Selon d’autres enquêtes, aux États-Unis, les ménages auraient de plus en plus d’inquiétudes dans le domaine de la santé, notamment parce qu’ils estimeraient que le système de santé et les programmes sociaux destinés aux enfants ne sont pas assez généreux. Ce faisant, le nombre d’Américains déclarant ne pas vouloir travailler a bondi de près de quatre millions durant la pandémie; fait à noter, le groupe des 55 ans et plus a contribué à plus de 60 % de cette augmentation.
Les États-Unis sont aussi confrontés à l’impact de règles d’immigration plus strictes et d’un déclin plus rapide de l’immigration causé par la COVID-19. D’après une étude de l’Université Tufts, de 2020 à 2021, les États-Unis auraient délivré 45 % et 54 % moins de visas d’immigrant et de non-immigrant, respectivement. Les auteurs de l’étude observent qu’à la fin de 2021, le nombre de travailleurs nés à l’étranger était toujours inférieur aux niveaux de 2019 et de deux millions sous le niveau atteint si la tendance de 2010 à 2019 s’était maintenue.
Par ailleurs, la réponse américaine à la pandémie a été davantage axée sur l’assurance chômage que sur les programmes liés au chômage partiel. Ce choix en matière d’action gouvernementale a eu pour effet de diminuer le lien avec l’emploi. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les programmes liés au chômage partiel – comme les aides gouvernementales pour maintenir les salaires des travailleurs – ont ciblé environ 25 % de la main-d’œuvre au Canada. Ces programmes canadiens sont restés en place plus longtemps et ont été plus substantiels que leur équivalent américain, le Paycheck Protection Program.
Conclusion?
Depuis deux ans, la crise de la COVID-19 a accéléré le départ de nombreux travailleurs plus âgés du marché de l’emploi – d’une manière plus marquée que durant une reprise économique typique. Voilà qui limite la capacité des entreprises à répondre à la demande croissante de leurs clients, alors même que les restrictions sont peu à peu levées et que les consommateurs normalisent leurs habitudes d’achat. Dans ce contexte, les banques centrales surveilleront de près l’incidence des tensions sur les salaires sur l’inflation globale.
Les décideurs auront sans doute un avant-goût des défis à venir. De nombreuses économies développées – et même en développement – commencent à ressentir les effets d’une population qui vieillit rapidement. Pour s’y préparer, les entreprises et les gouvernements devront trouver des solutions novatrices avant qu’il ne soit trop tard.
Nous adressons des remerciements particuliers à Ross Prusakowski, directeur du Centre d’information économique et politique d’EDC, pour sa contribution à cette édition du Propos.
Les Services économiques d’EDC vous invitent à leur faire part de vos commentaires. Si vous avez des idées de sujets à nous proposer, n’hésitez pas à nous les communiquer et nous ferons de notre mieux pour les traiter dans une édition future du Propos.