La semaine passée, j’ai participé à un webinaire organisé par EDC qui s’intitulait AECG : Votre porte d’entrée vers 500 millions de consommateurs européens. Vous pouvez le visionner sur demande et découvrir où nous en sommes un an après le nouvel accord de libre-échange. Vous connaîtrez également l’opinion des autres panélistes qui étaient présents : Ailish Campbell, sous-ministre adjointe, Développement du commerce international et déléguée commerciale en chef à Affaires mondiales Canada; Adi Gullia, fondateur et PDG de Grace & Stella; Luisa Rebolledo, représentante en chef, Europe à EDC, qui est en poste à Düsseldorf; et Andrea Gardella, économiste principale à EDC.

L’agriculture en quelques chiffres

Comme économiste agricole principal à Financement agricole Canada, je suis toujours surpris de voir que la plupart des Canadiens n’ont pas conscience du rôle prépondérant que joue notre agriculture pour le pays, pour ne pas dire pour la planète. Ce que j’essaie de dire, c’est qu’aucun marché ne contribue plus au secteur de la fabrication du Canada que celui de l’alimentation. Il est l’un des plus gros employeurs, avec plus de deux millions d’emplois, et compte pour 7 % de notre PIB. Le Canada est le cinquième exportateur de produits agricoles et le onzième distributeur agroalimentaire à l’échelle mondiale.

Impressionnants, ces chiffres, me direz-vous! Mais voici où le bât blesse : le secteur agricole canadien se classe derrière les Pays-Bas (plus petits en superficie) et le Brésil (moins avancé économiquement). La triste vérité, c’est que seulement une poignée de nos entreprises agroalimentaires percent sur le marché mondial, et pas moins de la moitié de notre production agricole est transformée à l’étranger. C’est signe qu’il est temps de voir plus grand!

Le rapport Barton

La conclusion principale du Conseil consultatif en matière de croissance économique (mieux connue sous le nom de « rapport Barton ») prend la forme d’une recommandation : le Canada doit considérer la croissance économique d’un point de vue sectoriel. Il est écrit dans le rapport que « certains secteurs de l’économie présentent un important potentiel inexploité qui nécessitera une certaine attention en vue de l’exploiter ». Si on se fie à ce premier critère du Conseil, le secteur agroalimentaire se place en tête de liste avec son potentiel de croissance élevé et ses promesses encore plus grandes. Plus précisément, on donne à entendre dans le rapport que le Canada est à même de se hisser de la cinquième à la deuxième place pour ce qui est des produits de base agricoles, et de la onzième à la cinquième en ce qui concerne l’agroalimentaire. Et c’est d’ici 2025 que la valeur des exportations de produits agricoles devrait passer de 55 à 75 milliards de dollars.

Et maintenant?

Voilà sans conteste d’ambitieux objectifs! Mais avec quel plan de match les atteindre? N’oublions pas que l’Accord économique et commercial global Canada-Union européenne (AECG) n’est pas unilatéral et qu’il a entrouvert un peu plus grand la porte de notre marché intérieur aux producteurs européens. L’élaboration de politiques à ce chapitre nécessitera un effort pangouvernemental, mais c’est à nos agriculteurs et à nos producteurs que reviendra le plus gros du travail. Toutefois, plusieurs éléments jouent en notre faveur. Par exemple, les produits de base agroalimentaires et les produits transformés canadiens ont gagné la confiance des consommateurs partout dans le monde sur le plan de la salubrité. Vive la marque Canada! De plus, l’AECG a permis de réduire considérablement, voire d’éliminer, plusieurs droits de douane applicables aux produits agricoles. Tout comme l’a souligné ma camarade panéliste qui représente EDC en Europe, nous avons noté une croissance impressionnante des exportations de produits agroalimentaires dans les dix mois qui ont suivi la mise en place de l’AECG, entre autres les canneberges et le sirop d’érable, qui étaient auparavant lourdement taxés. Toutefois, même si l’UE est le quatrième marché d’exportation du Canada, nous ne représentons que 2 % de ses importations agroalimentaires. Autrement dit, l’ampleur des débouchés offerts par l’UE est considérable pour les exportateurs canadiens.

