Mieux vaut prévenir que guérir. Le poète allemand Johann Wolfgang von Goethe l’a dit il y a plus de 200 ans, et c’est plus vrai que jamais aujourd’hui.

Le commerce international comporte de grands risques. Dans des articles précédents, nous avons relevé cinq risques courants  qui guettent les entreprises faisant des affaires à l’étranger. La question est : comment vous préparer à surmonter ces risques?

La réponse est simple : planifiez!

Les avantages d’une stratégie gestion des risques

Une solide stratégie de gestion des risques peut aider votre entreprise à prévoir les risques potentiels et à établir une approche pour les surmonter. Ainsi, vous économiserez temps et argent, éviterez les perturbations inutiles et, ultimement, préserverez l’avenir de votre entreprise.

« Il est impossible de prédire l’avenir, mais les entreprises peuvent s’appuyer sur leur expérience pour élaborer un programme de gestion des risques qui les aidera à éviter les risques inutiles et à assurer leur prospérité future », explique Judi Smith, représentante en prospection à AON.

Intact Assurance, le plus important fournisseur d’assurance dommages au Canada, définit sept avantages que procurent une stratégie de gestion des risques.

Les voici, tels qu’ils sont présentés sur le site Web de sa filiale BrokerLink :

  • Économiser des ressources précieuses : si moins de demandes d’indemnisation sont reçues, vous économisez du temps, des revenus, des actifs, des heures de travail et des biens.
  • Créer un environnement sécuritaire pour les employés, les visiteurs et les clients.
  • Réduire les risques liés à la responsabilité civile et renforcer la stabilité de vos activités.
  • Protéger votre personnel et vos biens.
  • Protéger l’environnement.
  • Réduire les menaces de litiges.
  • Préciser vos besoins en assurance afin d’éviter de payer des primes excessives.

La meilleure façon de réussir l’exécution de votre plan de gestion des risques est de l’intégrer à vos activités courantes, ce qui vous aidera à relever les défis en temps réel.

Comment élaborer un plan de gestion des risques

Bien qu’il existe de nombreuses solutions et approches pour élaborer un plan, nul ne saurait se passer d’une bonne procédure. C’est en vous appuyant sur des processus appropriés que vous parviendrez à gérer l’ingérable.

L’élaboration d’un plan comporte six étapes :

  1. Délimitation des risquesAnalyze the risk 
  2. Analyse des risques
  3. Hiérarchisation des risques
  4. Attribution de la responsabilité de répondre aux risques
  5. Surveillance des risques
  6. Réponse aux risques

1. Délimitation des risques

Pour répondre à un risque, on doit d’abord le cerner. Mais par où commencer? La délimitation des risques peut commencer par une séance de remue-méninges avec des employés de tous les services.

Il est important de prendre en compte les risques actuels et de prévoir les risques futurs.

EDC a conçu une liste de vérification des risques (pays/politique, économique, cyberrisque, chaîne d’approvisionnement [PPECC]) basée sur les cinq types de risques définis dans un article précédent, et nous vous invitons à l’utiliser. Les cinq risques y sont classés par ordre de priorité pour vous aider à vous concentrer d’abord sur les préoccupations les plus urgentes. À mesure que vous avancez dans la liste de vérification, prenez le temps de faire des recherches sur les aspects que vous connaissez peu.

2. Analyse des risques

Une fois les risques potentiels définis, vous devez effectuer une analyse approfondie.

Le manque d’information peut nuire à l’analyse des risques, mais la liste de vérification vous prépare à les repérer et à déterminer leur incidence potentielle sur les activités et les finances de votre entreprise.

3. Hiérarchisation des risques

Certains risques sont pires que d’autres, et la liste de vérification PPECC peut vous aider à les évaluer et à déterminer les ressources nécessaires pour les surmonter. 

Il peut être intimidant d’analyser une longue liste de risques. C’est pourquoi il est essentiel de les classer par ordre de priorité afin de répondre d’abord aux préoccupations les plus urgentes. Une fois la liste passée en revue, vous pouvez classer les risques selon leur importance : élevée, modérée ou faible.

4. Attribution de la responsabilité de répondre aux risques

Une fois les risques définis et classés en ordre de priorité, vous devez charger un membre de votre organisation de les gérer et de les surveiller. C’est une décision à prendre à l’interne; ce peut être quelqu’un qui travaille dans un domaine particulier et qui est bien placé pour s’occuper du risque, ou une personne choisie arbitrairement. L’idéal est de constituer une équipe de gestion des risques composée d’employés et, s’il y a lieu, de tiers qui font partie de votre chaîne d’approvisionnement.

5. Surveillance des risques

La réponse aux risques potentiels repose sur l’élaboration d’un solide plan de gestion des risques. Pour vous aider, vous pouvez utiliser la feuille de travail sur la gestion des risques, un excellent outil conçu par EDC.

Elle porte sur six aspects :

i) Équipe de gestion des risques

ii) Statistiques commerciales

iii) Renseignements sur l’accès aux marchés

iv) Contrats et paiements

v) Systèmes et processus de surveillance de la qualité et du rendement

vi) Assurances et protection des flux de trésorerie

Lorsque des risques apparaîtront, la planification que vous venez d’entreprendre vous aidera à y répondre.

