L’incertitude. Voilà l’une des plus grandes difficultés du commerce mondial auxquelles se butent actuellement les entreprises canadiennes, surtout en Amérique du Nord.

Modification de l’ALENA, création d’un ajustement fiscal à la frontière, redéfinition des relations commerciales avec le Mexique : le nouveau gouvernement américain laisse présager un avenir incertain.

Le mot d’ordre pour les entreprises canadiennes est de ne pas paniquer et de ne pas prendre de décisions précipitées.

Nous vous présentons ici les sept principaux facteurs liés au commerce à surveiller et ce que vous devez savoir pour vous préparer.

Facteur 1 : Couverture médiatique

De nos jours, l’extrapolation est monnaie courante dans les médias, et les réseaux sociaux donnent une tout autre ampleur aux nouvelles en temps réel. Les hypothèses prolifèrent donc à l’heure où le gouvernement américain annonce de vastes initiatives politiques dont nous ne savons pas grand-chose pour l’instant.

Points à surveiller

Restez à l’affût de la position du gouvernement américain sur certains enjeux, notamment l’ajustement fiscal à la frontière, la renégociation de l’ALENA, l’avenir du Partenariat transpacifique (PTP) et le rôle du pays au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Portez une attention particulière à sa position sur le Mexique et à la réaction de ce dernier : la situation jettera les bases des négociations et finira par avoir une incidence sur le Canada et son milieu des affaires.

Ne vous en faites pas pour des détails qui ne se concrétiseront peut-être jamais.

Jason Myers  —  spécialiste en commerce chevronné et économiste primé

Que pouvez-vous faire?

Ne croyez pas tout ce qu’on dit : les médias et les réseaux sociaux regorgent d’exagérations. Tenez-vous-en aux faits, et méfiez-vous des fausses affirmations.

La bonne nouvelle, c’est qu’on n’a jamais autant parlé des enjeux commerciaux. Il incombe à chaque entrepreneur de bien s’informer afin de discerner le vrai du faux; c’est ainsi qu’il prendra des décisions éclairées sur ses activités.

Facteur 2 : Modification de l’ALENA

Depuis que le président Donald Trump a déclaré qu’il voulait modifier l’ALENA afin de négocier des conditions plus avantageuses pour son pays, les hypothèses partent dans tous les sens : certains prédisent la fin de cet accord conclu il y a 23 ans, d’autres pensent qu’il ne sera que légèrement modifié, et d’autres encore évoquent l’éventualité d’une réorganisation des chaînes d’approvisionnement mondiales.

Points à surveiller

Observez l’uniformité des messages et des signaux qu’enverront le président américain et son administration, surtout ceux portant sur le Mexique. Les États-Unis ont décidé de cibler plus particulièrement le Mexique et ont indiqué qu’ils veulent ramener la production en sol américain. En théorie, les chaînes d’approvisionnement nord-américaines pourraient s’en trouver radicalement transformées.

Reste à savoir comment modifier légèrement les dispositions de l’ALENA touchant le Canada tout en révisant en profondeur celles concernant le Mexique. Les autorités se pencheront sur cette question, mais rien ne sera fait avant le dernier trimestre de 2017. En effet, les lois commerciales obligent l’administration Trump à aviser le Congrès par écrit 90 jours avant d’entrer en pourparlers avec un autre pays.

Portez attention aux éventuels changements aux règles d’origine et aux modalités sur le contenu nord-américain.

L’ALENA a également favorisé une intégration profonde et fructueuse dans la région, ce qui a permis à l’Amérique du Nord de jouer un rôle prépondérant dans les chaînes de valeur mondiales. Aujourd’hui, 50 % des exportations mexicaines, 58 % des achats canadiens et 26 % des importations américaines proviennent de partenaires de l’ALENA. En outre, les exportations du secteur mexicain de l’aéronautique sont composées à 61 % de contenu nord-américain.

Juan Carlos Baker  —  commissaire mexicain du commerce international

Que pouvez-vous faire?

