L’indice de confiance commerciale, ce sondage réalisé deux fois l’an par Exportation et développement Canada, a gagné du terrain pour s’établir à 70,1 points ce printemps; ce résultat s’inscrit dans la tendance à la volatilité des quatre dernières années. Les exportateurs continuent de percevoir la situation géopolitique, les obstacles au commerce, les taux d’intérêt élevés et l’inflation persistante comme des entraves à la conduite des affaires. Voilà pourquoi l’indice global reste inférieur à la moyenne historique de 72,7 points.

Malgré la longue liste d’aléas qui freinent l’élan du commerce international, la perspective d’un regain de l’activité économique fait souffler un vent d’optimisme parmi les exportateurs canadiens depuis notre dernier rapport de sondage publié en décembre 2023.

Le sondage sur l’indice de confiance commerciale, lancé par EDC en 1999, comporte cinq éléments clés. Notre enquête fait le point sur la perspective des exportateurs canadiens à l’égard des conditions économiques à l’international et au Canada, des ventes nationales et à l’exportation ainsi que des occasions d’affaires sur les marchés mondiaux.

Même si la confiance progresse dans tous les éléments de la présente édition du sondage, les gains sont les plus substantiels du côté des  perspectives relatives aux conditions économiques mondiales (+1,9 point de l’indice) et sur le marché canadien (+1,3 point de l’indice). À l’heure où les principales banques centrales se préparent à réorienter leur politique monétaire, les entreprises interrogées s’attendent de toute évidence à des conditions financières plus favorables. Plus concrètement, une majorité envisage une amélioration et une minorité une dégradation de ces conditions.

Par ailleurs, l’indice a progressé à l’ensemble des régions et des segments d’entreprise. L’enthousiasme est le plus marqué chez les grandes entreprises, où l’indice a grimpé à 74,4 points. Sur le plan régional, l’indice dans l’Ontario et les provinces de l’Ouest a dépassé la moyenne nationale. Tous les secteurs tablent sur une amélioration, mais la confiance est la plus robuste chez les exportateurs dans l’infrastructure et l’environnement ainsi que les industries extractives.

Les exportateurs du secteur des ressources se montrent par contre les plus pessimistes. L’amélioration globale pourrait expliquer le résultat positif dans les industries horizontales – comme le transport de même que les technologies de l’information et des communications – où l’on constate les augmentations les plus notables par rapport à la dernière édition du sondage.

Les entreprises interrogées se montrent plus optimistes, mais demeurent préoccupées par plusieurs problématiques de premier plan. Fait digne de mention, plus de 90 % d’entre elles disent avoir été confrontées à des barrières commerciales ces six derniers mois, par exemple : les coûts élevés du transport maritime, une conjoncture économique empreinte d’instabilité ainsi que des taux d’intérêt et une inflation élevés.

Sans surprise, tout juste après le risque d’une récession mondiale, les contraintes pesant sur les chaînes d’approvisionnement sont perçues comme le deuxième plus grand risque à la conduite des activités pendant les six prochains mois. Parmi les  entreprises faisant état de difficultés à ce chapitre, 67 % citent des problèmes auprès des fournisseurs et 52 % des problèmes de transport, notamment liés au transport maritime et à la logistique.

L’incertitude géopolitique est une source d’inquiétude pour bon nombre de répondants. Rappelons que plus de la moitié de la population du globe se rendra aux urnes en 2024. Concernant les élections américaines de novembre, un peu moins du quart des entreprises sondées disent être très impactées, 28 % impactées de  façon modérée et 22 % très peu impactées. Parallèlement, les exportateurs portent une attention particulière aux scrutins qui se tiendront dans l’Union européenne (37 %), au Royaume-Uni (31 %), au Mexique (24 %) et en Inde (19 %).

Malgré un climat de constante volatilité, beaucoup d’exportateurs restent déterminés à aller de l’avant avec leurs projets de diversification. De fait, près des trois quarts (c’est-à-dire 71 %) envisagent d’exporter sur de nouveaux marchés d’ici deux ans; il s’agit d’une augmentation substantielle de cinq points de pourcentage par rapport à la fin 2023.


Les exportateurs sont aussi emballés à l’idée d’investir à l’étranger : 20 % des entreprises sondées ont déjà fait des investissements directs à l’extérieur du Canada et 26 % prévoient faire de même. Parmi les répondants investissant déjà à l’international, 64 % entrevoient une hausse des ventes de leurs sociétés affiliées à l’étranger au cours des six prochains mois et 47 % prévoient accroître la taille de leurs actifs étrangers.

Pour la première fois, notre sondage tient compte des efforts de réduction des émissions déployés par les exportateurs canadiens. La majorité des exportateurs interrogés ont entrepris des activités visant à réduire les gaz à effet de serre (GES) comme  la réduction des déchets (66 %), l’augmentation du recyclage (63 %) et la diminution de la consommation d’énergie (51 %). Une minorité a défini des cibles de carboneutralité (19 %) ou mis en branle des initiatives pour mesurer (20 %) ou communiquer (17 %) leurs émissions de GES. La plupart des activités envisagées pour abaisser les émissions de GES  portaient sur les actions suivantes : choisir des fournisseurs durables (30 %), établir des cibles de carboneutralité (29 %) et se tourner vers les énergies renouvelables (29 %).

Conclusion?

La demande mondiale toujours en berne, l’incertitude persistante  dans la sphère des politiques et la montée de la volatilité géopolitique : tous ces éléments continuent d’assombrir le ciel de l’économie mondiale. Malgré ces aléas, les exportateurs semblent encore nourrir l’espoir d’une amélioration de la conjoncture économique. Les derniers résultats de notre sondage sur l’indice de confiance commerciale révèlent que la confiance commerciale résiste, et que les exportateurs semblent fin prêts à tourner la page sur le malaise postpandémie.

Nous tenons à remercier chaleureusement Prerna Sharma, économiste principale au Centre d’information économique et politique d’EDC, pour sa contribution à la présente édition.

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