J’ignore pourquoi je n’ai pas repéré les signes plus tôt. Les audioconférences avec en fond sonore des grésillements. Les chèques en devises étrangères. Ces nuits où, allongée dans mon lit, je paniquais en me demandant si je prenais bien le bon chemin.

Tous les signes étaient là. Et pourtant, il a fallu six ans pour que ça me frappe enfin.

Je suis exportatrice.

J’aurais pourtant dû le voir. Après tout, je parlais avec des exportateurs presque tous les jours dans le cadre de mon travail à Exportation et développement Canada (EDC). Ces gens à la tête de petites et de moyennes entreprises m’ont inspiré avec leur belle réussite en me racontant la genèse de leur entreprise et la façon dont ils avaient surmonté les nombreux défis auxquels ils avaient été confrontés. J’avais l’impression de regarder leur bébé faire ses premiers pas.

Mais, ces entrepreneurs vendaient des articles ménagers en Inde, des produits alimentaires au Brésil, de l’équipement agricole en Australie. Moi, je vends des idées, des conseils et des mots; rien de tangible devant être emballé et expédié ou sortant d’une usine. Lorsque je vends un article en Suisse ou aux États-Unis, il me suffit de cliquer sur « envoyer » pour qu’il entame son voyage sur la toile. Cela paraissait incomparable au travail de ces « vrais » exportateurs.

Et de toute façon, j’étais très à l’aise sur le marché canadien et je me débrouillais suffisamment bien. Je n’étais pas sûre de vouloir affronter le reste du monde.

Exportateurs de services et exportateurs de biens, des défis semblables

J’ai depuis appris que bien des gens qui vendent des services en ligne à l’étranger ressentent la même chose que moi. Pourtant, à bien y réfléchir, les exportateurs de services rencontrent sur leur route les mêmes opportunités et défis que tout autre exportateur.

J’ai eu une révélation le soir où j’ai appris que ma coauteure et moi avions décroché un contrat avec un éditeur américain pour notre livre. Jusque là, les ventes que je réalisais à l’étranger ne totalisaient que quelques centaines de dollars par an. (Plus d’une fois, le paiement de mes droits d’auteur s’élevait à un cent!) J’étais ravie de cette opportunité prometteuse, mais j’étais aussi inquiète. Comment marche l’ALENA? Quels formulaires est-ce j’allais devoir remplir pour déclarer mes revenus aux États-Unis? Et si on ne nous payait pas?

Et sur une note plus positive, ne serait-il pas formidable de commencer à vendre aussi sur d’autres marchés?

Je commençais enfin à réfléchir en me mettant dans la peau d’une exportatrice.

Cinq choses que j’aurais aimé savoir plus tôt

J’ai gagné en confiance, je me vois beaucoup mieux dans mon rôle d’exportatrice maintenant, et j’en apprends un peu plus tous les jours. Mais voici cinq choses que j’aurais aimé savoir plus tôt et qui, espérons-le, vous aideront à prendre votre qualité d’exportateur au sérieux.

1. Considérerez-vous comme un exportateur… car c’est ce que vous êtes

Même si vous n’avez réalisé qu’une seule vente, et même si c’était aux États-Unis, vous êtes exportateur. Même si vous n’avez pas encore commencé à vendre au-delà des frontières canadiennes, commencez dès maintenant à voir votre entreprise comme une société internationale. Familiarisez-vous avec l’idée d’exporter en vous documentant sur le sujet et en réfléchissant à la manière dont vos services ou votre produit pourraient aider les gens dans d’autres marchés. Soyez proactif, planifiez au lieu d’attendre que les occasions s’offrent à vous.

2. Les entreprises qui exportent avec succès surpassent les entreprises qui n’exportent pas

La recherche démontre que si votre entreprise exporte, elle accroît ses chances de succès : elle est plus productive que les entreprises non exportatrices, plus innovatrice, plus résiliente et croît plus rapidement, et elle génère en moyenne de 121 % de plus de revenus.

3. La taille importe peu

Même si vous êtes à la tête d’une microentreprise, même si vous avez le statut de travailleur autonome, vous êtes exportateur dès que vous vendez votre travail à l’étranger. J’adore faire remarquer ça à des amis rédacteurs, graphistes et traducteurs, et les voir réaliser qu’ils dirigent une entreprise internationale.

4. Les accords internationaux de libre-échange sont vos alliés

Pour une entreprise, ne pas être en mesure d’établir quels sont les nouveaux marchés qui lui sont favorables constitue une des principales barrières à l’exportation. La première chose à faire pour identifier ces marchés, c’est de consulter les accords de libre-échange dont le Canada est partenaire. Par exemple, l’Accord économique et commercial global entre l’Union européenne et le Canada (AECG) donne aux fournisseurs de services canadiens un accès inégalé aux marchés des autres partenaires de l’accord qui peuvent profiter des mêmes avantages que les fournisseurs de service européens, ce qui leur confère un réel avantage par rapport aux fournisseurs dont le pays n’est pas signataire de l’Accord.

Bien sûr, en contrepartie, les pays partenaires de l’AECG, comme d’autres accords de libre-échange avec le Canada, ont eux aussi accès au marché canadien, ce qui accroît la concurrence au pays… et constitue pour vous une bonne raison de chercher à élargir votre clientèle!

5. Profitez de toutes les ressources à votre disposition

Je n’avais pas envisagé d’exporter plus tôt parce que je ne savais pas comment m’y prendre et que j’avais peur de me lancer seule dans l’aventure, entre autres. Je ne savais pas qu’il existe des organisations qui aident les entreprises canadiennes à développer leurs activités et à vendre à l’étranger. Voici les principales organisations :

  • La banque de développement du Canada (BDC) : BDC est la banque de développement du Canada et la seule institution financière qui se consacre uniquement aux entrepreneurs. Outre le financement, elle offre des solutions et des conseils pratiques pour aider les entreprises canadiennes à relever avec succès toutes sortes de défis et de possibilités.
  • Le Service des délégués commerciaux du Canada (SDC) d’Affaires mondiales Canada : Partout au Canada et dans 160 marchés dans le monde, le SDC aide les petites et moyennes entreprises canadiennes à se préparer aux marchés étrangers, à trouver des contacts, à évaluer le potentiel du marché et à s’y préparer et à résoudre tout problème potentiel.
  • Exportation et développement Canada (EDC) : Que vous soyez un exportateur aguerri ou que vous n’ayez pas encore commencé à endosser ce rôle, vous trouverez toutes les informations précieuses dont vous avez besoin sur edc.ca. EDC propose sa rubrique « Exporter » pour les débutants, des webinaires gratuits sur des sujets pertinents, des exemples de réussite, des études de cas sur des sociétés, ainsi que des solutions pour gérer les risques supplémentaires que posent les ventes à l’étranger.


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