En réalité, les choses ne changeront pas du jour au lendemain; elles devraient en fait rester les mêmes jusqu’à la fin de l’été, voire de l’automne. En effet, la nomination de Robert Lighthizer au poste de représentant au Commerce extérieur des États-Unis n’a pas encore été confirmée, et la renégociation de l’accord doit faire l’objet d’un long processus officiel. Toutefois, comme les États-Unis voudront probablement négocier rapidement des modalités gagnantes pour pouvoir utiliser l’ALENA comme modèle lors de futures renégociations commerciales, ils désireront peut-être accélérer le processus, ce qui pourrait être de bon augure pour le Canada et le Mexique.

Augmentation de 1 970 $ du prix d’un véhicule aux États-Unis découlant du nouvel ajustement fiscal à la frontière proposé.

avant l’entrée en pourparlers avec un autre pays

 

Il ne faut donc pas paniquer, mais il ne faut pas non plus s’attendre à ce que rien ne bouge. Réfléchissez à l’incidence que les renégociations pourraient avoir sur votre entreprise, et élaborez un plan d’urgence. Avant tout, communiquez avec vos clients : dans cette nouvelle normalité, c’est la clé pour comprendre les changements potentiels et s’y adapter. Discutez donc avec eux pour comprendre leurs besoins actuels et futurs; sachez aussi que ces besoins évoluent constamment et qu’en cette ère de mondialisation, leurs difficultés sont également les vôtres. Analysez vos chaînes d’approvisionnement pour trouver les maillons faibles et cherchez des moyens de compenser les risques connexes.

Si le nouvel accord contient des règles favorisant plus de contenu nord-américain, et en augmente donc le seuil, il pourrait ouvrir plus de débouchés aux entreprises canadiennes.

Facteur 3 : Ajustement fiscal à la frontière

Le parti républicain a proposé l’adoption d’un ajustement fiscal à la frontière en 2016. Cette taxe à la consommation visant les entreprises s’appliquera à tous les biens et services importés aux États-Unis et destinés à la consommation intérieure, mais pas à ceux produits dans ce pays et consommés à l’étranger.

Autrement dit, les biens importés achetés ou consommés aux États-Unis seront assujettis à la taxe, contrairement à ceux produits au pays et vendus à l’étranger. En gros, les revenus d’exportation des entreprises américaines en seront exonérés, mais pas leurs coûts liés aux importations.

Au sud de la frontière, un groupe de plus de 120 détaillants, dirigé par Nike, Target et Walmart, s’est formé pour lutter contre la proposition; ce groupe a d’ailleurs créé un site Web, Keep America Affordable, où il fait valoir que cette mesure repose trop sur des théories économiques et pourrait mener à une restructuration trouble des chaînes d’approvisionnement.

Nous n’accepterons pas d’ouvrir la boîte de Pandore des tarifs douaniers, car cela provoquerait un recul désastreux pour l’Amérique du Nord.

Juan Carlos Baker  —  sous-ministre mexicain du Commerce international

Points à surveiller

Cette question a fait l’objet de bien des débats et conjectures au cours des derniers mois, depuis que le parti républicain a lancé l’idée que la perception de droits potentielle serait d’au moins 20 % sur les importations du Canada (et d’autres pays) pour compenser son intention de faire passer le taux d’imposition des sociétés de 35 % à 20 %.

L’ajustement fiscal à la frontière ne fait pas l’unanimité dans le milieu des affaires américain. Les acteurs du secteur du commerce de détail, de l’automobile et de l’énergie s’y opposent, alors que les entreprises exportatrices de biens et de services produits aux États-Unis estiment qu’elle leur sera profitable.

Certains se demandent également si la taxe enfreint les règlements de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui prévoient une augmentation maximale des tarifs d’importation de 2,5 %. Certains pays de l’Union européenne, l’Allemagne en tête, envisagent de contester cette mesure auprès de l’OMC.

Que pouvez-vous faire?

Surveillez l’évolution de la situation aux États-Unis. Si vous exportez vers ce marché, il est probable que vos clients aient choisi leur camp, et même qu’ils soient divisés sur la question.

Selon le Center for Automotive Research, situé au Michigan, l’ajustement fiscal à la frontière de 20 % proposé ferait augmenter le prix d’un véhicule aux États-Unis de 5,6 %, soit environ 1 970 $.

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Augmentation de 1 970 $ du prix d’un véhicule aux États-Unis découlant du nouvel ajustement fiscal à la frontière proposé..

