Le sirop d’érable canadien vaut plus cher par baril que le pétrole brut, il a des bienfaits éprouvés sur la santé, et surtout, il est délicieux comme tout! Et en tant que résident du Québec, qui compte plus de 13 000 acériculteurs, j’aime penser que je m’y connais un peu en la matière. En 2016, les producteurs du Québec ont fourni 10 000 emplois à temps plein et confectionné 95 % des produits de l’érable exportés par le Canada!

Le Canada est le premier exportateur de produits de l’érable au monde, fort d’environ 71 % de la production mondiale. Mais où exactement exportons-nous ce liquide? La majorité du sirop produit au Québec, soit 65 %, est exporté aux États-Unis; suivent l’Allemagne (11 %) et le Japon (7 %).

Bien que le Canada domine sans contredit le marché mondial du sirop d’érable, la partie n’est toutefois pas gagnée d’avance. Selon Statistique Canada, malgré une hausse de 225 % de sa production dans la dernière décennie, la part de marché du pays a baissé de 9 % en raison de la concurrence montante des États-Unis.

Alors, que peuvent faire les acériculteurs pour se réapproprier leur part du gâteau?

L’AECG, riche en débouchés pour le sirop d’érable

L’application provisoire de l’Accord économique et commercial global Canada-Union européenne (AECG), qui est entré en vigueur en septembre dernier, offre sans doute les meilleurs débouchés immédiats pour les acériculteurs canadiens. En effet, près de 94 % des lignes tarifaires de l’UE sur les produits agricoles, y compris les produits de l’érable, sont maintenant exemptes de droits. Avant la conclusion de l’accord, les droits de douane sur le sirop et le sucre d’érable pouvaient atteindre 8 %!

Outre l’Allemagne, qui achète 11 % du sirop d’érable exporté par le Canada, d’autres pays européens figurent sur la liste des dix premiers marchés d’exportation, notamment le Royaume-Uni, la France, le Danemark, les Pays-Bas et la Belgique.

Les exportateurs peuvent prendre une longueur d’avance et déterminer si leurs produits sont admissibles à l’accès préférentiel en franchise de droits en demandant une décision anticipée au moyen du système des renseignements tarifaires contraignants (RTC) de l’UE, ce qui permet aux exportateurs canadiens d’obtenir une réponse écrite exécutoire concernant le classement tarifaire de leurs produits avant de les exporter.

Ainsi, les exportateurs peuvent connaître avec certitude le traitement tarifaire auquel seront soumis leurs produits, et obtenir plus de directives et de renseignements sur les règles d’origine qu’ils doivent respecter pour avoir droit au traitement tarifaire préférentiel en vertu de l’AECG.

N’oubliez pas que les produits canadiens exportés vers l’UE doivent également satisfaire à certaines exigences réglementaires, sanitaires et d’étiquetage. (Pour en savoir plus, consultez le site d’Agriculture et Agroalimentaire Canada.)

Le Japon, également friand de notre sirop

Il y a aussi le Partenariat transpacifique (PTP), et surtout, le Japon, la plus grande économie parmi les pays signataires avec qui le Canada n’a pas conclu d’accord de libre-échange. Une fois mis en œuvre, le PTP représentera une mine de débouchés pour les exportateurs canadiens, y compris les acériculteurs, qui pourront étendre leurs activités au Japon et explorer de nouveaux marchés en Asie.

Selon Affaires mondiales Canada, les exportations de produits agricoles canadiens au Japon se sont élevées à 4,4 milliards de dollars au total entre 2012 et 2014. Parmi les principaux produits exportés, citons le porc, les baies congelées, le sucre d’érable et le sirop d’érable.

Comment EDC aide plus d’acériculteurs

À EDC, nous avons pu constater de visu les défis uniques auxquels se frottent les acériculteurs canadiens qui cherchent à prendre de l’expansion. Nous avons donc élargi la portée de notre Programme de garanties d’exportations pour aider plus de producteurs à percer au sud de la frontière, dans des États voisins comme le Vermont. Ces producteurs ont besoin de financement pour investir dans leur terre, le système d’entaillage et l’équipement, et notre Programme de garanties d’exportations en facilite l’obtention. Si ce produit vous intéresse, n’hésitez pas à communiquer avec EDC pour en savoir plus.

Comme on prédit que le marché mondial du sirop d’érable affichera un taux de croissance annuel composé de 6 % d’ici 2021, l’avenir s’annonce incontestablement radieux pour les acériculteurs du Canada qui sauront repérer les débouchés et faire ce qu’il faut pour augmenter leur part de marché.