En ouvrant leur boulangerie à Toronto en 1997, dans un petit local de 1000 pieds carrés qui n’avait qu’un seul four, Ali Kizilbash et son épouse Yuhana savaient déjà que l’exportation serait primordiale pour la croissance de leur entreprise. Près de vingt ans plus tard, TWI Foods, qui occupe plus de 200 000 pieds carrés dans deux installations, à Toronto et à Mississauga, est un bel exemple de réussite à l’étranger : les exportations représentent plus des deux tiers de son chiffre d’affaires annuel.

« Évidemment, personne ne choisit le chemin le plus difficile, mais vu notre modèle d’affaires, exporter était le seul moyen de croître », dit M. Kizilbash, qui admet que leur première incursion sur les marchés étrangers leur a fait perdre de l’argent. Leur distributeur n’était pas à la hauteur, mais ils en ont rapidement trouvé un autre et vont de l’avant depuis.

Aujourd’hui, TWI Foods exporte aux États-Unis, en Europe, au Moyen-Orient, en Asie du Sud-Est et en Australie, et l’Arabie saoudite et le Japon suivront bientôt. L’entreprise, qui se spécialisait d’abord dans la production de biscottes croustillantes, biscottes pour le thé et autres produits de boulangerie pour la communauté sud-asiatique de l’Ontario, vend maintenant partout dans le monde ses produits confectionnés au Canada : pains plats, gâteaux, biscuits, sablés, pâtisseries feuilletées, macarons et autres.

« D’habitude, les gens choisissent une gamme de produits et la développent jusqu’à en devenir le plus important producteur, dit M. Kizilbash. Nous ne voulons pas être le principal vendeur d’un seul produit, mais plutôt vendre plusieurs produits à petite échelle. C’est pratique, parce que nous ne sommes pas en concurrence avec tout le monde sur le marché. Nous essayons plutôt d’innover et de nous approprier un créneau qui nous permet de gagner suffisamment. »

M. Kizilbash estime qu’il est très avantageux pour TWI Food d’être établie au Canada. Non seulement le pays a d’excellentes matières premières, mais il a aussi très bonne réputation pour ce qui touche la sécurité alimentaire et la qualité des produits. Le chef d’entreprise vante également les mérites de l’aide gouvernementale aux exportateurs.

« L’aide disponible est extraordinaire. Nous n’avons qu’à aller la chercher, dit-il, et il est assez facile d’en obtenir. Des gens sont là pour nous aider à trouver des canaux d’exportation et l’argent qu’il nous faut pour vendre à l’étranger. »

Soucieuse d’offrir des produits abordables et de grande qualité de la manière la plus efficace possible, TWI Foods s’est hissée sur la liste des finalistes des sociétés les mieux gérées établie par Deloitte et a remporté l’an dernier le Prix ontarien d’excellence en exportation alimentaire, après avoir été un des trois finalistes les deux années précédentes. Sa croissance de plus de 200 % entre 2010 et 2013 lui a valu d’être au nombre des 500 entreprises ayant connu la plus forte croissance au Canada, et elle figure aussi parmi les 100 meilleurs transformateurs canadiens d’aliments et boissons. Bien qu’elle emploie maintenant quelque 250 employés, TWI Foods demeure une entreprise familiale.

M. Kizilbash reconnaît que l’exportation n’est pas aussi difficile qu’elle peut paraître : il suffit de choisir le bon produit et de faire preuve d’initiative, d’audace et de courage.

« Exporter, c’est tenter sa chance et avoir assez de patience pour qu’elle porte fruit, dit-il. Si vous trouvez un créneau où les gens cherchent une meilleure qualité et sont plus exigeants, c’est qu’il y a un marché. »

Cinq questions pour Ali Kizilbash

Quelle a été votre première vente à l’exportation?

À mon arrivée au Canada en 1997, je n’avais qu’un petit local de 1000 pieds carrés. Le chiffre d’affaires était donc évidemment très bas. Cette première vente devait être de l’ordre de 5000 ou 6000 $.

Comment cette première possibilité d’exportation s’est-elle présentée?

Je suis allé à New York avec un fourgon, mais je n’ai pas essayé de vendre à des détaillants. J’ai plutôt rencontré quelqu’un qui cherchait une occasion d’affaires, mais j’ai perdu de l’argent parce qu’il n’est pas parvenu à distribuer nos produits. Nous avons donc transféré les produits ailleurs. Tout au long de ce processus, nous avions la marchandise et la volonté de la vendre. Nous avons finalement réussi à faire aboutir les choses.

Que connaissez-vous aujourd’hui de l’exportation que vous auriez aimé savoir à vos débuts?

Quand j’étais au Pakistan, j’ai quitté Exxon et j’ai fondé ma propre entreprise, qui est devenue très prospère. J’ai commis ma part d’erreurs, mais je ne les ai pas répétées cette fois-ci. Alors je n’ai aucun regret et je ne crois pas que j’aurais pu faire mieux pour certains aspects. Je pense que ça devait se passer comme ça.

Comment le commerce a-t-il évolué depuis que vous vous êtes lancé en affaires?

Le commerce a changé pour nous dans le sens où nous continuons de croître et rejoignons différents profils démographiques et marchés extérieurs, mais diversifions aussi les catégories de produits. Nous sommes dans un secteur incroyable qui connaît une énorme croissance.

Quelle est la chose la plus importante que doivent savoir les nouvelles PME au sujet de l’exportation?

Elles devraient trouver un créneau pour ne pas être en concurrence avec des marques et des producteurs déjà établis. Le monde réclame des produits novateurs. Un minimum d’originalité leur ouvrira la porte de nombreux marchés.