Il est de plus en plus difficile pour les entreprises de trouver les personnes dont les compétences et les talents leur permettent d’atteindre leurs objectifs commerciaux. C’est pourquoi les plus concurrentielles sont celles qui font de la chasse au talent l’une de leurs priorités en intégrant sa gestion et le recrutement à leur stratégie de croissance.

  • Quand les bonnes personnes sont à la barre, il est plus facile de gérer les risques, et ainsi d’éliminer rapidement les problèmes et les obstacles.
  • Les entreprises qui adoptent une solide stratégie de RH dénichent les talents dont elles ont besoin pour déployer leurs plans de croissance internationale, même si elles doivent s’adapter rapidement.
  • Les entreprises qui ont les bonnes personnes peuvent mettre à profit les technologies numériques pour se tailler une place dans le commerce numérique.
  • Un bon équilibre entre talents, compétences et aptitudes est le secret des entreprises débrouillardes, innovantes et qui disposent de bonnes relations.

L’équipe de la haute direction montre la voie à suivre. Selon une étude interne d’EDC, les entreprises qui réussissent sur les marchés mondiaux sont celles qui sont menées par des cadres supérieurs qualifiés.

EDC a sondé en 2017 plus de 700 entreprises canadiennes. Résultat : 73 % des répondants disent que leur succès à l’étranger est attribuable à leurs dirigeants, qui ont fait de la croissance internationale une priorité.

« L’accès au capital n’est plus le principal obstacle à la croissance ni un élément essentiel de la compétitivité pour les entreprises canadiennes », explique Bryan Bogensberger, directeur associé et cadre supérieur du Lazaridis Institute for the Management of Technology Enterprises. « La chasse aux dirigeants expérimentés est la seule chose qui permet aux entreprises du Canada de passer à un autre niveau et d’être concurrentielles à l’échelle mondiale. »

Voici quatre raisons pour lesquelles le recrutement de dirigeants chevronnés est essentiel à votre stratégie de croissance mondiale.

1. Ils définissent la stratégie de croissance mondiale de l’entreprise.

« Les dirigeants qui brillent à l’étranger ont tous une perspective mondiale », souligne Amy Karam, une consultante en gestion internationale.

Selon elle, les hauts dirigeants sont les visionnaires d’une entreprise. Ils ont une vue d’ensemble. Les bons dirigeants connaissent leur produit ou leur service sous toutes ses coutures. Ils ont un œil affûté pour repérer les occasions.

Connaissez-vous le site de rencontre Plenty of Fish? Il a été lancé en 2003 par un Vancouvérois, Marcus Frind, à temps perdu. Moins d’un an plus tard, le site Web rapporte 200 000 $ par mois à son créateur, qui quitte son emploi pour voyager autour du monde avec son ordinateur. Cinq ans plus tard, Marcus Frind a 10 millions en poche et connaît par cœur toutes les lignes de code de son produit. Il a maintenant une équipe à son service pour l’aider à gérer son entreprise et à poursuivre sa croissance.

« Toute bonne entreprise doit d’abord offrir un bon produit ou service », rappelle Mel Sauvé, propriétaire de Global Growth. « Les grands dirigeants savent que leur offre est de calibre mondial et se démarque de toutes les autres. Ils ont une vision et feront tout ce qu’ils peuvent pour percer les marchés étrangers. »

2. Les bons dirigeants n’ont pas peur de prendre des risques.

Toute activité internationale comprend une part de risque. Les dirigeants ayant un esprit entrepreneurial perçoivent souvent les risques comme un levier de changement et ont par conséquent de meilleures chances de trouver des débouchés.

« Les dirigeants savent qu’ils doivent sortir des frontières pour assurer le succès de leur entreprise et sont prêts à tout pour y parvenir », explique M. Sauvé.

L’une des premières étapes pour vous tailler une place à l’étranger est de mettre à l’épreuve vos produits ou services contre ceux du nouveau marché. Vous devez être prêt à revoir vos façons de faire, s’il le faut, pour répondre aux demandes de vos nouveaux clients. Tout cela est très risqué.

