Alors que le moteur économique mondial commence à presser la cadence par anticipation, l’été 2023 s’est amorcé sur une note prudemment optimiste avec des données économiques majoritairement favorables pour le premier trimestre aux États-Unis, en Chine et au Canada.
Par conséquent, les Services économiques d’EDC ont fait passer leurs prévisions de croissance économique mondiale pour cette année de 2,4 % à 2,9 %, et prévoient une croissance similaire de 3 % pour 2024. La relance économique mondiale demeure précaire en raison des effets persistants de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la forte inflation dans de nombreux marchés en développement. Toutefois, la flambée des taux d’intérêt crée des vents contraires qui viennent freiner l’élan au second semestre.
Comme les taux d’intérêt sont supérieurs à l’inflation dans certains marchés avancés, les investissements seront plus ciblés, marquant ainsi la fin de l’époque de « l’argent facile ». La force du dollar américain et les coûts d’emprunt croissants exerceront une pression supplémentaire sur les marchés en développement qui sont aux prises avec des restrictions budgétaires accrues.
En dépit des taux d’intérêt plus élevés, les consommateurs (le moteur de croissance de toute économie) ont continué à puiser dans l’épargne accumulée pendant la pandémie. En Amérique du Nord, par exemple, les ménages aux États-Unis et au Canada utilisent cette épargne excédentaire pour compenser la hausse du coût de la vie. L’épargne restante est surtout concentrée dans les tranches de revenu les plus élevées, soit chez des personnes qui ont moins tendance à dépenser en période d’incertitude.
Heureusement, le Canada se trouve en position favorable. L’inflation, qui s’est maintenue à un niveau élevé tout au long de la dernière année, présente des signes perceptibles d’amélioration. Elle devrait revenir à l’intérieur de la fourchette cible (entre 1 % et 3 %) d’ici la fin de l’année. Le marché du travail fait aussi preuve de résilience. Le taux de chômage atteint un plancher historique malgré les hausses de taux d’intérêt les plus rapides et les plus importantes que la banque centrale ait imposées en un quart de siècle.
Voici trois choses à surveiller, que vous retrouverez dans notre récente édition estivale des Perspectives économiques mondiales.
1. L’inflation ralentit dans la plupart des pays développés, mais les mesures fondamentales sont plus persistantes.
Dans de nombreuses économies avancées, l’inflation diminue à mesure que l’activité économique ralentit en raison de la hausse des taux d’intérêt et du repli des composantes volatiles, comme l’énergie. Toutefois, certaines catégories maintiennent l’inflation mesurée par l’indice de référence bien au-dessus des niveaux normaux de croissance. À mesure que les dépenses des consommateurs sont redirigées vers les services, l’inflation persiste. Le contexte européen reste affecté par la guerre russo-ukrainienne, qui maintient l’inflation alimentaire dans les deux chiffres.
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2. Le marché du travail perd de la vigueur, mais reste sain.
La chute des taux de postes vacants est un indice précoce de l’assouplissement des marchés du travail en Amérique du Nord, où les conditions ne se sont jamais traduites par une spirale salaires-prix. Dans la zone euro, les taux de postes vacants ont stagné et les coûts de la main-d’œuvre ont commencé à exacerber les tensions inflationnistes, ce qui met en lumière le défi économique unique de la région. Dans de nombreux marchés avancés, le taux de chômage est encore faible, mais les risques d’inverser la tendance à la baisse augmentent.
3. Les banques centrales sont déterminées à endiguer les tensions inflationnistes, même si des taux plus élevés doivent être maintenus pendant un intervalle plus long.
Bien que la plupart des banques centrales poursuivent leur cycle de resserrement, le rythme des hausses de taux d’intérêt a ralenti. Pourtant, les taux d’intérêt élevés ont fait augmenter le coût du crédit, car les banques ont rapidement augmenté les taux d’intérêt débiteur. Des normes de prêt plus strictes ont notamment restreint l’accès au crédit pour les consommateurs et les entreprises. Les Services économiques d’EDC s’attendent à ce que la Réserve fédérale, la Banque du Canada et la Banque centrale européenne mettent bientôt fin à leur cycle de resserrement.
L’économie mondiale s’apprête à braver des eaux tumultueuses, les risques étant plus élevés que les politiques monétaires entraînent le ralentissement de l’activité économique. Malgré cela, les exportateurs canadiens semblent connaître un regain d’optimisme. Selon l’indice de confiance commerciale de mi-année 2023 d’EDC, la confiance des exportateurs a bondi après trois baisses consécutives. Elle demeure toutefois en deçà de la moyenne historique, les conditions économiques mondiales étant au centre des préoccupations.
Ne manquez pas la toute dernière édition de nos Perspectives économiques mondiales. Il s’agit d’un outil indispensable pour bien comprendre l’environnement économique mondial. Dans cette édition, les Services économiques vous présentent les nouveaux profils-pays d’EDC. Vous y trouverez chacun des neuf pays figurant dans le scénario de référence retenu pour nos prévisions. Ces profils vous offrent une perspective régionale des principaux marchés d’exportation des entreprises canadiennes. Vous aurez l’occasion de lire les prévisions de nos analystes concernant les perspectives à court terme de chaque pays.