Sur la planète, ce sont les marchés asiatiques qui affichent la croissance la plus dynamique – une croissance qui devrait sans doute s’intensifier à court terme, en phase avec l’essor de l’économie mondiale. Si ces marchés sont sur le point d’accélérer la cadence, il serait juste de penser que le Canada a de bonnes chances de récolter les fruits de ce dynamisme…

L’impressionnante croissance de l’Asie

Enregistrer une croissance supérieure n’est pas vraiment un fait nouveau pour les économies d’Asie. En fait, au fil du temps, on dénombre de multiples exploits d’une croissance rapide : de la performance de l’après-guerre du Japon en passant par la montée en puissance des tigres asiatiques, l’ANASE-4, l’essor de l’Inde et, bien sûr, celui de la Chine depuis 1980. Ce mouvement se poursuit donc : depuis 2000, le taux moyen de la croissance du PIB réel de l’Asie émergente est le double du taux de croissance de la planète, quatre fois celui du monde développé, et annuellement de deux points de pourcentage de plus que celui du monde émergent. La plupart des observateurs s’attendent à un rythme de croissance un peu plus lent au cours des cinq prochaines années, mais la région est toujours – et de loin – en tête du peloton.

Le Canada à la table des acteurs commerciaux d’Asie

Le Canada est déjà très actif dans cette région. Depuis 2000, ses exportations de marchandises vers 18 marchés émergents clés et marchés asiatiques semi-développés ont bondi en moyenne de 8,4 %. Comparativement, en moyenne, la croissance annuelle des marchés mondiaux s’est établie à seulement 1,6 %. Ce résultat a suffi pour porter la part de l’Asie émergente dans les exportations canadiennes de 0,9 % en 2000 à 4,5 % en 2017 – une hausse spectaculaire en un laps de temps relativement court.

La Chine est de loin le premier marché d’exportation du Canada dans la région puisqu’elle est la destination de 60 % de nos exportations pendant cet intervalle. L’Inde occupe le deuxième rang. Sur ce marché, la croissance de nos exportations est supérieure, mais à 11 %, la contribution de l’Inde est limitée par sa faible part du total. La Corée se classe bon troisième à 9 %, suivie de l’Indonésie et du Vietnam.

Voilà la situation actuelle. Que nous réserve l’avenir? Le tableau est encore plus encourageant. Si le rythme de croissance des 17 dernières années se maintient – une hypothèse tout à fait plausible –, d’ici quelques années la part de ces marchés dans nos exportations sera en nette augmentation. En Chine, elle passera à 10 % d’ici 2025, soit plus du double du taux actuel. La progression sera similaire en Inde à 1,9 %, ce qui fera plus que doubler la part des ventes totales à l’étranger. En fait, quatre des cinq économies de ce groupe verront cette part évoluer de la même manière. Ce faisant, l’ensemble des échanges commerciaux du Canada avec cette zone augmentera pour s’établir à un peu moins de 15 % du total des exportations canadiennes de marchandises en 2025.

Même s’il y a de bonnes raisons de croire que ce scénario soit possible, quelques facteurs pourraient jouer les trouble-fête. Le premier : le protectionnisme a un effet dévastateur sur l’architecture du commerce étant donné qu’il fait planer de l’incertitude. Deuxième facteur : les exportations canadiennes vers les États-Unis et d’autres marchés traditionnels ont pris du mieux grâce à la solidité de la croissance économique. Enfin, troisième facteur : lorsqu’on les compare aux années récentes, les exportations vers l’Asie émergente augmentent de façon plus modérée qu’à l’ordinaire, ce qui donne à penser que la croissance future ne sera pas aussi robuste que celle constatée au cours des 17 dernières années.

Le Canada en piste pour la croissance en Asie

Il y a pourtant des éléments positifs, notamment le fait que les évolutions actuelles dynamisent la performance au-delà du taux le plus récent. La conclusion de l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste a abaissé les barrières tarifaires et permis la mise en place d’innovations de « prochaine génération » entre le Canada et 11 autres pays, surtout des signataires asiatiques, ce qui ouvre la voie à une intégration économique accrue et une croissance plus ferme. De plus, nous travaillons à la conclusion d’accords avec la Chine et l’Inde. À l’issue du récent remaniement ministériel du cabinet fédéral, le portefeuille du commerce a été élargi de manière à inclure la diversification du commerce international – ce qui est une forte indication que le Canada investira davantage d'efforts pour accroître sa présence commerciale sur les marchés émergents. 

L’Asie abrite une foule de marchés qui ont gagné en importance et qui sont devenus des marchés d’avenir. À mesure que ces marchés deviennent plus riches, leur utilisation des sources d’approvisionnement augmentera de manière exponentielle. Diversifier ses activités commerciales a été – et demeure – une excellente stratégie, et elle n’a probablement jamais été aussi importante qu’aujourd’hui.

Conclusion?

Les marchés asiatiques sont une puissance indéniable. Par conséquent, le fait que le Canada a établi une présence sur les marchés asiatiques en rapide croissance est un élément prometteur, même si dans un monde où la concurrence est forte, rien n’est garanti. Voilà pourquoi les entreprises averties se sont dotées d’un plan pour tirer parti de ce potentiel.