Quand l’inoubliable Ray Charles chantait Georgia on My Mind (Géorgie, tu ne me quittes jamais), il nous disait son attachement à la Géorgie où il a grandi. Il a donné beaucoup de visibilité à cet État américain. C’était sans doute nécessaire jadis, mais plus aujourd’hui : cette économie régionale des États-Unis est bien loin de déchanter… Grâce à ses importantes infrastructures, cette zone économique a élargi sa portée mondiale et est devenue un centre pour les échanges commerciaux sur le marché américain, à un moment où d’autres États continentaux ne pouvaient jouer ce rôle. Alors, les perspectives de l’économie de la Géorgie et des États avoisinants sont-elles aussi éclatantes que par le passé? Cette région est-elle un marché porteur pour les exportateurs canadiens?

En 2004, la Géorgie a vécu un moment fort de son histoire économique récente. Lors de cette année mémorable, les ports de la côte Ouest ont traversé une crise : l’intense trafic maritime s’est heurté à une dure réalité, soit des infrastructures insuffisantes. À l’époque, le taux de location des porte-conteneurs et des vraquiers étaient très élevés puisque les flux économiques avaient surpassé la capacité d’expédition maritime. Ce faisant, l’incapacité de décharger les cargaisons au port de Los Angeles-Long Beach et à d’autres installations portuaires névralgiques de la côte Ouest avait rendu cette activité extrêmement coûteuse – à tel point que des compagnies maritimes avaient pris la décision de rediriger des navires vers le canal de Panama et de réserver des capacités maritimes dans des installations sur la côte du golfe du Mexique et sur la côte Est.

Le port de Savannah était fin prêt et pendant les trois prochaines années le trafic par porte-conteneurs y a progressé au taux composé annuel de 16 %. Ce taux est impressionnant pour au moins deux raisons. La première : ce taux était bien supérieur à la croissance de l’économie ou même de la croissance du commerce extérieur ou de tout autre agrégat économique d’importance. La seconde : ce taux ne tenait pas compte de l’inflation et représentait uniquement le nombre de conteneurs en transit. Depuis, ce port suit une trajectoire de croissance annuelle moyenne de 5 %, malgré la grande récession, et ce taux a récemment atteint en moyenne 7,5 %. L’activité du port a donc le vent dans les voiles.

Plusieurs éléments expliquent la présence de cette capacité. En tête de liste, on trouve des installations portuaires visionnaires, mais aussi des réseaux routiers et ferroviaires qui permettent de transporter rapidement, d’une manière efficace et fiable, des biens vers des centres de distribution ou leur destination finale. Fait à noter, la Géorgie abrite des installations de distribution régionale de premier plan, notamment celles de géants comme Walmart, UPS, Amazon, DHL et Home Depot. De plus, le très renommé aéroport d’Atlanta, de calibre international, dessert 80 % des destinations américaines en tout juste deux heures de vol.

La capitale semble prisée par les entreprises. De fait, la ville d’Atlanta accueille le siège social de pas moins de 16 sociétés du palmarès Fortune 500, ce qui comprend, classées selon leur chiffre d’affaires en 2018, Home Depot, UPS, Coca-Cola, Delta Airlines et Southern Company. Des sociétés au rayonnement mondial ont ici pignon sur rue, ce qui est révélateur de la capacité concurrentielle et des perspectives de cette région des États-Unis.

Pour ces raisons et bien d’autres, il n’est pas surprenant que les exportateurs canadiens prospèrent dans cette région. Pour preuve : la croissance de nos exportations totales à l’ensemble du marché américain a augmenté annuellement de 3,6 % au cours des cinq dernières années; pourtant, dans cette région, ce taux a atteint 6,4 %. Et si on tient compte des États voisins situés dans un rayon de 300 milles, ce taux de croissance s’élève à presque le double, soit à 6,9 %

Et ce n’est pas tout. Parmi les 25 biens les plus exportés par le Canada vers cette zone, plusieurs inscrivent constamment une croissance dans les deux chiffres. Les 14 principales exportations de marchandises en direction de la Géorgie à la croissance la plus rapide augmentent annuellement au taux soutenu de 18 % depuis cinq ans. En y ajoutant les États de l’Alabama, du Tennessee, du Kentucky de même que de la Caroline du Nord et de la Caroline du Sud, les dix secteurs d’exportation réalisant une croissance dans les deux chiffres voient leur essor moyen dépasser 20 % sur cinq ans. Cet élan, s’il se maintient, annonce des résultats prometteurs pour les exportateurs canadiens.

Voilà certaines des raisons qui ont poussé EDC à inaugurer son tout premier bureau aux États-Unis lors d’une soirée gala qui s’est tenue hier soir. Cette région des États-Unis est un pôle commercial dynamique, mais aussi un point d’accès aux entreprises et aux chaînes d’approvisionnement dont les activités ont une portée mondiale. Alors l’heure où les exportateurs canadiens diversifient leurs marchés, il est bon de rappeler que des régions dans notre premier marché d’exportation présentent d’excellents débouchés. Voilà qui donne matière à réflexion.

Conclusion?

D’habitude, on associe « forte croissance » à « marchés émergents ». Pourtant, un second regard nous révèle que nos marchés traditionnels affichent toujours une performance remarquable. Le marché américain étant l’une des principales locomotives de l’économie mondiale et ayant la capacité de dégager une croissance robuste pendant encore quelques années, l’État de Géorgie présente de belles perspectives.

 

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