 

En outre, il ferait probablement augmenter la valeur du dollar américain, et baisser celle du dollar canadien et du peso mexicain. Les exportations canadiennes seront donc plus attrayantes aux yeux des clients américains, même si on tient compte des droits prélevés. Toutefois, il se peut que la fluctuation globale des monnaies ne se produise pas immédiatement, et comme les chaînes d’approvisionnement, solidement implantées, ne pourront pas s’ajuster du jour au lendemain, la mesure pourrait nuire à la rentabilité générale, sans compter que les chaînes existantes pourraient s’en trouver modifiées.

Encore une fois, évaluez vos activités aux États-Unis et discutez avec vos clients pour savoir comment ils composent avec l’incertitude générale et quelle est l’incidence à long terme sur leur entreprise.

Élaborez une solide stratégie de gestion du risque de change.

Sachez que si le dollar canadien semble être le plus vulnérable, c’est parce que le peso mexicain a déjà fluctué devant le spectre d’un ajustement.

Facteur 4 : Conséquences du retrait des États-Unis du Partenariat transpacifique (PTP)

Les États-Unis ont tiré leur révérence. Les onze pays restants – notamment le Canada et le Mexique – cherchent maintenant comment aller de l’avant sans eux.

Points à surveiller

Restez à l’affût de la réaction des 11 pays restants et du nouvel accord qui s’ensuivra. Pendant un voyage récent au Chili, le ministre canadien du Commerce international, François-Philippe Champagne, a discuté des avenues possibles avec divers représentants. Il s’est dit optimiste quant au rôle du Canada, et travaille à l’élaboration d’un nouvel accord commercial axé sur les principaux pays de l’Asie-Pacifique. Ces rencontres ont donné lieu à une nouvelle mouture de l’Alliance du Pacifique, dont le Canada espère être le premier « membre associé ».

Le Canada est une nation commerçante. Bien que nous représentions 0,5 % de la population du globe, nous comptons pour environ 2,2 à 2,3 % du commerce mondial.

François-Philippe Champagne  —  ministre du Commerce international

Que pouvez-vous faire?

Personne ne peut prédire l’avenir, mais le gouvernement fédéral veut créer de nouveaux débouchés pour les entreprises canadiennes partout dans le monde, et c’est un bon pas en avant. Comme le Mexique est membre du Partenariat transpacifique, de nouveaux débouchés internationaux pourraient d’offrir au Mexique comme au Canada.

Facteur 5 : Les relations mexicano-américaines et la place du Mexique dans l’ALENA – Ce qui attend l’Amérique du Nord

Une grande incertitude entoure l’ALENA. Le Canada s’est engagé à conclure un accord trilatéral, mais les États-Unis laissent entendre que les enjeux à traiter avec ses deux partenaires ne sont pas les mêmes et qu’ils pourraient tenter de négocier des accords bilatéraux avec chacun d’entre eux.

Points à surveiller

Reste maintenant à savoir comment les États-Unis renégocieront les dispositions de l’ALENA avec le Mexique et le Canada. S’agira-t-il d’un accord trilatéral, ou d’ententes bilatérales avec chaque pays? Portez une attention particulière à la position du Mexique, car il semble que les autorités du pays se préparent à négocier âprement. Le sous-ministre mexicain du commerce international, Juan Carlos Baker, a d’ailleurs déclaré ce qui suit : « Nous n’accepterons pas d’ouvrir la boîte de Pandore des tarifs douaniers, car cela provoquerait un recul désastreux pour l’Amérique du Nord ».

L’Amérique du Nord a fait beaucoup de chemin grâce à un accord trilatéral (l’ALENA). Il est donc naturel que le Mexique, le Canada et les États-Unis participent tous trois aux négociations. Pour préserver les gains procurés par l’ALENA, nous devrons maintenir un dialogue respectueux, nous efforcer de tenir compte des intérêts et des préoccupations des trois pays et gardez en tête les milieux d’affaires, qui comptent sur la poursuite de la fructueuse intégration nord-américaine pour réussir.

Juan Carlos Baker  —  sous-ministre mexicain du Commerce international

Que pouvez-vous faire?