Faites un plan pour atténuer chacun des risques importants. Votre stratégie doit comprendre un plan de prévention ou un plan d’urgence.

Les mesures à prendre dépendent du niveau de priorité du risque. Discutez avec l’équipe de gestion des risques pour trouver une solution concertée.

6. Réponse aux risques

Chaque plan de gestion des risques est un document évolutif. Les risques évoluant de pair avec votre entreprise, il est essentiel de mettre à jour votre plan pour éviter de dormir sur vos lauriers ou de perdre de vue les menaces potentielles.

Les activités de planification de votre entreprise devraient comprendre l’évaluation régulière de votre plan de gestion des risques afin que vous soyez prêt à affronter tous les risques potentiels.

De cette manière, votre entreprise sera plus agile et mieux préparée, deux conditions essentielles à la viabilité et à la capacité d’innover.

Comme vous pouvez le constater, il vaut effectivement mieux prévenir que guérir. Cette approche renforcera votre entreprise et lui procurera un avantage concurrentiel sur les marchés mondiaux.

Étude de cas : Votre entreprise a-t-elle besoin d’une stratégie de gestion des risques?

L’étude de cas suivante, présentée par Daren Givoque, CDFA, associé du cabinet O’Farrell Financial, illustre l’incidence d’une stratégie de gestion des risques sur la survie à long terme d’une entreprise.

John a créé à partir de zéro son entreprise de restauration de voitures classiques et a élaboré une proposition de valeur unique, axée à la fois sur le service et sur la rentabilité.

À l’aube de sa 30e année d’existence, son entreprise compte 20 employés et génère un revenu annuel d’environ 5 millions de dollars. Il s’agit d’une entreprise familiale proprement dite : sa femme s’occupe du contrôle des finances, tandis que ses deux fils, au début de la vingtaine, travaillent dans l’atelier. L’entreprise est bien connue et est considérée comme un pilier dans sa communauté.

Bien qu’il s’agisse d’une entreprise familiale, John est réticent à transmettre son savoir à ses proches et à son équipe.

Il veut être une personne-ressource pour chaque tâche afin de garantir un certain niveau de service à la clientèle et de qualité. Sa femme est responsable de la comptabilité, mais elle n’a accès qu’à certains comptes bancaires et n’a aucune idée des processus qui maintiennent l’entreprise à flot. Ses jeunes fils sont confinés à l’atelier, et John ne leur a transmis aucune de ses connaissances. Tous les employés travaillent en vases clos, et seul John peut faire le pont entre eux.

Alors que l’entreprise s’apprête à célébrer son 30e anniversaire, John décède subitement.

Aucun membre de l’organisation n’a assez de connaissances pour prendre la relève. La veuve de John tente tant bien que mal d’y voir plus clair, mais comme John exerçait un contrôle exclusif sur l’ensemble des activités, beaucoup de ses actifs sont détenus par la société fermée et rattachés à la succession. S’ensuivent d’importants problèmes de liquidité, si bien que sa femme se demande comment elle arrivera à régler les salaires. Comme John était le propriétaire principal de l’entreprise, la banque refuse de lui accorder du financement avant le règlement de la succession.

En dernier recours, elle doit puiser dans la maigre assurance vie de John pour payer le personnel. Elle a recours à des emprunts familiaux pour assurer la survie de l’entreprise pendant les six premiers mois.

Puis, alors que la poussière commençait à peine à retomber, le malheur frappe de nouveau, et l’épouse de John décède à son tour.

Leurs deux fils se retrouvent aux commandes et deviennent responsables des 18 employés. L’entreprise est en situation précaire, et la faillite se profile à l’horizon.

Les deux fils ont trois options :

  1. Déclarer faillite.
  2. Trouver quelqu’un pour prendre la tête de l’entreprise.
  3. Vendre l’entreprise.

Stratégie de gestion des risques : un résultat différent

Toute cette situation aurait pu être évitée si une stratégie adéquate de gestion des risques avait été en place. En ce qui a trait à la gestion des risques, une seule personne ne devrait pas détenir tout le savoir nécessaire à la survie de l’entreprise.

John aurait eu avantage à consulter un spécialiste de la gestion des risques afin d’examiner les risques sur le plan des finances, des connaissances et du marketing.

L’analyse des répercussions qu’auraient le décès ou le départ d’employés est une étape essentielle pour gérer les risques et assurer la survie de l’entreprise.

La souscription d’une assurance dirigeants d’entreprise – qui couvre le pilier de l’entreprise – protège les flux de trésorerie lorsque le titulaire d’un poste névralgique décède et permet aux associés (s’il y en a) d’acheter les parts du défunt.

La gestion des risques consiste également à définir les responsabilités de chaque employé et à clarifier et à consigner leurs tâches quotidiennes. Enfin, un facilitateur de gestion des risques peut aider les propriétaires d’entreprise à préparer une stratégie de dessaisissement qui préservera la viabilité de l’entreprise.

Si John avait établi une stratégie, son entreprise aurait connu un destin fort différent. Malgré la tristesse causée par son décès chez sa famille et ses employés, son entreprise aurait eu de bien meilleures chances de survivre.