Le logo « Biologique Canada »
Seuls les produits alimentaires qui contiennent au moins 95 % d’ingrédients biologiques peuvent porter le logo « Biologique Canada », dont l’utilisation est régie par l’Agence canadienne d’inspection des aliments.
L’Association pour le commerce des produits biologiques du Canada (COTA), constituée officiellement en 2007, propose différents services : soutien aux fermiers, accès au marché, représentation du secteur, affaires réglementaires, recherche et sensibilisation des consommateurs.
Dans le secteur alimentaire et agricole canadien, ce sont les produits bios qui connaissent la plus forte croissance, et de loin : notre pays est actuellement au sixième rang des consommateurs mondiaux. En fait, la moitié des aliments biologiques produits sur le globe sont consommés au Canada et aux États-Unis. Devant l’ampleur de la demande mondiale, Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) a octroyé à COTA un important financement pour le développement des marchés d’exportation.
Les deux tiers des Canadiens – les jeunes en tête – achètent au moins quelques produits alimentaires bios chaque semaine. Tant mieux : cela signifie que les gens sont sensibilisés et se soucient de ce qu’ils mangent. Les consommateurs savent que « bio » n’est pas qu’un synonyme de « sans produits chimiques ». Manger bio, c’est un choix environnemental qui touche à la santé des écosystèmes et aux changements climatiques.
Le bio en chiffres
En 2019, il y avait au Canada plus de 7 500 exploitations agricoles biologiques qui occupaient grosso modo 2 % de l’ensemble des terres agricoles. La majorité sont des producteurs primaires établis au Québec, en Saskatchewan et en Ontario. La plupart des transformateurs, des entreprises de manutention et des détaillants sont situés au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique.
Étonnamment, le gros casse-tête du secteur bio ne concerne pas la demande, mais plutôt la capacité de production restreinte. Le Canada se classe à la 11e place des pays ayant le plus de terres agricoles biologiques au monde, derrière des États qui ont bien moins de surfaces arables, et sa production n’a jamais suffi à la demande. C’est donc le moment idéal pour les fermiers de prendre le virage bio, d’assurer la durabilité de leurs terres… et de profiter des primes du secteur biologique!
Si les fruits et les légumes sont les produits bios les plus populaires, une étude commandée par COTA a révélé que la viande et la volaille gagnent du terrain. Les gens veulent que les animaux sans hormones ni OGM, et élevés dans des conditions exemptes de cruauté. En outre, beaucoup d’agriculteurs, particulièrement les jeunes qui reprennent l’entreprise familiale, veulent arrêter de pulvériser des pesticides et se convertissent à l’agriculture biologique pour la santé de leur famille.
À terme, cette transition devrait régler la question de l’approvisionnement au Canada. Mais en attendant, nous devons importer des produits bios, ce qui comporte son lot de problèmes. Prenons les États-Unis, avec qui nous avons un accord d’équivalence. La plupart des importateurs canadiens certifient les produits selon les normes américaines. Mais les normes des deux pays comportent trois écarts critiques qui sont supervisés par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). Les importateurs de produits bios doivent connaître ces écarts et faire appel à un organisme de certification accrédité par l’ACIA ou le National Organic Program (NOP).
On court toujours le risque de se rendre compte après-coup qu’un produit faussement « biologique » a traversé nos frontières. Les enquêtes qui s’ensuivent minent la confiance des clients non seulement dans l’importation, mais dans les produits biologiques en général. C’est pourquoi je crois que nous avons besoin de mécanismes plus efficaces pour détecter les fraudes en amont.
Le Canada a signé des accords d’équivalence avec les États-Unis, l’Union européenne (UE), le Japon, la Suisse, Taiwan et le Costa Rica. Tous ces pays ont convenu que leurs systèmes réglementaires et leurs normes pour les produits bios produisent les mêmes résultats, même si les moyens employés sont différents. Pour en savoir plus, cliquez ici.
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La demande de produits biologiques augmente à mesure que les consommateurs deviennent plus soucieux de leur santé, que les revenus augmentent et que la distribution au détail prend de l’ampleur.
