Il est agréable de terminer 2021 sur une bonne note : le sondage de fin d’année de l’indice de confiance commerciale (ou ICC) d’Exportation et développement Canada se porte bien, en léger repli par rapport aux incroyables sommets atteints lors de notre sondage du printemps dernier. Grosso modo, le rapport sur l’ICC révèle que malgré les aléas qui continuent de perturber le commerce international, les exportateurs demeurent résolument confiants dans la relance de l’activité. Il y a néanmoins quelques bémols. Les perspectives à l’égard de la croissance sont positives, mais des obstacles de taille empêchent les exportateurs de concrétiser ces gains. Alors, quels sont les principaux messages livrés par notre rapport?

D’habitude, les cinq principaux éléments du sondage de l’indice de confiance commerciale s’orientent sensiblement dans la même direction. Pas cette fois : les répondants expriment un bel optimisme envers leurs ventes au Canada et à l’étranger qui dépasse largement l’optimisme affiché dans notre sondage du printemps. En revanche, ils se montrent nettement moins optimismes à l’égard des perspectives à court terme en ce qui a trait à la conjoncture économique mondiale et nationale. Il semble nous dire qu’ils mèneront leurs activités de ventes en dépit de leur appréhension à l’égard du futur contexte des ventes. Cela s’explique peut-être par le fait que le cinquième élément de l’ICC, soit les débouchés commerciaux internationaux, se maintient aux niveaux atteints lors de notre sondage de mi-année. 

Ces résultats semblent peu logiques; toutefois, ils prennent tout leur sens une fois combinés aux observations détaillées tirées du sondage. Les difficultés liées à la main-d’œuvre ont été citées par les répondants comme l’un des obstacles majeurs à la croissance. L’activité d’embauche grimpe à des pics inédits depuis 2012, ce qui n’a rien de surprenant quand on jette un coup d’œil aux données sur la main-d’œuvre au Canada. Cependant, dans le présent sondage, les répondants disent éprouver beaucoup plus de difficulté à engager du personnel qualifié, pas moins de 44 % déclarant qu’il est « très difficile » de recruter. Les entreprises ont des carnets de commandes bien remplis, certes, mais leur capacité à maintenir la cadence est diminuée par le déficit chronique de travailleurs qualifiés – un problème pour lequel il n’existe aucune solution rapide. 

Les restrictions sur les déplacements sont un autre problème de taille. Lors de rencontres pancanadiennes organisées par EDC, de hauts dirigeants ont rappelé qu’il s’agit là d’un problème important. En temps de pandémie, les entreprises ont misé sur leur réputation et leurs relations, mais cette approche à ses limites. Pour décrocher de nouveaux contrats ou réaliser de nouvelles ventes, elles doivent se livrer à de la prospection dans le cadre d’événements destinés à promouvoir les ventes, le réseautage et les interactions avec les fournisseurs. Or, la capacité de voyager est essentielle pour participer à ce genre d’événements. Rien d’étonnant donc que, dans la présente édition du sondage, la capacité de cultiver des relations avec les clients est citée par les répondants comme le principal défi. Ce résultat est inquiétant, mais la situation s’améliore. Quoi qu’il en soit, près du tiers des répondants sondés reconnaissent que les restrictions de voyage ont nui à leurs activités, soit cinq points de pourcentage de moins que lors du sondage de juin dernier. Cet obstacle à la conduite des affaires pourrait bien être l’un des plus faciles à surmonter. 


À ces deux problèmes s’en ajoute un autre : les contraintes liées aux chaînes d’approvisionnement. Cet enjeu suit de près le deuxième problème en tête du classement, et il est décelable dans les multiples questions concernant les écueils actuels aux activités commerciales. Le sondage donne peu de précisions à propos de la persistance de ces contraintes, mais compte tenu de la morosité des perspectives en ce qui a trait au contexte des affaires, nous pouvons présumer que les exportateurs s’attendent à ce que les perturbations des chaînes d’approvisionnement persistent au cours des six prochains mois.

La pandémie se répercute toujours sur l’ensemble des éléments de l’indice. Il est clair qu’une majorité de répondants croient que la pandémie a des effets négatifs sur leurs ventes. Toutefois, par rapport au dernier sondage de mi-année, le pourcentage de répondants souscrivant à ce point de vue a glissé de 65 % à 58 %. Malgré tout, la vaste majorité des répondants déclarent avoir de la difficulté à remonter aux niveaux d’activité d’avant la pandémie, et à peine 36 % d’entre eux affirment que leur production actuelle est égale ou supérieure aux niveaux du début de 2020. 

Les exportateurs canadiens sont-ils pour autant résignés? Pas du tout. Malgré l’adversité, un nombre record de répondants prévoient exporter vers de nouveaux marchés. Les exportateurs canadiens sont prêts à tirer parti d’une « bonne crise » et, confrontés à des risques accrus, ils se lancent sur la scène de l’exportation. À 78 %, la proportion de répondants songeant à exporter vers de nouveaux marchés n’a jamais été aussi élevée. À l’heure où l’on parle de plus en plus de rapatrier les activités à proximité du pays, voire sur le territoire national, un nombre croissant de répondants entendent investir à l’extérieur du Canada. Cette proportion, qui se situe d’ordinaire dans la fourchette des 10 à 15 %, a bondi à 25 % dans les trois dernières éditions de notre sondage de l’ICC.

Conclusion?

De multiples facteurs pourraient émousser la confiance commerciale, mais elle tient bon. Notre sondage révèle que les ventes seront robustes malgré les éléments qui plombent la croissance, notamment les contraintes liées à la main-d’œuvre, les blocages touchant les chaînes d’approvisionnement et les mesures limitant les interactions en personne. Face à ces défis, les entreprises affichent une résilience et une détermination remarquables ou conçoivent des solutions innovantes et créatives. Chose certaine, les résultats encourageants de la présente édition du sondage de l’ICC sont une source d’inspiration et nous aident à terminer l’année en beauté.  

Sur ce, je vous souhaite à tous un joyeux Noël et de très belles fêtes de fin d’année. Acceptez aussi mes meilleurs vœux de bonheur, de santé et de prospérité pour la nouvelle année!

Le Propos de la semaine sera de retour le 13 janvier.

 

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