Si les infrastructures sont les artères d’une nation, celles des États-Unis ont bien besoin d’une transfusion, selon de multiples rapports.

« Infrastructure » est un mot passe-partout. Il fait référence à un vaste éventail de secteurs cruciaux dans une société — hôpitaux, écoles, prisons, routes, ponts, aéroports, eau, égouts, pipelines énergétiques et réseaux électriques. Ce sont des secteurs vitaux qui nécessitent pour la plupart d’importants investissements. Selon de récentes estimations, le déficit en infrastructure atteindrait 3,3 billions de dollars aux États-Unis. Il est peu probable que les dépenses fédérales annuelles arrivent à combler cet écart au cours des dix prochaines années.

Le gouvernement Trump a proposé un programme de dépenses de 1 billion de dollars, ce qui serait certainement un pas dans la bonne direction et pourrait se révéler une excellente nouvelle pour les entreprises canadiennes. En effet, comme les États-Unis arriveraient difficilement à répondre à cette demande seuls, le pays pourrait avoir bien besoin des services d’entreprises étrangères.

Les débouchés en infrastructure

Les États-Unis se penchent actuellement sur des manières de financer les travaux d’infrastructure dont le pays a besoin, et le secteur privé pourrait être appelé à jouer un plus grand rôle. Les dépenses du secteur privé liées à des projets d’infrastructure sont en croissance constante ces dernières années, atteignant 171,3 milliards de dollars en 2016, un sommet qui n’a été dépassé qu’une seule fois auparavant. Les débouchés découlant des programmes de dépenses fédéraux – sur lesquels le gouvernement Trump met l’accent –pourraient s’avérer difficiles d’accès pour les entreprises canadiennes. Toutefois, les dépenses en infrastructure des États et des administrations locales sont dix fois supérieures aux dépenses fédérales. Selon les prévisions du Census Bureau des États-Unis, les dépenses en infrastructure des États et des administrations locales ont atteint 263,5 milliards de dollars en 2016, alors que les dépenses fédérales ne se chiffraient qu’à 22,5 milliards de dollars.

Pour la croissance, c’est de bon augure, surtout pour les partenariats public-privé (PPP), un modèle maintenant mieux accepté aux États-Unis.

Dans le rapport de BMI intitulé United States Infrastructure Report  (1T 2017), l’indice risque-rendement est établi à 64,5 (sur 100) pour les États-Unis, principalement en raison de l’amélioration des perspectives dans le secteur de l’infrastructure et de la vigueur continue du secteur de la construction domiciliaire. Ce secteur devrait demeurer vigoureux jusqu’en 2025, grâce à la construction de logements à court terme, à la reprise du secteur de l’infrastructure à l’échelle étatique et locale, ainsi qu’à l’augmentation du financement privé (modèle PPP). Comme les systèmes financiers sont bien établis et les marchés des capitaux ont beaucoup de capacité, peu d’obstacles devraient se poser pour les investisseurs, affirme le rapport.

Le rôle de pionnier des exportateurs canadiens

Les PPP sont bien connus au pays, et nous sommes considérés comme les pionniers de ce qui a été appelé le « modèle canadien ». Le Canada peut aussi compter sur une solide chaîne d’approvisionnement dans le secteur de l’infrastructure.

Les secteurs de l’ingénierie, de la construction et de l’investissement peuvent aussi ajouter aussi beaucoup de valeur sur la scène mondiale. Si le gouvernement américain décide d’utiliser le secteur privé pour moderniser son infrastructure, les entreprises de taille moyenne et grande disposeront de connaissances uniques et d’une longueur d’avance grâce au savoir-faire acquis dans le cadre des PPP. Les PPP donnent en outre aux plus petites entreprises une occasion de percer le marché américain à titre de sous-traitants.

Même si les PPP leur donnent accès à l’ensemble des marchés au sud du 48e parallèle, les petites entreprises canadiennes pourraient préférer saisir des débouchés un peu plus près du Canada, une bonne première option avant de s’aventurer ailleurs qu’en Amérique du Nord. Fait à noter : dans les États frontaliers (Alaska, Washington, Idaho, Montana, Dakota du Nord, Minnesota, Michigan, Ohio, Pennsylvanie, New York, Vermont, New Hampshire et Maine), le secteur de la construction étatique et local représentait 68 milliards de dollars en 2015.

Les investissements canadiens dans le secteur de l’infrastructure aux États-Unis sont déjà très élevés (services publics, pipelines, entreprises de construction, caisses de retraite). Grâce à la présence importante et grandissante de ces entreprises, et à leurs réseaux et systèmes de communication bien établis, le Canada est en bonne posture pour profiter des projets d’infrastructure qui s’annoncent. Ces réseaux pourraient simplifier les choses aux petites entreprises canadiennes souhaitant profiter des possibilités qu’offrira bientôt un secteur américain de la construction en plein essor.

Nous vous communiquerons bientôt d’autres renseignements au sujet des débouchés qui pourraient s’offrir.

Sincères salutations,
Patrice Guindon