Les exportateurs ont fort à faire ces jours-ci. Alors que la croissance mondiale s’accélère, les entreprises canadiennes cherchent à s’établir sur divers marchés ou encore à y renforcer leur présence. Pourtant, dans le même temps, les risques politiques dominent les manchettes et compliquent la prise de décisions ayant trait au moment de faire des affaires et aux régions à privilégier. Parmi ces risques, on note la présence grandissante du risque de violence politique, qui peut considérablement perturber l’investissement étranger et les activités commerciales. Malgré cette difficile réalité, les entreprises canadiennes présentes sur la scène internationale peuvent-elles se prémunir contre le regain de la violence politique?

On trouve dans l’histoire récente bon nombre d’événements mettant en cause le risque politique. Le printemps arabe, amorcé à la fin 2010, a provoqué la chute de régimes bien établis en l’espace de quelques jours. La situation a aussi changé en Turquie dans la foulée du coup d’État manqué de 2016. En fait, les risques sont aujourd’hui planétaires : l’Égypte est constamment exposée au risque d’actes terroristes; la guerre sévit toujours en Syrie; et les menaces nucléaires de la Corée du Nord soulèvent des préoccupations. Prévisibles ou non, ces risques minent les activités des entreprises.

Définir le risque de violence politique

Précisons que le risque de violence politique, tel que nous le définissons, englobe un éventail de risques : manifestations, émeutes, actes de terrorisme, rébellions, révolutions et coups d’État. À la base, ce risque renvoie à des actes de violence commis pour des motifs politiques dans le but de provoquer un changement de gouvernement ou de ses politiques. EDC a récemment revu et actualisé le modèle d’évaluation des risques de violence politique qu’elle a mis en place à la fin des années 1990. Cet outil établit un cadre normalisé permettant d’évaluer la probabilité que se réalise le risque de violence politique dans un pays donné sur un horizon de cinq ans. L’élément central de notre modèle : la capacité d’évaluer les conditions indispensables, sur le plan structurel, à la réalisation du risque –en clair, les facteurs exposant ou prédisposant un pays à des flambées de violence politique. 

Comment nous évaluons le risque de violence politique

Comment le modèle y parvient-il? De toute évidence, aucun modèle n’a la capacité de prédire avec précision le moment où un pays connaîtra une flambée de violence ni même d’ailleurs l’événement déclencheur qui motivera la population à manifester dans les rues. Par contre, notre modèle possède une structure robuste qui a été perfectionnée grâce à des analyses effectuées pendant près de 20 ans; sa portée est vaste puisqu’il couvre un peu plus de 200 marchés; et le fait qu’il s’appuie sur des sources complètes de données nous permet de mesurer le risque : si certaines conditions préalables sont réunies parmi d’autres facteurs, la probabilité qu'un pays assiste à une flambée de violence politique s’en trouvera augmentée. Alors, quels éléments retiennent notre attention?

Le type de régime au pouvoir

Nous commençons par déterminer quel type de régime est en place – de l’autocratie totale, en passant par l’autocratie partielle et la véritable démocratie –, étant donné que ce facteur module à la hausse ou à la baisse les risques dans notre modèle. Ensuite, nous examinons les variables prises en compte dans notre analyse qui figurent parmi les meilleurs marqueurs de la présence des risques. Par exemple, nous constatons que des taux de mortalité infantile plus élevés, une moins grande ouverture aux échanges commerciaux, ainsi que des lacunes au chapitre de la responsabilité démocratique et de la liberté politique constituent autant de facteurs décisifs de la présence du risque de violence politique.

Les variables accessoires

Lors de la prochaine étape, nous nous intéressons aux variables accessoires – autrement dit, les facteurs qui font augmenter ou diminuer le risque –, notamment la capacité militaire d’un pays. L’un de nos meilleurs indicateurs se fonde sur une analyse des tendances sur cinq ans ciblant les violations des droits de la personne d’un État à l’encontre de ses citoyens. Plus marqué sera le penchant à bafouer ces droits, plus le risque de violence politique sera important dans ce pays.

Les antécédents de conflits armés

Autre étape : nous passons en revue les antécédents historiques du pays afin d’y détecter la présence de conflits armés. Nous observons que les pays touchés par des conflits armés au cours de la dernière décennie risquent davantage de connaître d’autres conflits dans l’avenir. Nous calculons par la suite tous ces indicateurs et établissons le classement des risques pour un marché donné. Enfin, dernière étape, nous mobilisons l’expertise de nos analystes des risques pays dans le cadre de notre modèle quantitatif. En combinant les indicateurs utilisés et le jugement éclairé de nos analystes, nous obtenons un modèle parmi les plus performants qui soient.

Pourquoi utilisons-nous ce type de modèle? Tout simplement parce que l’analyse préparatoire est primordiale pour gérer les risques. Si nous avons une meilleure idée des marchés qui sont exposés et de la rapidité avec laquelle ces risques évoluent, nous pouvons voir au-delà du tumulte causé par les grands titres et aider les exportateurs à saisir des débouchés sur des marchés où l’aversion pour le risque pourrait être dominante. C’est précisément le but de nos modèles d’évaluation des risques pays.

Conclusion?

Le risque de violence politique peut être intimidant pour d’excellentes raisons. Malgré tout, EDC peut vous aider à exporter et à investir à l’étranger en vous offrant des stratégies d’atténuation des risques, notamment une couverture complète d’assurance risques politiques. Grâce à notre expertise et à nos conseils, vous êtes en mesure de gérer votre exposition aux risques politiques et de faire croître vos exportations sur les marchés mondiaux.