Ne paniquez pas. Les trois pays concernés s’entendent pour dire qu’il est temps de revoir l’accord. Le problème, c’est que personne ne sait exactement ce que cela signifie. Les États-Unis mèneront le dossier, et les entreprises des trois pays devront attendre pour voir l’orientation qu’il adopte. Le Canada et le Mexique entretiennent d’excellentes relations commerciales bilatérales, fruit d’une stratégie à long terme qui comprend notamment le Dialogue stratégique de haut niveau – un échange bilatéral annuel portant sur les enjeux multilatéraux et mondiaux – et le Partenariat Canada-Mexique, un mécanisme annuel de coopération bilatérale pour une intervention concertée entre les deux gouvernements, les secteurs privés et les partenaires non gouvernementaux visant la poursuite d’objectifs communs et de cibles prioritaires mutuellement avantageuses.

803 millions de consommateurs potentiels dans 44 pays

Au chapitre des investissements, la renégociation de l’ALENA pourrait avoir des conséquences sur de futures décisions au Mexique, mais les PME n’en tireraient probablement pas parti, sauf si elles font partie de la chaîne d’approvisionnement d’une grande entreprise industrielle qui réalise l’investissement.

Par ailleurs, les entreprises canadiennes peuvent se préparer en vue de saisir les futurs débouchés. Dans la prochaine décennie, le pays prévoit investir 600 milliards de dollars dans l’infrastructure. En ce qui concerne l’accès au marché, le Mexique est au deuxième rang mondial pour le nombre d’accords de libre-échange conclus. Son vaste réseau commercial donne accès à 803 millions de consommateurs potentiels dans 44 pays en Amérique latine, en Europe et en Asie, ce qui en fait un tremplin efficace et concurrentiel vers les marchés mondiaux.

Facteur 6 : Buy American

Bien qu’elle soit en place depuis des décennies, cette mesure, qui prévoit l’utilisation exclusive de ressources intérieures dans les projets d’infrastructure financés par le gouvernement américain, a refait surface en 2009. On s’attend à ce qu’elle figure parmi les conditions de la stratégie d’infrastructure d’un billion de dollars du président Trump.

Points à surveiller

Tout porte à croire que les restrictions favorisant les produits américains seront de retour. Portez une attention particulière aux débats chez nos voisins entourant l’avant-projet d’une loi sur l’infrastructure, car le détail de ces restrictions y sera énoncé.

Le Canada est le principal marché d’exportation de 35 États américains. Si on ajoute ceux pour qui il est le deuxième ou le troisième marché, on atteint 48 États. Neuf millions d’emplois dépendent du commerce canado-américain. Le Canada est non seulement le principal client des États-Unis, mais également son plus grand fournisseur de pétrole, de gaz naturel et d’électricité.

François-Philippe Champagne  —  ministre du Commerce international

Que pouvez-vous faire?

Cette année marquera le retour des clauses Buy American, mais sous une forme différente de la dernière mouture présentée dans le cadre de l’American Recovery and Reinvestment Act of 2009 (ARRA); en effet, les entreprises des deux côtés de la frontière se préparent maintenant à l’arrivée de mesures protectionnistes. Suivez l’actualité, surtout en ce qui concerne l’infrastructure.

Discutez avec vos clients américains pour voir s’ils sont au courant de mesures à venir et connaître leurs plans de gestion des chaînes d’approvisionnement.

Birgit Matthiesen, spécialiste du commerce canado-américain au cabinet d’avocats Arent Fox, à Washington D.C., présente ici plusieurs recommandations judicieuses pour les entreprises canadiennes.

$600B in planned infrastructure in the next decade in Mexico

En outre, explorez les débouchés au Mexique. En raison des investissements prévus de 600 milliards de dollars en infrastructure dans la prochaine décennie, tous les débats en cours entre les États-Unis et le Mexique pourraient donner aux entreprises canadiennes un avantage concurrentiel sur le marché.

Facteur 7 : Les États-Unis et l’Organisation mondiale du commerce (OMC)

Depuis la création de l’OMC en 1995, l’une de ses grandes raisons d’être consiste à agir comme arbitre impartial dans les litiges commerciaux entre les 164 pays membres.

Le président Trump a déclaré qu’il respectera les règlements commerciaux internationaux et les décisions rendues par l’OMC, mais seulement si celles-ci défendent les intérêts de son pays. Il a également remis en question la participation des États-Unis à l’organisation.

Points à surveiller

Le retrait des États-Unis de l’OMC aurait des conséquences mondiales et une incidence sur les négociations entourant l’ALENA.

