Le Port de Montréal a tenu un rôle historique dans le développement commercial de Montréal et du Canada. Situé à 1 600 km à l’intérieur des terres, le Port offre un accès direct au marché du nord-est du continent nord-américain, en permettant de desservir un bassin de 40 millions de consommateurs en une journée de camionnage, et 70 millions de consommateurs en moins de deux jours de train.

On peut véritablement dire que le Port de Montréal a le vent dans les voiles. De nombreux facteurs stimuleront sa croissance dans les prochaines années : la signature de l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne, qui accroîtra les échanges avec le Vieux Continent ; la Stratégie maritime du gouvernement du Québec, qui prévoit notamment des investissements dans les pôles industrialo-portuaires ; le développement d’un pôle logistique sur la rive sud de Montréal, dans lequel le Port jouera un rôle central grâce à ses futures installations qui seront aménagées dans la ville de Contrecœur.

Afin d’être prêt à absorber cette croissance, le Port investi massivement dans ses infrastructures, notamment afin d’augmenter la capacité de manutention des conteneurs de ses installations sur l’île de Montréal. Il planifie également l’agrandissement de son terminal situé sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, qui permettra, à terme, de manutentionner jusqu’à 1,15 million de conteneurs EVP (équivalent vingt pieds) supplémentaires.

L’importance du marché asiatique pour les matières premières canadiennes

Les navires quittant le Port de Montréal sont chargés en matières premières, qui représentent les principaux produits d’exportation canadiens : les produits forestiers, le grain et les produits alimentaires non-transformés, notamment. Des tonnes de papier recyclé sont également envoyées par navire à destination de la Chine, qui utilise cette matière première pour confectionner les emballages cartonnés qui lui serviront à envoyer vers le Canada ses produits manufacturés.

Les protéines végétales sont aussi en forte croissance sur le plan des exportations, le Canada étant actuellement le plus grand exportateur mondial de lentilles et de pois. Le marché asiatique est un grand consommateur de protéines végétales et consomme également de plus en plus de viande canadienne. Cela se confirme déjà dans les tendances pour l’année 2017, puisqu’à la mi-année, le Port de Montréal avait déjà manutentionné le double de la quantité exportée en 2016.

Les marchés émergents représentent donc le véritable moteur de croissance au Port : les conteneurs en provenance et à destination de l’Asie et du Moyen-Orient, qui étaient en nombre marginal en 2006, représentent, en 2016, 23 % et 9 % respectivement des conteneurs qui transitent au Port.

La course au gigantisme

Deux facteurs de changements récents sont importants à considérer dans le transport maritime. Tout d’abord, l’apparition des méga-navires pouvant transporter plus de 10 000 conteneurs. Des investissements immenses sont nécessaires afin d’adapter les infrastructures de l’ensemble de la chaîne logistique à ces nouvelles capacités de chargement.

Le Port de Montréal est cependant considéré hors circuit des méga-navires puisqu’il est un port de destination. Ainsi, tous les navires qui s’y accostent vont se décharger complètement et se recharger complètement ensuite avec les produits d’exportation. Comme l’explique M. Boemi, vice-président, Croissance et développement à l’Administration portuaire de Montréal : « D’avoir un port de destination, qui est balancé avec autant d’imports que d’exports, c’est là une de nos grandes forces. C’est un modèle d’affaires particulier et spécifique au Port de Montréal que l’on ne retrouve pas dans les autres ports de la côte est américaine. »

Bien qu’ayant les infrastructures permettant d’accueillir les navires de taille post-Panamax, Montréal n’a pas besoin d’accueillir des méga-navires puisque les quantités déchargées par les navires qui s’y accostent, même si ces derniers sont de plus petite taille (entre 3 000 et 4 000 conteneurs), sont supérieures à ce que déchargent les méga-navires dans les différents ports qu’ils visitent. La consolidation des transporteurs maritimes est un second facteur de changement. Plusieurs acquisitions ont été effectuées, faisant apparaître de très gros joueurs dans le transport maritime, avec pour conséquence une guerre des prix et une moins grande diversité de l’offre. M. Boemi précise : « Suite aux dernières acquisitions et fusions, les cinq plus grandes lignes maritimes du monde visitent dorénavant le Port de Montréal ! »

Le choix du bon transitaire

Alors que les gros exportateurs font affaire directement avec les transporteurs maritimes, la plupart des exportateurs doivent plutôt passer par des transitaires, qui agissent comme des agents de voyage dans le transport maritime.

M. Boemi souligne : « Il est important pour une compagnie d’accorder une attention particulière dans le choix du transitaire puisque celui-ci devient un véritable partenaire, en s’occupant du dédouanement, de la traçabilité du cargo, etc. Le service-client qu’il vous offre est donc primordial afin de vous assurer de bien gérer vos exportations. »

Le Port de Montréal offre d’ailleurs sur son site une liste de transitaires, permettant de bien effectuer ce choix, en fonction des prix et des connexions que chaque transitaire offre, du type de marchandise exportée et des marchés à atteindre, entre autres.