Notre dernier sondage semestriel sur l’indice de confiance commerciale (ICC) révèle que la confiance est en berne partout au pays. Toutes les composantes de l’indice sont en baisse, mais le déclin est plus prononcé en ce qui concerne la conjoncture économique nationale et les ventes sur le marché intérieur.

Depuis 1999, Exportation et développement Canada prend le pouls du marché deux fois par an en s’enquérant de l’opinion des exportateurs sur l’économie, le commerce et les perspectives au cours de la période à venir. Nos données, qui recouvrent désormais un quart de siècle d’informations, offrent une vision des plus enrichissantes des risques et des occasions pour les exportateurs de tous secteurs, par taille et par région. Cette fois-ci, pour des résultats encore plus précis, nous avons élargi notre échantillon à plus de 1 200 sondés et nous comptons continuer à améliorer la représentativité de notre sondage.

Résultat? Notre sondage indique une baisse de l’ICC à 65,7 points, contre 68,6 à la mi-2023. Le Québec a le score le plus bas (64,9); à l’inverse, les entreprises ontariennes enregistrent l’indice le plus élevé (66,8). Les exportateurs de toutes tailles ont exprimé une perte de confiance, notamment les grandes entreprises, avec une baisse de 7,9 points d’indice, passant ainsi à 65. Les petites entreprises, quant à elle, ont vu leur indice chuter de 3,3 points, obtenant ainsi le score de 65,8. Enfin, la position des moyennes entreprises est restée à peu près la même, avec 66 points.

Parmi les plus grandes préoccupations des exportateurs, le risque d’une récession mondiale grave est en tête de liste pour 61 % des sondés. Arrive ensuite la crainte de problèmes d’approvisionnement (39 %), étant donné les tensions grandissantes sur les routes maritimes. De fait, dans une nouvelle série de questions de notre sondage, près de 40 % des personnes interrogées ont admis que le transport constituait pour elles le plus grand défi en matière d’infrastructure. Le sondage ayant été mené en octobre et en novembre, le conflit entre Israël et le Hamas a probablement beaucoup influé sur les réponses données, tout comme les difficultés sur le marché intérieur.


Plus de 60 % des sondés s’attendent à une aggravation des conflits mondiaux dans les six prochains mois, ce qui explique en grande partie leurs prévisions économiques pessimistes. Les effets persistants de l’inflation ne sont pas en reste, dans leur analyse : l’augmentation des coûts et des taux d’intérêt rogne les marges et limite les flux de trésorerie. L’inflation a été citée par 72 % des sondés comme un problème majeur, les trois quarts de notre échantillon s’attendent à plus de six mois de forte inflation. Rien d’étonnant, donc, à ce que l’augmentation des dépenses (34 %) et la conjoncture économique mondiale (32 %) soient les principales préoccupations des entreprises.

L’augmentation des coûts d’emprunt a encore une incidence négative sur près de 70 % des sondés. D’ailleurs, environ 40 % d’entre eux prévoient un durcissement des conditions de financement dans les six prochains mois. Nouveauté de notre sondage : nous avons ajouté des questions concernant, entre autres, le financement du commerce extérieur. Nous avons ainsi appris qu’un tiers des entreprises sondées avait fait une demande de financement. Moins de la moitié d’entre elles ont obtenu une approbation complète et plus de 20 % se sont vues purement et simplement refuser l’aide demandée, ce qui est révélateur de besoins et d’écarts grandissants sur le marché.

Fait intéressant : de nombreux sondés nous ont indiqué qu’ils avaient demandé moins de financement du commerce extérieur que nécessaire. C’était le cas de 22 % de ceux qui ont bénéficié de prêts. Par ailleurs, 38 % de ceux qui n’ont reçu qu’une approbation partielle ont fait la même chose. Et pour finir, 55 % de ceux qui ont essuyé des refus ont aussi fait cet aveu, soit un pourcentage énorme.

Le montant moyen de financement demandé par les entreprises de notre échantillon frôlait les 2,8 millions de dollars, tandis que la valeur moyenne des demandes rejetées était d’environ 1,4 million. Ces chiffres témoignent de lacunes manifestes dans le domaine du financement du commerce extérieur au Canada et font ressortir l’importance du mandat d’EDC auprès des exportateurs canadiens.

Près de 45 % des entreprises sondées tirent plus de la moitié de leurs recettes de l’exportation, et 60 % exportent principalement des biens. Plus de 40 % des sondés se sont mis à exporter vers de nouvelles destinations au cours des deux dernières années et 66 % ont comme projet de le faire. Parmi les exportateurs actuels, une majorité exporte d’abord vers les États-Unis (87 %), tandis que l’Europe occidentale est en deuxième position (33 %), suivie par l’Indo-Pacifique (21 %).

Conclusion

Même si les résultats de l’ICC de fin d’année (publiés le 19 décembre 2023) ne sont guère encourageants, nous espérons que, grâce à de nouvelles questions et à l’exploration de nouveaux thèmes, EDC et d’autres organismes parviendront à mieux répondre aux besoins des exportateurs. Les conjonctures géopolitique et macroéconomique ne cessent de peser sur la confiance commerciale, d’amoindrir les flux de trésorerie et les profits et de compliquer les conditions de financement. En ce début d’année 2024, nous avons hâte de vous aider à relever les défis qui vous attendent en vous outillant pour conquérir le monde.

Cette semaine, je tiens à remercier chaleureusement Prerna Sharma, économiste principale au Centre d’information économique et politique d’EDC.

N’oubliez pas que votre avis est très important pour les Services économiques d’EDC. Si vous avez des idées de sujets à nous proposer, n’hésitez pas à nous les communiquer à l’adresse economics@edc.ca, et nous ferons de notre mieux pour les traiter dans une édition future.

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