Le secteur canadien des technologies propres regorge de potentiel, et grâce aux efforts concertés des entreprises, du gouvernement et des associations sectorielles, la filière commence à prendre de l’élan.
Voilà le message que j’ai retenu de l’événement « Before the Bell », une table ronde organisée par Sixth Estate au Centre national des Arts d’Ottawa.
Invité comme panéliste, j’ai eu le plaisir d’y expliquer comment Exportation et développement Canada (EDC) entrevoit les débouchés du marché mondial pour les entreprises canadiennes de technologies propres.
EDC a mis les technologies propres au cœur de ses priorités en 2012. À l’époque, elle ne comptait qu’un peu plus de 50 exportateurs d’écotechnologies parmi ses clients; aujourd’hui, elle en compte près de 200. Depuis, nous avons considérablement élargi la portée de notre engagement et rallié de nombreux partenaires du milieu, dont la Banque de développement du Canada (BDC), Technologies du développement durable Canada (TDDC), le Service des délégués commerciaux, le Carrefour de la croissance propre, la Corporation commerciale canadienne (CCC) et plusieurs associations de l’industrie comme Écotech Québec et MaRS.
EDC gère aussi une enveloppe de 450 M$ destinée au financement de projets de technologies propres, accordée par le gouvernement fédéral dans son budget de 2017. Aujourd’hui, notre degré d’engagement est à l’image de l’activité du secteur des technologies propres au Canada, fortement axé sur la dimension internationale. Depuis 2012, EDC a facilité des exportations d’écotechnologies de plus de 5 G$ vers plus de 100 pays.
Et le potentiel ne cesse de grandir. Certains estimaient la taille du marché mondial des écotechnologies à un billion de dollars l’an dernier, et ce chiffre devrait passer à 2,5 billions d’ici 2020. Deux facteurs sont à l’origine de cette croissance. Le premier découle de la nature de l’industrie. Auparavant, on pensait que le secteur se limitait essentiellement aux énergies renouvelables et à la réduction des émissions polluantes. Aujourd’hui, il englobe également le transport, la gestion et le stockage de l’énergie, les technologies agricoles et les procédés de pointe en usage dans une foule de secteurs. Parallèlement, de vastes marchés à forte croissance, comme l’Inde et la Chine, sont devenus avides de technologies propres et y investissent des centaines de millions de dollars.
Mais il n’y a pas que les grandes économies. EDC, qui bénéficie de la perspective de ses 20 bureaux satellites partout dans le monde, prédit une croissance des technologies propres sur de nombreux marchés. Il y a quelques semaines, je me suis rendu en Colombie pour visiter des entreprises qui font affaire avec des exportateurs canadiens, dont une société d’électricité qui installe des bornes de recharge pour véhicules électriques partout sur son territoire, et une autre qui déploie des efforts colossaux pour réduire son empreinte environnementale. Ces acheteurs, et d’autres que j’ai rencontrés, étaient tous intéressés par les produits offerts par les écoentreprises canadiennes – certains avaient même fait le trajet jusqu’au Canada pour venir rencontrer nos exportateurs.
Les écotechnologies sous l’angle de la croissance et du point de vue de l’industrie des produits chimiques
D’autres panélistes nous ont fait part de leur perspective unique sur les possibilités offertes par les technologies propres. Shannon Watt, de l’Association canadienne de l’industrie de la chimie, a souligné que l’apport de son industrie (qualifiée de « secteur manufacturier qui connaît l’essor le plus rapide au monde ») au secteur des technologies propres prend diverses formes : batteries pour voitures électriques, dispositifs d’assainissement et de purification de l’eau, etc. Susan Rohac, vice-présidente de la division des technologies propres de BDC, nous a parlé des débouchés qui s’offrent aux entreprises canadiennes, et du rôle que joue BDC pour les aider à prendre de l’envergure. Dans le dernier budget, BDC s’est vue confier une enveloppe de financement de 700 M$ à consacrer aux écotechnologies. Depuis, elle a recruté une équipe spécialisée possédant de l’expérience dans le secteur pour déployer ce capital; une première tranche de 40 M$ a d’ailleurs été allouée récemment à quatre entreprises. « BDC travaille sans relâche pour forger des partenariats qui lui permettront de mieux appuyer ce secteur, affirme-t-elle, et sa collaboration avec EDC, TDDC et d’autres organismes fédéraux est une pièce maîtresse de sa stratégie. »
David Lametti, député et secrétaire parlementaire du ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique, a parlé du cycle de vie caractéristique des technologies propres, qui commence par la recherche au sein des universités et des collèges; les inventeurs cherchent ensuite du financement de démarrage, comme celui offert par TDDC. Il a décrit la façon dont les programmes gouvernementaux aident les jeunes entreprises à traverser la « vallée de la mort » au moment de la mise en marché, puis les aiguillent vers les organismes comme EDC et BDC pour qu’ils leur donnent un coup de main.
« Nous sommes parfaitement conscients du défi que représente l’expansion pour les entreprises de technologies propres et des autres secteurs d’innovation, indique Lametti. C’est pourquoi nous tâchons de les accompagner tout au long du cycle. »
Même s’il reste encore des défis, il est évident que tous les panélistes partageaient le même optimisme quant aux possibilités offertes par les technologies propres, tant au Canada qu’à l’étranger, et tous s’accordaient pour dire que le Canada avance dans la bonne direction et est bien positionné pour profiter des débouchés internationaux offerts par ce secteur.