D’autres pays, surtout l’Allemagne, ont indiqué qu’ils envisagent de contester l’ajustement fiscal à la frontière auprès de l’OMC. Il s’agirait du plus gros dossier de l’histoire de l’organisation.

Je veux modifier l’ALENA, et peut-être même créer un nouvel accord. Vous savez ce que le “L” signifie, n’est-ce pas? Libre. J’ajouterais possiblement un autre “E” pour “équitable”. Libre-échange équitable. Peu m’importe qu’on modifie l’accord ou qu’on en crée un nouveau, ce qui compte, c’est qu’il soit équitable.

Donald Trump  —  président des États-Unis

Que pouvez-vous faire?

Attendez. Tenez-vous informé. Le Canada est une nation commerçante et le gouvernement gère les dossiers commerciaux du pays selon un système fondé sur des règles. Le plus grand défi des entreprises canadiennes sera d’attendre pour voir les conséquences d’un retrait sur l’ALENA.

L’exploration d’autres marchés que les États-Unis, en particulier dans l’Union européenne, vu l’entrée en vigueur prochaine de l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Europe, pourrait ouvrir de nouveaux débouchés. À l’instar de bien d’autres mesures, les choses ne changeront pas du jour au lendemain.

Vous craignez d’être emporté par le vent du changement actuel?

Voici dix conseils afin de mieux gérer vos risques et savoir naviguer en cette période de transformation des échanges.

1. Tenez-vous informé et diversifiez vos activités.

Restez au fait de la situation en Amérique du Nord et de son incidence dans le reste du monde. Discutez avec les spécialistes du marché d’EDC et adressez-vous au Service des délégués commerciaux pour obtenir l’information la plus récente sur vos marchés potentiels. Étant donné l’entrée en vigueur prochaine de l’AECG, explorez (davantage) les débouchés dans l’Union européenne.

2. Communiquez.

En cette période d’incertitude, c’est maintenant l’obtention de renseignements et la communication continue qui prévalent. Arrêtez-vous aux faits, pas aux suppositions. Surtout, discutez avec vos clients et fournisseurs. Élaborez ensemble des stratégies et des plans d’urgence éventuels pour composer avec les scénarios possibles.

3. Ne vous arrêtez pas à ce qu’on dit.

Les chaînes d’approvisionnement ne changeront pas du jour au lendemain. Usez de stratégie, surtout en ce qui concerne la situation au Mexique : le cours du peso est bas, et bien que certaines entreprises attendent de voir comment la situation évoluera, celles qui ont du flair y explorent déjà les occasions d’investissement. Après tout, les changements éventuels pourraient n’avoir qu’une incidence faible, voire minime, sur le commerce.

4. Revenez aux principes de base qui vous ont mené là où vous êtes aujourd’hui et visez la simplicité.

Comment avez-vous maximisé vos marges de profit par le passé? Que devez-vous maintenant changer pour réussir?

5. Analysez vos chaînes d’approvisionnement et évaluez l’ensemble du contenu nord-américain.

Il se peut que les exigences connexes se resserrent.

6. Revoyez vos stratégies de marché et vos plans d’affaires généraux.

Si vous ne les avez pas encore mis à jour, c’est le moment tout indiqué de le faire.

7. Évaluez comment les taux de change peuvent compenser certains risques.

Le cours du peso a lourdement chuté, tout comme le dollar canadien, dans une moindre mesure. Les deux monnaies pourraient continuer de perdre de la valeur selon l’issue des négociations, notamment sur le plan fiscal.

8. Dotez-vous d’une stratégie d’atténuation du risque lié au taux de change.

9. Ne paniquez pas. Les affaires continueront.

Les relations et l’intégration économiques nord-américaines sont solidement implantées. Les choses ne changeront pas du jour au lendemain; la transformation pourrait s’échelonner sur des années. Toutefois, dans la nouvelle normalité économique, les entreprises gagnantes seront celles qui s’adapteront rapidement aux changements.

10. Comme le dit Jayson Myers, spécialiste en commerce chevronné et économiste primé :

« Voici mon conseil aux entrepreneurs canadiens : n’oubliez pas que vous êtes des gens d’affaires, et que votre objectif, c’est de faire des profits. Ne vous en faites pas pour des détails qui ne se concrétiseront peut-être jamais. »