Si la Corée du Sud est pour vous un nouveau marché, sachez qu’elle offre un climat des affaires accueillant, et possède des institutions solides et un secteur bancaire stable. Autres informations d’intérêt : le gouvernement affiche de faibles niveaux d’endettement; de plus, il a réussi à simplifier une réglementation nationale plutôt complexe; enfin, il a fait de l’innovation une priorité de tous les instants, comme le montre la présence de la Corée du Sud à l’édition 2021 du palmarès des cinq économies les plus novatrices établi par la World Intellectual Property Organization.
Séoul s’est engagé à investir des milliards de dollars en R-D dans une myriade de secteurs, y compris les semi-conducteurs, la fabrication de pointe et les énergies nucléaires de nouvelle génération. Cela dit, les technologies émergentes continuent d’être un cheval de bataille stratégique étant donné les préoccupations liées à la sécurité de l’économie et la nécessité de relever un double défi démographique : à savoir, une population vieillissante et en déclin. En mai, le dialogue de haut niveau sur la sécurité amorcé entre le Canada et la Corée du Sud a fait ressortir les occasions de renforcer la coopération entre nos deux pays dans l’optique de promouvoir la sécurité économique et de protéger les chaînes de valeur dans plusieurs domaines comme les minéraux critiques, l’intelligence artificielle et la production de batteries pour véhicules électriques.
La Corée du Sud cherche activement à développer les technologies de pointe liées aux batteries. Et pour cause : trois des plus importants fabricants mondiaux de batteries ont leur siège social en Corée du Sud. Le gouvernement coréen a récemment annoncé un investissement conjoint des secteurs public et privé de plus de 15 milliards de dollars américains. Cette annonce sera source de nombreux débouchés à l’ensemble de la chaîne de valeur de la filière batterie. Le bond attendu de la demande de lithium en Corée du Sud devrait aussi créer un nombre croissant d’occasions pour les sociétés canadiennes, en particulier dans le contexte de la mise en œuvre de la Stratégie canadienne sur les minéraux critiques. Comme Séoul vise la carboneutralité d’ici 2050, le fait d’appuyer la transition de la Corée du Sud vers une économie verte fera naître des synergies évidentes et robustes. Rappelons que cette transition est en partie portée par des investissements massifs dans des projets de production d’énergie solaire et d’énergie éolienne en mer.
La conduite des affaires sur le marché coréen s’accompagne naturellement de défis – qu’il faut connaître. La Corée du Sud étant fortement axée sur les exportations, son économie est exposée aux fluctuations de la demande de l’étranger. Le ralentissement en Chine en constitue un excellent exemple, puisqu’il s’est traduit par une performance moins éclatante que prévu des exportations vers le marché chinois; les exportations coréennes ont aussi souffert du fléchissement planétaire du secteur des technologies. Dans cette conjoncture, la croissance du produit intérieur brut (PIB) devrait s’établir à environ 1 % cette année, puis se redresser progressivement en 2024 avec la fin du repli cyclique de ce secteur.