Il est presque impossible de parler d’énergie de l’avenir sans mentionner l’hydrogène, le combustible le plus propre et le plus durable disponible actuellement, mais dont le coût de production reste élevé.

Grâce à une technologie élaborée par l’entreprise Westport Fuel Systems de Vancouver, l’hydrogène pourrait faire sérieusement concurrence aux autres combustibles à faible intensité en carbone. Ses émissions de gaz à effet de serre (GES) sont presque nulles, mais il est tout aussi puissant, efficace et fiable que le diesel.

Cela est possible grâce à la technologie canadienne brevetée IDHP 2.0 (injection directe à haute pression), qui utilise les infrastructures des moteurs à combustion interne déjà existantes pour favoriser un avenir carboneutre.

En faisant fonctionner les moteurs diesel avec des combustibles moins polluants (comme le biogaz, qui est produit à partir de déchets organiques), l’IDHP permet déjà de réduire les émissions de GES des camions de 20 %, et jusqu’à plus de 100 % dans certains cas, par rapport aux camions diesel. La technologie fait partie du portefeuille de Westport, dont les nombreuses marques, présentes dans le monde entier, proposent des produits et des services dans le domaine du carburant de remplacement.

Depuis qu’EDC a nommé Westport Fuel Systems « exportateur d’écotechnologies étoile » en 2018, la demande pour ses technologies innovantes augmente suivant la mise en place de cibles de réduction des émissions de GES partout dans le monde.

En tant qu’innovateur, concepteur, fabricant et fournisseur de composantes et de systèmes avancés de combustibles propres, Westport aide les fabricants et les propriétaires de véhicules à offrir et à adopter des solutions abordables de combustibles gazeux dans plus de 70 pays. De nombreuses composantes sont conçues pour favoriser l’évolution des groupes motopropulseurs à hydrogène, à moteur à combustion interne ou à piles à combustible.

L’intérêt pour le moteur IDHP a bondi depuis sa présentation en 2018. Plusieurs milliers de camions dotés des systèmes brevetés de Westport roulent déjà en Europe.

En janvier dernier, l’entreprise a annoncé qu’elle collaborerait avec le fournisseur de solutions de transport européen Scania, qui appartient à Traton, la branche camions de Volkswagen, pour adapter un moteur IDHP à hydrogène. En juillet, elle a annoncé deux autres collaborations – avec TUPY, une entreprise spécialisée dans le coulage sous pression et l’usinage de composants structuraux de haute technicité, et avec AVL List GmbH, la plus grande entreprise privée de développement, de simulation et d’essais automobiles – visant l’élaboration de systèmes à hydrogène hautement performants et efficaces.

Ces collaborations tombent à point nommé, puisque l’Europe vise la neutralité climatique d’ici 2050, et la Chine, d’ici 2060. Elles devraient également changer la donne pour les équipementiers de camions et leurs fournisseurs, puisque les solutions à l’hydrogène coûtent moins cher que les véhicules à pile à combustible ou à batterie électrique, mais réduisent les émissions de GES dans la même mesure et offrent une efficacité similaire.

La technologie IDHP 2.0 n’en est qu’à ses débuts dans le milieu des camions lourds, mais elle peut s’adapter à différents marchés qui recourent aux moteurs diesel (camions et équipement du secteur minier par exemple).

photo de Lance Follett souriant

« L’un des principaux avantages de l’IDHP réside dans le fait que nous n’avons pas besoin de jeter les infrastructures et les moteurs à combustion interne qui existent déjà. Nous prenons ce même moteur à combustion interne qui est utilisé depuis plus de 100 ans et nous remplaçons simplement le diesel par un combustible plus propre », explique Lance Follett, vice-président directeur, développement de l’entreprise et chef des services juridiques.

« Le biogaz permet d’atteindre la carboneutralité et pourra le faire à un prix abordable dans certaines parties du monde, là où notre technologie est mise en place. Comme les coûts liés à l’hydrogène diminuent, nous pouvons offrir une solution carboneutre aux utilisateurs de moteurs diesel. »

Les efforts pour décarboner le secteur de l’énergie se poursuivent, tout comme ceux visant à rendre commercialement viable l’hydrogène, qui provient de l’élément le plus abondant de l’univers et dont le marché, selon les projections, vaudra 11 000 milliards de dollars canadiens d’ici 2050.

Mais si la technologie d’IDHP offre une importante possibilité de croissance pour Westport sur les marchés des moteurs lourds, elle ne constitue qu’une petite partie de ce que l’entreprise propose aujourd’hui, alors que ses nombreuses fusions et acquisitions au fil des ans continuent d’étendre son rayonnement partout dans le monde.

Depuis 2018, Westport a augmenté ses effectifs et compte désormais 1 500 employés répartis dans trois bureaux au Canada et quatre en Italie, ainsi qu’en Suède, en Pologne, aux Pays-Bas, en Inde, en Chine et en Argentine. En mai dernier, l’entreprise a racheté Stako, un important fabricant polonais de réservoirs pour gaz de pétrole liquéfié (GPL) qui approvisionne de grands fabricants automobiles du monde entier, et s’est ainsi rapprochée de son objectif : être en mesure de fournir des systèmes de combustibles entièrement intégrés. 

Dans le monde, près de 27 millions de véhicules carburent au GPL, ce qui en fait le carburant de remplacement le plus utilisé de notre époque. Westport continue également à étendre ses activités en Chine, en investissant davantage dans ses sites de production et sa coentreprise avec Weichai Westport Inc., l’un des principaux fournisseurs de moteurs du monde.

L’entreprise anticipe la demande grandissante en Amérique du Nord, alors que les entreprises de camionnage et les autorités de réglementation continuent à repenser leurs politiques pour combattre les changements climatiques de manière abordable en passant des combustibles fossiles liquides à des combustibles gazeux. « D’importantes ressources sont nécessaires pour mettre au point des systèmes propres et abordables qui remplissent les attentes de clients exigeants », explique Follett, qui ajoute qu’Exportation et développement Canada (EDC) a joué un rôle central dans ce succès.

En 2017, EDC a signé une convention de prêt de 20 millions de dollars américains avec Westport pour l’aider à commercialiser sa technologie, puis une facilité de crédit à terme de 10 millions de dollars américains pour accroître la disponibilité des liquidités au plus fort de la pandémie de COVID-19.

En plus du financement, l’accès aux réseaux internationaux d’EDC, composés de gouvernements, de décideurs politiques et de chefs de file de l’industrie, a contribué à l’extension de Westport dans le monde entier.

« Le soutien et l’aide d’EDC nous ont considérablement aidés à continuer de renforcer nos activités et à maintenir une entreprise spécialisée dans la technologie unique au Canada qui, aujourd’hui, résout des problèmes mondiaux actuels de manière abordable », affirme Follett. « EDC nous a aidés non seulement à garder le cap, mais surtout à arriver là où nous en sommes aujourd’hui. »

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