Pour souligner le Mois de l’histoire des Noirs, en février, nombreux seront ceux qui célébreront les réussites des Canadiens et Canadiennes noirs et les manières dont ils ont contribué à faire du Canada le pays multiculturel et prospère qu’il est aujourd’hui. Les entreprises détenues par des Noirs sont essentielles à la croissance économique du pays, mais elles continuent de faire face à des obstacles considérables au moment d’assurer leur croissance et leur rentabilité.

Dave D’Oyen a fort à faire. En tant que premier responsable national auprès des exportateurs noirs à Exportation et développement Canada, son travail consiste à créer une stratégie pour percer, croître et réussir sur la scène mondiale.

Débordant d’optimisme, cet homme charismatique est prêt à relever le défi de mettre en place de nouvelles façons d’aider les entrepreneurs noirs à EDC – chose qui n’a jamais été faite dans les 77 ans d’existence de la société d’État.

« Ma mission consiste entre autres à faire connaître EDC auprès des entrepreneurs noirs et de les encourager à assurer leur croissance grâce à l’exportation. Il faut donc nouer des partenariats avec des organismes au service de ces entreprises pour bien comprendre les obstacles auxquels se heurtent les entrepreneurs noirs qui souhaitent exporter », indique-t-il.


En 2021, l’une de ses principales initiatives a été d’organiser une tournée nationale en partenariat avec la Banque de développement du Canada (BDC) et le Service des délégués commerciaux (SDC) du Canada dans le but de rencontrer des entrepreneurs noirs de partout au pays pour leur présenter les produits et les services qui s’offrent à eux. Il a aussi rencontré des organisations et des institutions financières, comme la RBC, qui ont créé leurs propres solutions financières s’adressant aux entrepreneurs noirs. Cette année, alors qu’il élabore la stratégie d’EDC à l’appui des exportateurs noirs, Dave doit se pencher sur les difficultés que rencontrent ces entrepreneurs.

« EDC a les connaissances, les solutions financières et les programmes nécessaires pour aider les entreprises qui exportent ou qui entendent le faire. Les produits et services que nous offrons actuellement répondent bien aux besoins des moyennes et des grandes entreprises. Or, la plupart des entreprises détenues par des Noirs font partie du segment des petites et des microentreprises. Nous devons donc revoir nos solutions pour qu’elles soient accessibles aux entreprises détenues par des Noirs et qu’elles répondent à leurs besoins. Pour y arriver, nous devons travailler en collaboration avec ces entreprises. »

Reconnaissant la particularité de ces besoins, EDC s’appuie sur ses partenariats avec certaines institutions financières pour aider les petites entreprises à accéder aux capitaux et aux solutions financières qui favoriseront leur croissance.

Dave D’Oyen

Originaire de la Jamaïque, Dave est arrivé au Canada en 2010 pour étudier à l’Université McGill. Depuis longtemps défenseur de la cause antiraciste et consultant en matière d’initiatives liées à l’antiracisme, à la diversité, à l’équité et à l’inclusion, il a travaillé dans différentes organisations, dont Shopify, la Ville de Toronto et Corus Entertainment. Il est également membre du conseil consultatif de Marigold Capital, une société de capital de risque qui tient compte de la dimension du genre et de l’équité sociale dans ses décisions d’investissement.

Lorsque Dave s’est joint à EDC en juillet 2021, il y avait peu de données et de recherches sur les entreprises détenues par des Noirs au Canada. Il a donc passé les derniers mois à « combler ce vide ».

« En 2021, cinq rapports sur les entreprises appartenant à des Noirs ont été publiés par différentes organisations. Je dirais que c’est une première. En effet, nous nous appuyons souvent sur les données des États Unis pour en arriver à des conclusions sur les entreprises détenues par des Noirs au Canada. Ces rapports n’abordaient pas la question de l’exportation, mais ils offraient des renseignements très utiles sur les obstacles associés au démarrage et à la croissance d’une entreprise et sur les répercussions du racisme à l’endroit des Noirs. »

En plus d’examiner ces rapports, Dave est allé à la rencontre d’entrepreneurs noirs, qui ont souligné trois difficultés avec lesquelles ils doivent composer :

1. les coûts exorbitants associés à l’expédition et à la logistique;

2. les barrières systémiques auxquelles se heurtent les entreprises dont les recettes sont inférieures à 100 000 $;

3. le coût de la certification comme fournisseur issu de la diversité, coût qui augmente selon le nombre de groupes visés par l’équité auxquels on appartient; il n’y a pas de frais fixes ou intégrés. 

Si beaucoup de microentreprises sont aux prises avec les mêmes difficultés, les entrepreneurs noirs doivent en plus subir la discrimination raciale que l’on observe dans le milieu des affaires et dans la société. 

« Si nous voulons que les entreprises détenues par des Noirs puissent pénétrer les marchés étrangers et y prospérer, nous devons concevoir des solutions qui tiennent compte de leur situation », fait valoir l’ardent défenseur du commerce inclusif.

Mais ces difficultés n’empêchent pas Dave de demeurer optimiste face à l’avenir. Au cours des deux dernières années, le gouvernement et les sociétés ont multiplié les annonces à l’appui des entreprises détenues par des Noirs. L’importance qu’EDC accorde au commerce inclusif n’a cessé de croître ces dernières années, si bien qu’en juillet 2021, nous avons annoncé le Programme d’investissement pour le commerce inclusif par lequel nous nous engageons à investir 200 millions de dollars en capitaux propres pour soutenir les entreprises exportatrices canadiennes détenues et dirigées par des Noirs, des femmes, des Autochtones et d’autres groupes visés par l’équité.

En vertu de ce programme, EDC affirme son appui au Fonds d’innovation pour les entrepreneurs noirs qui vise à investir dans les entreprises technologiques canadiennes aux stades de préamorçage et d’amorçage, et fondées par des entrepreneurs noirs.

« Mon objectif est que les entrepreneurs noirs aient les outils et l’aide nécessaires pour étendre leurs activités. Nous devons créer un écosystème commercial qui tient compte de leurs besoins. Nous y parviendrons grâce à la collaboration et à la coordination avec les organisations au service de cette clientèle, des organismes gouvernementaux et le secteur privé », fait valoir Dave.

« C’est encourageant de constater qu’il y a de plus en plus de discussions sur le développement économique, l’entrepreneuriat et la création de richesse dans la communauté noire ».