisons et livrons des systèmes d’épuration et de valorisation du biogaz qui transforment le combustible provenant de la décomposition des déchets alimentaires et agricoles en gaz naturel renouvelable qu’il est possible d’injecter dans les gazoducs ou d’utiliser comme carburant pour le transport.

Grâce à notre technologie, il est possible de transformer le gaz résiduaire — qu’on appelle aussi gaz d’enfouissement ou biogaz — en énergie propre. Nos clients, comme les usines de traitement des eaux usées et les exploitants de sites de décharge, peuvent transformer leur gaz résiduaire en électricité, en chaleur, en biométhane (un carburant durable) ou en dioxyde de carbone à faible coût pour utilisation dans les serres.

La genèse

Je viens du milieu du développement des technologies de l’industrie des piles à combustible. Pendant dix ans, j’ai travaillé pour un important fournisseur international de piles à combustible propres novatrices, une entreprise canadienne. J’y ai appris l’art du développement de technologies pour résoudre d’importants problèmes. En 2007, j’ai créé Quadrogen, dont l’objectif est de s’attaquer aux défis de la gestion des déchets – une industrie dont j’ignorais tout à l’époque.

Piles à combustible – intrants et extrants

Parallèlement à nos recherches sur l’industrie de la gestion des déchets pour cerner un problème que nous pourrions résoudre, nous étions en train de développer un surpresseur d’hydrogène pour une entreprise américaine qui produit des piles à combustible au méthanol direct. Cette technologie transforme le gaz de dégagement anodique que produit la pile à combustible en un gaz riche en hydrogène et propice à la séparation de l’hydrogène. 

L’hydrogène est important pour les systèmes de piles à combustible, mais on peut aussi s’en servir dans bien d’autres secteurs pour éliminer totalement ou presque entièrement les émissions produites par les processus chimiques et industriels, les systèmes d’énergie propre et le transport. Grâce au financement du Programme d’aide à la recherche industrielle du Conseil national de recherches Canada (PARI CNRC) et aux conseils de notre comité directeur, nous avons pu mettre au point un surpresseur d’hydrogène de deuxième génération grâce auquel les piles à combustible peuvent générer de l’électricité, de la chaleur et de l’hydrogène.

Très satisfaite de notre travail, cette entreprise de piles à combustible nous a parlé d’un autre problème que personne n’avait réussi à résoudre en plus de 20 ans : retirer les contaminants du biogaz pour arriver à une concentration qui se chiffre en parties par milliard.

L’un des avantages des piles à combustible au méthanol direct, c’est qu’elles peuvent utiliser presque n’importe quel type de méthane comme carburant, y compris le biogaz provenant des déchets agricoles et des sites de décharge. Mais le biogaz brut contient des centaines de contaminants différents susceptibles de réduire grandement la durée de vie de la pile à combustible. À l’époque, personne n’avait réussi à mettre au point une technologie de décontamination capable de réduire ces contaminants à une concentration qui se chiffre en parties par milliards digne d’une industrie de pointe. Nous avons donc décidé que Quadrogen concentrerait ses efforts sur la résolution de ce problème et la valorisation des déchets.

Le potentiel du biogaz

Le biogaz est issu de la fermentation de déchets organiques comme les déjections animales et les déchets alimentaires, les eaux usées des usines de traitement et les déchets des décharges. Le biogaz qui en résulte est essentiellement un mélange de méthane, de dioxyde de carbone, de vapeur d’eau et de nombreux contaminants, dont différentes espèces sulfureuses, des siloxanes et des composés organiques volatils (COV).

En plus de retirer la vapeur d’eau et les contaminants, il faut dissocier le CO2, qu’on peut ensuite utiliser dans les serres. Le biométhane propre peut servir à différentes applications, on peut entre autres l’injecter dans le réseau de gaz naturel et s’en servir pour alimenter les turbines à gaz et les moteurs à piston pour produire de l’énergie. 

Percer le marché

Il nous a fallu presque quatre ans pour mettre au point un processus de décontamination du biogaz en quatre étapes pour arriver à des concentrations encore jamais vues. En 2011, nous avons assemblé notre premier système pour un client de la Californie qui utilise le biogaz issu de l’usine municipale de traitement des eaux usées pour alimenter ses piles à combustible. En trois ans, notre système a traité plus de 25 millions de pieds cubes de biogaz et n’a nécessité presque aucun entretien. Nous n’aurions pas pu y arriver sans l’aide d’organisations canadiennes qui appuient les entreprises du secteur de l’énergie propre, dont : 

Stratégie d’exportation

Au début, nous nous intéressions principalement aux entreprises de piles à combustible, de turbines à gaz et de moteurs à piston parce qu’elles avaient besoin de notre technologie pour produire de l’énergie propre. Nous avons continué à perfectionner notre système de séparation des gaz pour produire du gaz naturel renouvelable et c’est à partir de ce moment que Quadrogen a pris son envol dans le secteur de la gestion des déchets. Tout secteur d’activité aux prises avec de grandes quantités de déchets organiques, qu’il s’agisse des décharges ou de l’agriculture industrielle, peut utiliser nos systèmes pour revaloriser ses déchets et générer de nouvelles sources de revenus.

En 2014, notre technologie a attiré l’attention d’une entreprise de gestion des déchets chinoise. Ce fut notre premier client à l’extérieur des États-Unis et c’est ce qui nous a amenés à établir des relations en Thaïlande, où la pâte de manioc et les eaux usées de l’industrie de l’amidon se prêtent à merveille à la génération de biogaz. Aujourd’hui, nous avons des clients aux États-Unis, en Chine, en Thaïlande, en France, en Allemagne et au Brésil.

L’aide apportée par EDC

En 2017, nous avons vendu notre premier système de valorisation du biogaz à un client chinois, une entente d’environ 500 000 $, mais ce client n’a versé que 10 % à la signature du contrat. Il nous fallait un fonds de roulement pour construire le système et cette somme initiale ne suffisait pas. Après avoir essuyé un refus de notre banque, nous nous sommes tournés vers Exportation et développement Canada (EDC), qui nous a accordé une marge de crédit de 500 000 $ en deux versements. Nous disposions désormais des fonds dont nous avions besoin pour mener à bien notre projet.

Comme il s’agissait d’un nouveau client à l’étranger, avec qui nous n’avions jamais fait affaire, nous avons en outre eu recours à l’Assurance crédit d’EDC pour assurer nos pertes contre le risque de non-paiement une fois notre produit livré.

Grâce au Programme de garanties d’exportations d’EDC, Quadrogen a aussi pu acquérir une usine de fabrication en Inde. EDC a fourni à notre banque une garantie pour nos besoins en fonds de roulement et en dépenses d’investissement. Récemment, EDC nous a aidés à conclure des contrats aux États-Unis en garantissant un prêt de 2,5 millions de dollars auprès de notre banque au titre de son programme de cautionnements d’assurance.

Nous tenons à remercier EDC. Sans tout son soutien, nous n’aurions pas pu parcourir tout ce chemin.