Depuis le début de la pandémie, Exportation et développement Canada (EDC) a régulièrement sondé son Panel de recherche pour recueillir des renseignements actuels quant aux effets de la crise causée par la COVID-19 sur les entreprises canadiennes. Voici ce que la quatrième mouture de notre sondage nous a permis de constater.

Les effets négatifs sur les ventes au Canada et à l’étranger.

Les effets négatifs sur les ventes perdurent 

La majorité des entreprises sondées continuent de rapporter une incidence négative tant sur leurs ventes à l’intérieur des frontières (59 %) que sur leurs ventes à l’exportation (55 %). Si ces statistiques dénotent une amélioration depuis le début de la pandémie, nous ne sommes pas encore au bout de nos peines : environ 70 % des répondants s’attendent à ressentir ces contrecoups jusqu’en 2022.

Les entreprises s’adaptent à la transition vers le Web 

Depuis que les premières mesures de confinement, imposées il y a plus d’un an, ont forcé beaucoup d’entreprises à fermer et beaucoup de consommateurs à rester chez eux, nous avons constaté qu’un grand nombre d’entreprises (56 %) ont amélioré leurs chiffres en augmentant leurs capacités de vente en ligne. Les résultats des sondages précédents avaient révélé que les entreprises dotées de meilleurs outils de vente sur le Web avaient mieux réussi à éviter d’importantes pertes. Cela dit, la transition n’a pas été facile pour toutes les entreprises. Voici certains des principaux défis rapportés dans les réponses :

  • le coût d’adoption;
  • le choix de la bonne plateforme; 
  • le soutien à la clientèle; 
  • la protection des données. 
Les répercussions de la COVID-19 sur le commerce en ligne.

Qu’est-ce qui inquiète les entreprises? 

Nous avons été soulagés de constater que de façon générale, les préoccupations des entreprises ont diminué par rapport aux sondages précédents. Néanmoins, les principaux sujets d’inquiétude demeurent la réduction de la demande (12 %) et la sécurité des employés (8 %). 

Pour les entreprises qui tentent de prendre de l’expansion à l’international, les restrictions sur les déplacements transfrontaliers demeurent le plus grand obstacle, comme l’ont signalé 40 % des répondants, soit la même proportion que dans le dernier sondage. Sont probablement en cause non seulement les restrictions explicites des gouvernements concernant tous les voyages non essentiels, mais aussi les quarantaines imposées aux employés ayant réussi à traverser les frontières pour le travail.

Les inquiétudes liées aux perturbations des chaînes d’approvisionnement se sont accrues, tout comme celles liées à la relation avec la clientèle. Le blocage très médiatisé du canal de Suez, qui a duré six jours, est survenu pendant que le sondage était mené, et une pénurie croissante de semi-conducteurs ainsi qu’une hausse des coûts du transport de marchandises ont été rapportées, entre autres problèmes.

Les principaux obstacles des entreprises canadiennes pendant la pandémie.

Les entreprises continuent d’adapter leurs chaînes d’approvisionnement et leurs activités de production 

Nous avons constaté que près d’un tiers des répondants envisagent de relocaliser leurs activités, 8 % et 6 % d’entre eux ayant respectivement déjà délocalisé ou relocalisé certaines de leurs activités de production.


Alors que les chaînes d’approvisionnement font l’objet d’un remaniement, une nouvelle question ajoutée au sondage a permis de déterminer que 18 % des entreprises ont établi des ententes avec de nouveaux fournisseurs dans le but de diversifier leurs chaînes d’approvisionnement et que 10 % des répondants ont modifié leur bassin de fournisseurs au Canada et à l’étranger.

Les effets de la COVID-19 sur la relocalisation et la délocalisation.

Les plans d’expansion et les occasions d’affaires abondent

Malgré la persistance des effets négatifs sur les ventes et les différentes perturbations, tout n’est pas que sombres constats. Selon notre enquête, près de la moitié des entreprises (48 %) prévoient prendre de l’expansion au cours de la prochaine année et de plus en plus d’entreprises trouvent de nouveaux débouchés au pays (25 %) et à l’étranger (19 %) dans la conjoncture économique entraînée par la COVID-19. En outre, comme la nécessité de se conformer à cette nouvelle « normalité » perdure, de plus en plus d’entreprises – 26 % aujourd’hui comparativement à 16 % au mois d’avril dernier – se transforment pour survivre à la pandémie.

Le pourcentage des répondants ayant adapté leurs activités à cause de la COVID-19.

Le besoin de financement est moins criant maintenant qu’il ne l’était au début de la pandémie

Le soutien monétaire et fiscal sans précédent offert par le gouvernement canadien pour aider les entreprises à surmonter leurs problèmes financiers semble avoir porté fruit. Nous avons constaté que 50 % des entreprises sondées seront en mesure d’exploiter leurs activités pendant plus d’un an avant d’avoir besoin d’un financement supplémentaire – une hausse considérable par rapport aux 16 % de l’an dernier. 

La durée pendant laquelle les entreprises peuvent continuer de fonctionner sans avoir besoin de financement supplémentaire.

Conclusion

Alors que la pandémie continue de progresser, les perspectives économiques mondiales évoluent aussi, tout comme les occasions et les défis qui se présentent aux entreprises d’ici. Selon toute vraisemblance, les effets négatifs de la pandémie sur les ventes se feront sentir jusqu’en 2022. Malgré tout, davantage d’entreprises prennent de l’expansion et beaucoup d’entre elles adaptent leurs activités et trouvent de nouveaux débouchés tant sur le marché intérieur qu’à l’étranger. 

La COVID-19 a accéléré grandement la transition vers le commerce en ligne et les résultats du sondage démontrent que les entreprises canadiennes ont amélioré leurs capacités de vente sur le Web, même si le virage au numérique ne s’est pas fait sans difficulté. Les principales préoccupations des entreprises canadiennes ne sont plus les mêmes : on s’inquiétait avant tout de l’obtention de financement au début de la crise, on se préoccupe surtout maintenant de la gestion des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et de la diversification des fournisseurs. En somme, les entreprises canadiennes déploient des efforts continus pour s’adapter à la pandémie et à l’incertitude qui l’accompagne. Et dans ce contexte, l’expression « lorsqu’on ne peut changer la direction du vent, il faut orienter les voiles » prend tout son sens.

Authors

Stephen Tapp headshot, EDC

Stephen Tapp
Économiste en chef adjoint
Exportation et développement Canada

Jennifer Topping headshot, EDC

 

Jennifer Topping
Principale en expérience-client et recherche
Exportation et développement Canada

Jerry Wang headshot, EDC

 

Jerry Wang
Associé, Service recherche et analyse, Services économiques d’ EDC
Exportation et développement Canada