« Nos activités au Mexique comptent pour la moitié de nos affaires », explique John Forester, chef de la direction financière de DBG. « Elles sont aussi importantes que nos activités canadiennes. »
Questionné sur les remarques de M. Trump au sujet du Mexique, M. Forester répond simplement : « Les grands fabricants d’automobiles et de camions investissent encore au Mexique et dans le sud-est des États-Unis, et le faisaient déjà depuis des années, bien avant le changement d’administration à Washington. Nous croyons qu’il faut continuer de prendre de l’expansion au Mexique; nous essayons d’ailleurs d’attirer de nouveaux clients dans le pays. Il y a beaucoup d’activité sur le marché mexicain, mais aussi aux États-Unis, et nous voulons également nous établir là-bas. »
Selon M. Forester, c’est le moment rêvé d’investir au Mexique. « Si vous voulez prendre part aux changements, quels qu’ils soient – et en tirer profit –, mieux vaut être sur le terrain. Tout comme les États-Unis, le marché mexicain offre un énorme potentiel de croissance. Ce n’est pas aussi vrai au Canada, parce que la plupart des sociétés qui font dans le camion ou l’automobile investissent dans les États du sud ou au Mexique. »
Toujours d’après lui, Donald Trump aime être sous le feu des projecteurs.
« C’est un amuseur public. Et si la situation reste préoccupante, ce n’est pas la première fois que quelqu’un brandit l’épouvantail des tarifs – ou menace l’ALENA. L’Accord soutient beaucoup de gens aux États-Unis et leur donne du travail, alors si M. Trump veut réellement créer des emplois, comme il le dit, il ne commencera pas par éliminer ceux qui existent déjà. »
Forester entrevoit toutefois certains ajustements à l’ALENA. Le Texas et la Californie entretiennent tous deux d’importantes relations commerciales avec le Mexique. « Ce n’est peut-être pas en modifiant les tarifs qu’on créera le plus d’emplois aux États-Unis. »
En fin de compte, selon lui, « avant de se sauver en courant, il faut savoir ce qu’on fuit – et il n’y a vraiment aucune raison d’avoir peur actuellement. »
D’ailleurs, la plupart de ses concurrents et de ses pairs font comme lui et attendent de voir.
Et les instruments de couverture de change? M. Forester indique qu’une grande part des revenus de DBG sont en dollars américains, alors, tant et aussi longtemps que les « rentrées correspondront aux sorties », l’entreprise n’a pas réellement de raison de se couvrir.