« La concurrence internationale est féroce », avertit Mel Sauvé. « Même si vos produits font un tabac au Canada, vous devez être prêt à vous frotter aux plus grandes multinationales et à adapter vos produits aux besoins des différents marchés. Il faut donc accepter les risques. »

3. Les bons dirigeants savent vendre leurs idées.

« En plus d’élaborer les stratégies, les dirigeants doivent convaincre les autres de les adopter », explique Kristelle Audet, directrice, Centre du commerce mondial du Conference Board of Canada.

Il ne suffit pas de prendre des décisions. Les dirigeants doivent s’efforcer de mobiliser leur équipe, leurs partenaires potentiels et les investisseurs. Les hauts dirigeants les plus talentueux font preuve de transparence et communiquent efficacement leur vision de croissance aux parties prenantes.

« Nos employés ont toujours une vision claire des projets sur lesquels ils travaillent », affirme Paul Lem, fondateur et chef de la direction de Spartan Bioscience, une société de biotechnologies d’Ottawa. « Nous célébrons chaque petite réussite pour leur montrer les fruits de leur travail sur la santé de la population mondiale. C’est ce qui les pousse à persévérer et à rester loyaux à l’entreprise et à notre vision. » 

4. Les bons dirigeants ont un savoir-faire international.

Amy Karam a travaillé pour de nombreuses sociétés internationales au Canada et aux États-Unis. Elle a récemment publié un livre intitulé The China Factor qui présente plusieurs nuances culturelles et commerciales que les hauts dirigeants qui souhaitent se tourner vers la Chine et d’autres marchés asiatiques doivent connaître.

L’un de ses meilleurs conseils, c’est de voir grand lorsqu’il est question de recruter des hauts dirigeants.

« Recruter des talents dans d’autres pays ou qui ont passé du temps à l’étranger peut avoir un effet décisif », confie Amy Karam. « Les hauts dirigeants qui ont une expérience sur différents marchés sont de véritables atouts et peuvent donner l’heure juste quant aux stratégies d’accès aux marchés qui sont proposées. »

« Le commerce international peut être l’une de vos priorités, mais si celui qui tient les rênes n’a pas une bonne connaissance des marchés et des facteurs macro-économiques ou qu’il n’a pas l’expérience en relations avec les clients nécessaire pour conclure des ventes, ses démarches seront vouées à l’échec, même s’il a les meilleures intentions. »

Toutefois, ne paniquez pas si aucun de vos cadres n’a d’expérience internationale.

« Le plus important, c’est que les hauts dirigeants se retroussent les manches et partent à la chasse sur les marchés étrangers pour trouver les personnes qui pourront répondre à leurs questions », explique Mel Sauvé. Qu’ils soient actifs à l’étranger ou non, la plupart des meilleurs hauts dirigeants sont suffisamment conscients de leurs limites pour savoir quand demander de l’aide.

« Les dirigeants chevronnés connaissent les forces du chef de la direction et celles de l’équipe de direction, mais surtout, ils n’ont pas peur d’admettre leurs faiblesses », soutient Kim Morouney, directrice générale du Lazaridis Institute. « Une fois leurs faiblesses mises en lumière, ils partent à la recherche de personnes ayant des aptitudes complémentaires à celles de leur équipe actuelle. »

Les entreprises du Canada et d’ailleurs s’arrachent les clients et les travailleurs qualifiés

Les entreprises canadiennes se disputent les clients et les talent avec des entreprises de partout dans le monde, qu’elles aient « choisi » ou non de faire affaire à l’étranger. Plusieurs facteurs alimentent cette tendance :

  • Une meilleure mobilité de la main-d’œuvre
  • L’essor du commerce électronique
  • L’élargissement des accords de libre-échange

Tous ces facteurs contribuent à faire tomber les barrières à la vente de produits et services… et au déplacement des talents hors des frontières.

La nature des activités a évolué rapidement au cours des dix dernières années :

  • Les entreprises sont en moyenne plus petites qu’au début du siècle. L’employé moyen doit donc en faire plus avec moins.
  • Les milieux de travail dépendent des technologies numériques et ont besoin d’une main-d’œuvre spécialisée pour les créer, les améliorer et les appliquer.
  • L’automatisation de pointe a remplacé plusieurs tâches routinières, laissant les tâches les plus complexes et les plus ambiguës aux humains comme l’élaboration de stratégies, la résolution de problèmes, l’innovation et la communication.
  • Le succès ne peut être atteint sans une plus grande prise de risque, car la croissance des entreprises repose sur la technologie numérique et l’internationalisation.