Syed Ali était si déterminé à lancer une entreprise de distribution alimentaire au Canada qu’il a vendu sa maison pour financer le projet.

« J’ai pris un risque énorme », admet le fondateur de Riz Global Foods. « J’avais acheté un appartement en copropriété à mon arrivée au pays. J’ai dû le vendre, car nous avions besoin d’argent pour financer l’entreprise. »

M. Ali a quitté Dubaï pour s’établir au Canada en 2007. Son épouse étant canadienne, il voulait s’installer au pays avec sa famille. À l’époque, il exploitait une entreprise qui vendait des engins de chantier à l’Iraq, ce qu’il a continué à faire pendant quelques années avant de repérer une occasion d’affaires dans le secteur canadien de l’agroalimentaire.

« Tout en dirigeant mon entreprise, je cherchais des débouchés dans des marchés à l’abri des effets de la récession, explique-t-il. C’est ainsi que nous avons commencé à nous intéresser au secteur alimentaire. »

M. Ali a d’abord exporté des légumineuses. Quand il a constaté que les marges bénéficiaires étaient trop faibles, il s’est tourné vers le bœuf.

« Nous avons exécuté notre premier contrat de distribution de bœuf, et, depuis, nous avons le vent dans les voiles. »

Même si la famille a maintenant les moyens de s’acheter une maison, M. Ali attend que les prix redescendent. La bonne nouvelle, c’est que son entreprise, établie à Markham, se porte bien. Il l’a officiellement lancée en 2012 lorsqu’il s’est mis à exporter du bœuf canadien au Moyen-Orient, où se dirigent aujourd’hui la plupart de ses exportations. Le bœuf en représente d’ailleurs actuellement la plus grande part.

« Le bœuf compte pour 85 % de nos exportations, indique-t-il. Nous avons commencé par expédier quelques commandes, puis la croissance a été exponentielle les années suivantes. »

M. Ali collabore avec des distributeurs en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis. Peu après s’être taillé une place dans le marché du bœuf, il s’est tourné vers d’autres produits.

« Nous avons ajouté à notre offre les produits de boulangerie, la volaille, les œufs et l’eau embouteillée, dit-il. Nous exportons notamment du poulet biologique Yorkshire Valley Farms, des desserts individuels Chudleigh’s et des gâteaux La Rocca. »

Au départ, M. Ali a peiné à trouver des fournisseurs canadiens et des acheteurs étrangers, mais il a fini par réaliser son plan : se bâtir dans le secteur une réputation qui attire fournisseurs et acheteurs. Par ailleurs, il attribue une grande partie de sa réussite au soutien offert par Exportation et développement Canada et le Service des délégués commerciaux du Canada.

« Nous cherchons toujours des possibilités de croissance. Par exemple, nous distribuons maintenant des œufs liquides congelés. Les hôteliers, restaurateurs et cafetiers moyen-orientaux s’en servent dans la confection de leurs plats. »

Dans une moindre mesure, l’entreprise expédie du bœuf en Europe et en Chine, en plus de son principal marché, le Moyen-Orient. « Nous nous approvisionnons en bétail en Alberta, transformons la viande et l’emballons, puis l’exportons sous notre propre marque dans l’Union européenne et en Chine. »

Bien que M. Ali soit originaire de l’Inde, l’exportateur chevronné vient juste de commencer à y faire des affaires.

« En mars 2017, nous participerons à AAHAR, le plus grand salon commercial en Inde; j’aurai ainsi l’occasion d’explorer le marché. »

Beaucoup d’immigrants qui lancent une entreprise exportatrice au Canada font des affaires avec leur pays d’origine, car ils connaissent le contexte commercial et la culture d’affaires. Ce n’était cependant pas possible pour M. Ali au départ, puisque l’Inde n’importe pas beaucoup de bœuf. Maintenant que son offre s’est diversifiée, il commence à envisager le projet.

« Quelques-unes de mes relations des Émirats arabes unis sont en Inde, et je compte bien en tirer profit. »

Apprenez-en plus sur le parcours d’exportation de Syed Ali.