J’ai participé la semaine dernière à un webinaire qui expliquait comment les compagnies canadiennes peuvent profiter des nombreuses occasions commerciales qui s’offrent à elles dans les Émirats arabes unis. Si vous n’avez pu y participer, je vous invite fortement à le visionner en ligne pour avoir un aperçu de ce marché dynamique, et particulièrement des récents changements législatifs qui rendent le commerce dans cette région plus facile que jamais. Les autres panélistes étaient Owais Ahmed, représentant en chef à EDC pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord et Ross Prusakowski, analyste principal des risques pays à EDC.

Aperçu du marché des ÉAU

Vous serez peut-être surpris d’apprendre que les ÉAU figurent au 21e rang sur la liste des 190 pays recensés par la Banque mondiale pour la facilité à y mener des activités commerciales. On ne doit donc pas s’étonner que Dubaï, connue mondialement pour ses gratte-ciel et sa mégastructure Palm Islands, a été choisie comme site de l’Exposition mondiale en 2020. Le secteur de la construction est en ébullition et les entreprises canadiennes d’infrastructure surveillent attentivement ce qui se passe à Dubaï. Abu Dhabi a annoncé un projet intégré de 45 milliards de dollars dans le secteur pétrochimique, projet qui représente également une occasion en or pour les compagnies canadiennes du secteur pétrolier et gazier canadien.

Mais ce n’est pas tout. 

Les ÉAU constituent un carrefour régional important pour le transport aérien et maritime de même que pour le tourisme. L’économie des ÉAU est beaucoup plus diversifiée que celle des autres pays du Moyen-Orient, et un examen rapide du modèle commercial qui a cours entre les ÉAU et le Canada en témoigne. Environ la moitié de tous les biens canadiens exportés aux ÉAU sont des produits du secteur agroalimentaire, ce qui n’est pas surprenant compte tenu du niveau de vie des habitants des ÉAU dont les goûts évoluent rapidement, entraînant une forte demande pour des produits canadiens de qualité. Le Canada est également fort présent dans les secteurs de l’automobile, de la machinerie et du matériel informatique.

L’an dernier, les ventes des sociétés étrangères affiliées ont atteint 668 millions de dollars. Et si les importations canadiennes en provenance des ÉAU n’ont été que de 189 millions de dollars, les investissements directs des ÉAU au Canada ont presque atteint les 4 milliards de dollars.

Les moteurs économiques des ÉAU

Deux éléments ressortent d’un examen de l’économie des ÉAU. D’une part, le secteur pétrolier est extrêmement développé, mais il est volatil, car soumis à la dynamique des prix mondiaux du pétrole. D’autre part, les secteurs d’activités autres que le pétrole sont en bonne position pour connaître une croissance solide et continue. Il ne faut pas oublier que c’est à Dubaï qu’un grand nombre de produits arrivent dans la région du Golfe Persique, qu’ils y sont empaquetés en quantités plus petites et distribués dans toute la région. C’est donc un important centre de distribution, mais également un important centre d’affaires. En diversifiant leur économie, les ÉAU ont été en mesure de réduire leur dépendance au pétrole et peuvent maintenant planifier leur activité économique à long terme grâce à des infrastructures et des réseaux de transport qui favoriseront la croissance.

Les sept émirats comptent plusieurs zones de libre-échange qui permettent la propriété étrangère à part entière franche d’impôt. Le gouvernement des ÉAU poursuit ses efforts concertés en vue d’améliorer son environnement commercial partout, même hors des zones de libre-échange. On a récemment adopté une nouvelle loi qui permet à un certain nombre de secteurs d’activité commerciale d’opérer sans aucune restriction quant à la propriété étrangère des entreprises. Également, les visas, qui expiraient au bout de deux ou trois ans, seront désormais valides pour une période pouvant aller jusqu’à 10 ans. Le pays a également adopté sa toute première loi sur les faillites, l’absence d’une telle loi créant une incertitude qui faisait peur aux investisseurs étrangers. Dans un effort pour consolider ses revenus, le gouvernement des ÉAU a instauré une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de cinq pour cent qui est entrée en vigueur du début de la présente année. Cela aura un effet sur l’économie des Émirats en raison du mécanisme d’autoliquidation, mais cette nouvelle TVA n’aura aucun effet concret sur les entreprises canadiennes qui exportent leurs biens et services dans les ÉAU.