La question de la capacité est non négligeable, mais il ne s’agit pas du seul défi auquel fait face le secteur. S’il existe des normes fédérales pour les produits alimentaires biologiques, les provinces peuvent fixer leurs propres critères pour ceux qui sont vendus uniquement sur leur territoire. Dès lors, il n’y a aucune stratégie globale pour arrimer les approches fédérale et provinciales, et les utiliser comme tremplin. Aux États-Unis, le gouvernement a mis des incitatifs en place pour encourager l’agriculture biologique : la subvention des coûts de certification et la formation des fermiers, par exemple. Nous n’en sommes pas encore à un tel niveau de soutien fédéral.
Autre problème : il n’y a aucune norme fédérale ou provinciale pour les produits bios non alimentaires, comme les cosmétiques, les produits de soins, les textiles, le cannabis et le tabac. Nous attendons de l’ACIA, d’AAC, de Santé Canada et d’Environnement Canada un plan solide pour la mise au point de règlements, d’autant plus que les produits biologiques contribuent aux objectifs liés au développement durable et aux changements climatiques. Faute de règlements, de nombreuses portes nous sont fermées ici et à l’étranger.
Les exportations de produits biologiques ont généré 461 millions de dollars en 2019, ce qui représente environ 1 % de notre exportation totale. On pourrait croire que notre système réglementaire fractionné nuit à nos résultats à l’étranger, mais ce n’est pas le cas, l’exportation des produits bios étant régie par les normes fédérales et visée par les accords d’équivalence susmentionnés.
Ça ne veut pas dire que tout est parfait. Partout en Amérique du Nord, on trouve des traces de pesticides dans l’air. Au banc des accusés se trouve notamment le glyphosate, un herbicide problématique pour les entreprises qui exportent vers l’UE. Dans des laboratoires agréés par l’ACIA, on vérifie que les produits biologiques n’ont pas été contaminés par des substances provenant de champs avoisinants. Mais il arrive que des produits qui ont passé le test au Canada soient rejetés par les laboratoires européens. Quand cela arrive, les produits ne peuvent être vendus dans les pays membres de l’UE et nous sont retournés. Il s’agit d’un dossier chaud pour COTA, qui tente de déterminer comment réduire la contamination et de veiller à ce que les technologies utilisées dans nos labos soient les mêmes que dans les pays membres de l’UE.
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D’après les recherches de COTA, le Québec, qui s’est doté d’objectifs clairs, est à la tête du développement du secteur. Le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse ont mis en place des programmes pour financer les coûts liés à la certification. Comme aucune autre province ne s’est dotée de telles mesures, COTA a établi le fonds de soutien pour la transition vers le biologique, qui aide financièrement les agriculteurs en processus de certification durant les trois premières années de leur transition.
Nous apportons également une aide financière aux exportateurs pour qu’ils participent à des salons commerciaux et organisons des missions pour favoriser la rencontre des organisations. Nous travaillons aussi avec le Secrétariat de l'accès aux marchés d’AAC et le Service des délégués commerciaux. Notre collaboration avec EDC remonte à plusieurs années, et nous sommes toujours heureux de recommander ses services. Bon nombre de nos membres ont besoin d’argent et d’assurances pour se lancer dans l’exportation, alors EDC nous complète à merveille.
Plus il y aura d’agriculture biologique, mieux ce sera pour le secteur agricole canadien. Et comme nos fermiers ne rajeunissent pas, il importe de songer à la prochaine génération de cultivateurs. Heureusement, les jeunes – et beaucoup de femmes – ont tendance à s’intéresser à l’agriculture biologique. Ajoutons à cela la croissance stable de la demande ici et à l’étranger, et le portrait est plutôt encourageant!
Vous voulez en savoir plus?
Pour plus d’information sur le secteur des produits biologiques au Canada, consultez le rapport d’EDC (2020) intitulé Le marché des aliments biologiques au Canada et son influence mondiale. Y sont abordés l’état actuel du secteur, ses résultats au Canada et à l’étranger, ses perspectives de croissance et bien d’autres sujets.