Ce qu’il faut retenir, c’est que les exploitants et producteurs agricoles ne sont pas seuls dans ce bateau. Le Canada possède déjà un réseau important de partenaires prêts à faire les efforts nécessaires pour aider la communauté agricole à atteindre les cibles d’envergure mentionnées plus tôt. Ce réseau s’étend dans tout le pays, nous avons également un pied en Europe, nous sommes présents sur tous les marchés prometteurs à l’échelle mondiale… et nous sommes prêts à vous accompagner jusqu’à la ligne d’arrivée.

Premier appel à passer : Financement agricole Canada

Nous sommes le plus important prêteur à l’industrie agricole canadienne, mais nous sommes bien plus qu’un simple prestataire de services de financement pour les producteurs primaires, les opérateurs agroalimentaires et les entreprises du secteur agricole. Nous proposons également à nos clients des connaissances, des formations et des outils en matière de gestion des affaires, ainsi que des assurances, du capital-risque et des rapports décisifs sur le secteur agricole. Si vous êtes curieux de savoir quels produits de base agricoles et produits alimentaires transformés affichent la croissance la plus rapide, ou bien quels marchés sont les plus prometteurs, consultez notre classement des échanges commerciaux de produits agricoles et notre classement des échanges commerciaux de produits alimentaires transformés.

Deuxième appel à passer : le Service des délégués commerciaux du Canada (SDC)

Si l’exportation sur le marché européen – ou ailleurs – est dans votre ligne de mire, la première chose à faire est de communiquer avec le bureau régional du SDC le plus proche. Ses délégués commerciaux vous aideront à cerner quels marchés sont les plus adaptés à votre offre et, surtout, à vous préparer à exporter. Une fois cette étape franchie, vous serez mis en contact avec les délégués commerciaux présents sur les marchés choisis, qui vous présenteront à leur tour à des contacts locaux préqualifiés : des agents de vente aux distributeurs en passant par des clients potentiels, vous disposerez du réseau dont vous avez besoin pour faire affaire sur place.

Troisième appel à passer : Exportation et développement Canada (EDC)

Ce qu’EDC peut faire, c’est vous libérer des soucis liés à l’exportation en vous fournissant des solutions de gestion des risques, notamment une assurance crédit, qui vous garantit d’être payé pour vos ventes à l’exportation. Elle peut également vous aider à obtenir un plus grand fonds de roulement, passage obligé pour intensifier votre production et honorer vos nouvelles commandes. En plus des produits qu’elle propose, EDC entretient des partenariats financiers étroits avec de grandes multinationales intéressées par l’offre canadienne. EDC prend d’abord le temps de comprendre leurs besoins, de se renseigner sur leur chaîne d’approvisionnement et de déterminer où la demande se fait sentir. Ensuite, elle présente les entreprises canadiennes qualifiées qui sont en mesure de combler les besoins en approvisionnement de ces acheteurs.

Petits conseils pratico-pratiques d’un exportateur canadien

« Quel est le point commun entre une entreprise de soins personnels et un producteur agricole? », vous demandez-vous. Eh bien, question entrepreneuriat et exportation, les entreprises qui réussissent ont généralement ceci de commun qu’elles n’hésitent pas à foncer! Évidemment, elles se renseignent, elles se font conseiller et elles concluent des partenariats. Mais au-delà de tout ça, elles ont également l’audace d’entrer dans la partie et de lancer les dés. L’un de mes autres camarades panélistes, le fondateur de Grace & Stella, nous a avoué que sa percée sur le marché européen était presque le fruit du hasard. Mais quel heureux hasard! Après seulement un an en UE, l’entreprise a doublé ses ventes. Même si l’expérience de tous les exportateurs n’est pas forcément la même, la réflexion d’Adi sur le sujet prend tout son sens sur bien des plans. Ce n’est pas tant que faire des affaires en Europe est plus difficile; c’est tout simplement différent. Et est-ce que le jeu en vaut la chandelle? Absolument!

Pour citer notre déléguée commerciale en chef : « Qu’est-ce que vous attendez? » Nous, nous attendons votre appel.