EDC intensifie sa présence aux États-Unis en ouvrant une représentation à Atlanta, en Géorgie, afin de mieux servir les entreprises canadiennes actives dans le Sud-Est américain. Cette région a de quoi fasciner. Tout d’abord, une croissance vigoureuse, particulièrement dans le secteur automobile, s’est frayé un chemin jusque dans les États du Sud, dont l’Alabama et la Caroline du Sud. Ces deux États représentent un marché de 22 milliards de dollars, comparativement aux 18 milliards que pèse le Michigan, qui abrite la ville de Détroit, véritable fief de la construction automobile. On constate donc que la région arrive vraiment à concurrencer ces berceaux traditionnels du secteur automobile que sont les États du Midwest. De grands noms comme Nissan, Mercedes Benz ou BMW produisent bon nombre de véhicules en Alabama et en Caroline du Sud, qui constituent donc sans conteste un pôle de croissance.
Côté services financiers, la région n’est pas en reste non plus avec les deux superpuissances que sont la Bank of America et Wells Fargo à Charlotte, en Caroline du Nord. On y observe la même dynamique alors qu’un essaim d’entreprises de technologies financières s’agglutinent autour de ces deux sièges sociaux, apportant un vent de changement et d’innovation dans le fonctionnement du système bancaire pour les consommateurs. La création d’un écosystème autour des grandes entreprises qui s’installent dans la région – et elles sont nombreuses – se traduit forcément par de belles perspectives d’emploi dans plusieurs secteurs.
Maintenant qu’il a signé l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) avec les États-Unis et le Mexique, le Canada se trouve dans une zone grise alors qu’il tente de comprendre les dynamiques commerciales qui régneront une fois l’Accord ratifié. La question des droits de douane, source de friction durant les négociations, est toujours en suspens. L’article 232 prévoit l’imposition de droits de douane sur l’acier et l’aluminium en provenance du Canada, ce qui constitue un obstacle pour les producteurs canadiens qui tentent d’exporter aux États-Unis. La ratification de l’Accord dépendra en partie de la résolution de ce différend au cours des prochains mois. Le climat est au doute chez les dirigeants d’entreprise, qui se demandent s’ils doivent déplacer leurs activités ou attendre de voir comment la situation évoluera. Dans un tel contexte d’incertitude, il est difficile de prendre des décisions en matière d’investissement en capital. Par ailleurs, l’imposition des droits de douane entraîne un certain immobilisme, freine la croissance et limite la marge bénéficiaire des exportateurs. Les entreprises canadiennes en sont au point où elles aimeraient simplement que les choses bougent.
Les PME font partie intégrante de l’économie du Sud-Est américain. En effet, comme le chiffre d’affaires de la majorité des entreprises n’y dépasse pas 500 millions de dollars, les PME s’y sentent comme à la maison! La région regorge également de ressources, dont de grandes banques régionales, qui constituent des partenaires de choix pour EDC. On y trouve aussi certaines banques canadiennes, qui s’installent sur place en faisant l’acquisition de ces banques locales : voilà une autre source d’expertise à la disposition des PME, d’un point de vue tant opérationnel que stratégique.
Des entreprises dirigées par des femmes ont su briller partout aux États-Unis. En travaillant au consulat comme représentant d’EDC, ici, à Atlanta, j’ai pu voir plusieurs de ces entreprises s’ouvrir les portes du succès en ciblant spécifiquement un marché féminin.
Je pense notamment à la société Birchbox, qui vend des coffrets mensuels d’échantillons de produits de beauté et de maquillage. L’entreprise a connu un immense succès au pays et est en pleine expansion. Le duo d’entrepreneures de la région d’Atlanta a décidé d’amener l’aventure encore plus loin en lançant une campagne marketing s’adressant spécifiquement aux femmes de couleur. Le concept repose sur un modèle d’abonnement, qui permet de recevoir des produits de différentes marques et de différents pays. Ce genre de réussite a préparé le terrain pour des entreprises canadiennes comme Grace & Stella, située à Vancouver.
Le saviez-vous?
- En 2017, la Géorgie a exporté pour 6,2 milliards de dollars de produits vers le Canada, ce qui représente 17 % de ses exportations totales
- Les principaux produits exportés de la Géorgie vers le Canada sont les véhicules automobiles, les bulldozers, les vernis polymères acryliques, les câbles électriques et les fils isolés, ainsi que les tapis et autres revêtements de sol.
- Les principaux produits exportés du Canada vers la Géorgie sont les aéronefs à moteur, le cuivre, les matières plastiques et les huiles de pétrole