5 façons de commencer à faire des affaires dans les ÉAU

Comme employé du Service des délégués commerciaux à Dubaï, mon travail consiste à préparer les compagnies canadiennes qui souhaitent faire des affaires aux ÉAU. Nous pouvons les aider à évaluer le potentiel de leur marché et les conseiller sur une stratégie d’entrée dans le marché. De plus, nous disposons d’un important réseau de personnes-ressources et de fournisseurs de services et pouvons mettre les entreprises en contact avec des fournisseurs locaux, des partenaires potentiels, des agences gouvernementales et autres instances au besoin. Nous pouvons également les aider à relever les défis et à vaincre les obstacles.

Vous avez fait vos devoirs et déterminé que les ÉAU constituent un marché intéressant pour votre entreprise. Fort bien... Mais quelle est la suite ?

1. Choisir un commanditaire local qui a une présence nationale dans les ÉAU 

À la fin du mois dernier, le gouvernement a annoncé qu’il autorisera désormais la propriété étrangère à part entière des entreprises qui s’installeront hors des zones de libre-échange. Cela dit, d’ici à ce que cette nouvelle réglementation soit en vigueur, les entreprises étrangères doivent avoir un commanditaire local d’envergure nationale qui sera partenaire à hauteur de 51 %.

2. S’installer dans une zone de libre-échange si vous désirez rester propriétaire à part entière de votre entreprise.

Les zones de libre-échange offrent plusieurs avantages : la propriété à part entière, le démarrage rapide et l’exemption des taxes. La plupart des zones de libre-échange sont conçues en fonction de certaines industries et dès lors, il est important de choisir une zone qui convient bien à votre secteur d’activité.

3. Choisir le lieu le plus adéquat, le plus pratique et où les coûts seront les plus abordables

Vous devrez évaluer des éléments comme la distance, le coût et le secteur qui convient le mieux à votre modèle d’entreprise et aux exigences commerciales.

4. Confirmer la validité de votre visa et les exigences pour l’obtenir

Bien que vous devrez travailler de concert avec votre commanditaire pour obtenir un visa, l’administration publique des ÉAU démontre une réelle ouverture aux investisseurs étrangers dans leurs efforts pour s’installer dans le marché et dès lors, cette étape sera probablement moins compliquée que ce que vous aviez imaginé.

5. Embaucher un agent d’inscription qui s’occupera du processus de démarrage de votre entreprise

Au final, ces conseillers vous seront d’une grande utilité, car ils verront à l’enregistrement de votre entreprise, à l’ouverture du compte de banque, trouveront un vérificateur, s’occuperont des renouvellements et fourniront même des services de dépositaire.

Les technologies propres dans les ÉAU

Les technologies propres sont l’un de mes domaines d’expertise; ces technologies touchent plusieurs industries et constituent un des principaux secteurs industriels dans les ÉAU. En réalité, Dubaï a élaboré une stratégie en matière d’énergie propre qui vise à faire des Émirats un centre important pour les énergies vertes d’ici 2050. Plus de 160 milliards de dollars devraient être investis dans la production d’énergies propres, l’objectif étant d’augmenter leur part à 75 % de l’énergie totale produite d’ici 2050. Enfin, je ne peux terminer le présent article sans glisser un mot du  parc solaire Mohammed bin Rashid Al Maktoum. Jetez-y un coup d’œil. On a réellement cherché à y intégrer les plus récentes technologies et on incite activement les entreprises à jouer un rôle dans ce projet.