En 2015, CORE Products Ltd., basée à Toronto, a dû relever un défi de taille, quoique courant. De ses débuts modestes en 2010 dans un entrepôt à Hamilton, l’entreprise a réussi à accroître ses revenus annuels pour les porter à 3 millions de dollars. Ses fondateurs étaient déterminés à poursuivre l’expansion de l’entreprise grâce à l’exportation. Cependant, le fabricant de produits d’éclairage DEL arrivait à peine à exécuter ses commandes canadiennes.

Cette année, CORE a changé de dénomination pour devenir Premise LED Inc. et exprimer ainsi son engagement à servir de plus vastes marchés – au cours du même mois, elle occupait le 158e rang au 29e classement annuel PROFIT 500 des entreprises canadiennes ayant la croissance la plus rapide. Sa croissance quinquennale évaluée à 445 % a amené l’entreprise à générer des revenus de 12 millions de dollars en 2016, et elle est en voie d’atteindre les 20 millions de dollars en 2017.

Potentiel de croissance

C’est une réussite remarquable. Toutefois, l’étude Priority Export Markets for Toronto Region Industries, récemment publiée par le Toronto Region Board of Trade, révélait qu’une telle croissance est à la portée des petites et moyennes entreprises canadiennes (PME).

« Nous voulons que les dirigeants de chaque entreprise du Canada qui, actuellement, n’exportent pas ou n’étendent pas leurs exportations, se demandent pourquoi ils ne le font pas », a déclaré Jan De Silva, présidente et chef des opérations du Conseil.

Seulement 4 % des PME canadiennes sont exportatrices, comparativement à 27 % en France, à 24 % au Japon et à 28 % en Allemagne. Étant donné que 99 % des entreprises canadiennes sont de petite ou de moyenne taille, les conséquences de leur absence sur le plan de l’exportation sont énormes.

« Si les PME canadiennes exportaient dans la même proportion que les grandes entreprises canadiennes – c.-à-d. à 23 % – elles généreraient une activité économique qui se chiffrerait à 225 milliards de dollars. Comme l’a conclu une analyse du Conference Board du Canada, chaque tranche de 100 millions de dollars de nouvelles exportations se traduit par la création de 1 000 nouveaux emplois », a souligné Mme De Silva.

Saisir les occasions

Le nouveau rapport porte sur les sept industries offrant le plus grand potentiel de croissance des exportations des entreprises de la région de Toronto et présente une analyse des 15 grands marchés d’exportation pour chacune de ces industries, par volume et croissance des ventes, ainsi que les principales ressources. La publication de ce rapport coïncide avec le lancement du World Trade Centre Toronto (WTC-T) – les services commerciaux du Conseil – qui soutient la croissance des exportations par l’entremise de ses programmes International Trade 101, Canada’s Trade Accelerator et Market Activation Program.

Selon Mme De Silva, le rapport et les programmes tablent sur les conclusions du document Export Strategy Report de 2015, publié par le Conseil, qui cherchait à savoir pourquoi il n’y avait pas plus d’entreprises canadiennes qui exportaient. « Nous voulions mettre les enjeux au grand jour. Les entreprises qui n’exportaient pas et celles qui n’accroissaient pas leurs exportations nous ont donné la même réponse : elles sont trop occupées à servir les marchés nationaux pour se consacrer à la stratégie de recherche, de financement et d’expansion requise pour pénétrer de nouveaux marchés. »

En plus d’établir un partenariat notamment avec JP Morgan Chase & Co. et la Ville de Toronto en vue d’offrir l’étude de marché requise, le Conseil a élaboré son Trade Accelerator Program (TAP GTA). Le programme rassemble « toutes les pièces d’un écosystème d’exportation, avec l’aide de RBC (partenaire national du TAP), d’organisations telles que la société Exportation et développement Canada, la Banque de développement du Canada, de cabinets d’avocats et de comptables, ainsi que de grands exportateurs canadiens désireux de rencontrer les dirigeants des PME et de partager les leçons qu’ils ont apprises », a affirmé Mme De Silva.

Pendant quatre jours, sur une période de 12 semaines, TAP réunit des dirigeants désignés qui, aidés d’experts, recalibrent leur entreprise pour les rendre prêtes à exporter. « À la fin du programme, ils ont en main une stratégie durable qui leur permettra d’exporter sur des marchés en croissance », a-t-elle déclaré, soulignant que Premise LED/CORE a été l’une des premières entreprises participantes de TAP.

Une transformation pancanadienne

Grâce à ces programmes et à d’autres services, le Conseil et WTC-T collaborent avec Exportation et développement Canada et d’autres organisations pour catalyser la croissance des exportations des entreprises de la région du Grand Toronto. En travaillant de concert avec d’autres grandes villes par l’entremise du Canadian Global Cities Council, ces démarches sont également diffusées dans tout le pays. Par exemple, cet automne, TAP est déployé à Vancouver et à Winnipeg après que sa valeur inestimable fut prouvée dans la région de Toronto. En effet, la croissance internationale des participants – qui s’établissait, en moyenne, à environ 68 % tout juste un an après la fin du programme – a atteint des marchés tels que la Chine, la Suède, le Japon, les Émirats arabes unis et le Mexique.

« Nous formons désormais les formateurs, a déclaré Mme De Silva. Cette façon de penser et cette méthodologie sont facilement transférables et ont un impact considérable. »