Tout comme le Canada, le Mexique est un bon partenaire commercial de longue date des États-Unis. Ces relations ont donné lieu à l’ALENA, accord qui a été bénéfique aux trois parties. En 2015, près de 1,2 million d’emplois aux États-Unis dépendaient des exportations mexicaines.
Seules les exportations canadiennes vers les É.-U. génèrent plus d’emplois, soit près de 1,6 million.

Les liens commerciaux sont donc solides, mais ils posent un certain nombre de défis. L’administration Trump a dit vouloir renégocier tous ses accords commerciaux et menace de taxer les importations afin de défendre les intérêts américains. Évidemment, cela a créé une période d’incertitudes pour le climat des affaires de toute l’Amérique du Nord.

Pour les entreprises dont la chaîne d’approvisionnement est intégrée ou qui fabriquent certains composants au Mexique, il y a de réelles préoccupations en ce qui concerne non seulement les taxes et tarifs douaniers, mais aussi l’élimination rapide voire l’inversement du déficit commercial entre le Mexique et les États-Unis.

Tant des entreprises canadiennes que mexicaines m’ont fait part de leurs inquiétudes sur ces questions. Ainsi, j’ai récemment rencontré les dirigeants d’un des plus grands exportateurs d’avocats vers les É.-U. L’entreprise réalise 25 % de son chiffre d’affaires durant la semaine du Super Bowl. Qu’arrivera-t-il en cas de retards de livraison ou d’imposition de nouvelles taxes à la frontière? L’impact sur les revenus de l’entreprise serait certainement réel.

Les faits nous rassurent

Il sera encore avantageux de faire des affaires au Mexique – et ce le sera de plus en plus.

Le Mexique représente un marché de 120 millions de personnes tout près de chez nous. Il est relativement facile d’y tisser des liens et d’y faire des affaires. L’ALENA est toujours en vigueur et demeure profitable aux trois pays. Le Mexique possède une classe moyenne en croissance, une main-d’œuvre jeune et instruite et les dépenses de consommation sont en hausse. Récemment, d’importantes réformes ont généré de nouvelles occasions d’affaires et la base industrielle reste solide.

Essentiellement, tout est en place pour assurer une croissance.

Pas le temps de paniquer

Mon conseil aux entreprises canadiennes? Pas de panique. En période d’incertitudes, les entreprises doivent considérer l’ensemble de la situation et évaluer les occasions d’affaires avec le Mexique en songeant au long terme. N’oubliez pas qu’il y a encore d’excellentes occasions d’affaires au Mexique dans de nombreux secteurs comme le pétrole et le gaz, l’énergie (surtout l’énergie renouvelable), la technologie et le secteur manufacturier pour n’en nommer que quelques-uns.

Entre-temps, il faut rester au courant et s’assurer que l’on comprend bien les implications des moindres changements. Comme on le dit souvent, on ne sait pas ce que l’on ne sait pas, alors il importe de parler aux gens et de profiter de leurs connaissances et de leur expérience.

Surveillez la situation. Certains aspects des accords de libre-échange seront renégociés, d’autres non. Et consultez les experts, car ils vous donneront les renseignements sur le marché dont vous avez besoin et pourront répondre à vos questions. En plus des représentations d’une solide Équipe Canada et des Services des délégués commerciaux, les gens d’affaires canadiens sont bien implantés au Mexique et constituent une excellente source d’information. La Chambre de commerce du Canada au Mexique (CanCham) tient d’ailleurs sa journée annuelle à Mexico le 27 avril : voilà une excellente occasion de rencontrer tous ces experts.