Alejandra Russo était prédestinée au commerce international. Née à Buenos Aires, elle avait 17 ans quand ses parents emmenèrent la famille en Italie pour affaires. Elle apprit la langue de son nouveau pays, et dix ans plus tard, elle déménageait de nouveau après un séjour au Canada durant lequel elle s’était éprise d’un ami de son frère.

« Le Canada était une terre de possibilités, raconte-t-elle. Mon frère y était déjà installé, et toute ma famille envisageait d’y vivre. Mes parents sont venus dix ans après. »

Nous voilà 22 ans plus tard. Mme Russo habite maintenant à Toronto et dirige AR Mining Parts Ltd., exportatrice de pièces et de composants d’équipement minier dans dix pays pour une clientèle de mines et d’entrepreneurs miniers qui entretiennent la machinerie.

« Mes parents ont toujours eu des entreprises; j’ai l’entrepreneuriat dans le sang », affirme-t-elle.

Elle a fait ses débuts dans le secteur en 2004, alors qu’elle s’occupait d’administration chez un distributeur indépendant d’équipement minier du Canada, dont les activités touchaient l’exploitation minière, la construction et la foresterie. Son patron a remarqué son sens des affaires – probablement parce qu’elle avait grandi sous le toit de créateurs d’entreprises en série – et lui a offert un poste aux ventes.

« J’étais une des rares femmes, admet-elle. Peut-être est-ce pourquoi je réussissais si bien. C’était intimidant au début : je discutais avec des ingénieurs et des entrepreneurs, presque tous des hommes. Mais j’ai persévéré dans mon apprentissage, me renseignant et lisant beaucoup, et tout a bien fonctionné. »

Elle a même excellé. Qui plus est, le jour de sa démission, elle a augmenté ses ventes de plus de 200 %. Fatiguée des intrigues de bureau, elle a alors décidé de réaliser son rêve en démarrant son entreprise.

« Lancer mon entreprise a été très difficile au début, mais aujourd’hui, je suis vraiment heureuse de l’avoir fait », souligne Mme Russo.

Elle a maintenant des clients aux États‑Unis, au Brésil, en Colombie, au Pérou, au Chili, en Équateur, en Corée, au Mexique, en Bolivie et au Venezuela. Si elle n’en a actuellement aucun en Argentine, elle travaille à décrocher des contrats dans son pays natal.

« J’ai des clients de partout, dit-elle. Au départ, je vendais seulement au Mexique et en Amérique du Sud, mais des occasions sur d’autres marchés se sont présentées. »

Quand elle a fait cavalier seul en 2011, elle a d’abord visé l’Amérique du Sud parce qu’elle parlait espagnol, mais aussi parce qu’elle connaissait la culture et les pratiques commerciales.

Comme pour n’importe quelle nouvelle entreprise, les affaires ont démarré quelque peu lentement, mais 2017 a commencé en lion.

« J’ai toujours voulu avoir mon projet à moi, affirme l’entrepreneure. C’est très valorisant. Lancer une entreprise est tout un défi, mais les récompenses ne manquent pas. Même si c’était vraiment difficile au début, je suis ravie de l’avoir fait. »

En cours de route, elle a eu l’aide d’Exportation et développement Canada (EDC), qui lui a fourni son assurance comptes clients. « L’aide d’EDC est inestimable, ajoute Mme Russo. Elle ouvre beaucoup de portes. »

Ses principaux défis ont été de se défendre contre la concurrence, qui l’a surveillée de près, et de trouver des fournisseurs, car au début, plusieurs hésitaient à faire affaire avec une si jeune entreprise.

« Maintenant, j’ai ma réputation et je continue le bon travail, alors tout va bien », dit-elle.

Elle souhaiterait cependant que le gouvernement offre plus de subventions aux entreprises en démarrage. « L’aide ne court pas les rues », affirme-t-elle.

Apprenez-en plus sur le parcours d’exportation d’Alejandra Russo.