Les entreprises prospères savent qu’avoir les bonnes personnes aux bons postes est essentiel pour maintenir une position concurrentielle à l’étranger. De nos jours, les affaires évoluent à un rythme effréné et les entreprises doivent compter sur un personnel qualifié pour innover, diriger et déployer leur stratégie d’affaires. Par conséquent, celles qui misent sur le talent seront donc en meilleure position pour s’adapter à leur milieu en constante évolution et conquérir les marchés mondiaux.

Votre entreprise peut améliorer sa compétitivité en intégrant la gestion du talent à sa stratégie de croissance. Paul Vallée, chef de la direction et fondateur de l’entreprise de services de données Pythian, nous présente cinq stratégies pour dénicher les gens qualifiés qui vous permettront de croître à l’étranger.

1. Placez le talent au centre de votre stratégie de croissance

Placez le talent au centre de votre stratégie de croissance

Quand vous planifiez les six prochains mois ou la prochaine année, ciblez de nouveaux marchés ou partez à la recherche de nouveaux clients, vous devez penser à ceux qui mettront en œuvre votre stratégie de croissance. Par exemple, quelles sont les compétences technologiques requises pour concrétiser une stratégie numérique? Avez-vous les bons chefs de marque pour vendre votre produit dans d’autres pays? Le taux de chômage n’ayant jamais été si bas au Canada, trouver et garder des personnes qualifiées est plus difficile que jamais. Vous devez donc faire du talent votre priorité absolue pour attirer et retenir les meilleurs dirigeants, en gardant à l’esprit que vos concurrents font de même. Lorsque Paul Vallée a créé Pythian à Ottawa il y a plus de 20 ans, l’accès au talent était prioritaire.

« À cette époque, les entreprises médiatiques de New York n’avaient pas d’équipe technique », explique-t-il. « Dans les années 1990, elles engageaient des créateurs, des producteurs de contenu, des avocats et des spécialistes chargés, entre autres, des licences mondiales, mais il n’était jamais question des technologies d’entreprise. »

« Pourtant, la crème des talents techniques surabondait à Ottawa. »

Des pionniers de l’innovation comme Nortel et JDS Uniphase ont fait le plus gros du travail au début de la décennie en recrutant des programmeurs et des spécialistes dans toute l’Amérique du Nord. 

« D’entrée de jeu, Pythian se destinait à l’exportation », révèle son fondateur. « La vente locale n’a jamais été notre objectif. Cependant, les gens qu’il nous fallait pour vendre à nos clients aux États-Unis et ailleurs se trouvaient ici, au Canada. C’était la clé de voûte de notre vision d’exportation. »

2. Engagez des talents dotés d’une expérience internationale

Engagez des talents dotés d’une expérience internationale

Les employés qui ont vécu et travaillé à l’extérieur du Canada apportent un bagage unique de compétences et de qualités. Ils ont des connaissances linguistiques et culturelles qui les aident à comprendre les différentes valeurs des autres pays. Ils saisissent les nuances des transactions internationales et les demandes des marchés à créneaux. Bien souvent, ceux qui ont travaillé à l’étranger apportent également avec eux des réseaux internationaux bien établis, ce qui peut être utile pour l’expansion de votre entreprise.

En 2002, cinq après le lancement de Pythian, un jeune employé a aidé l’entreprise à élargir sa portée internationale.

« Marc Fielding était très polyvalent », se souvient Paul Vallée. « Il connaissait l’Inde, car il avait travaillé là-bas pendant plus d’un an avant de commencer à travailler pour nous. »

Après avoir fait une petite recherche en ligne, Paul Vallée est entré en contact avec une société de comptabilité locale en Inde, puis a sauté dans un avion avec son collègue Marc pour aller la visiter. En quelques semaines, ils avaient trouvé un comptable, un entrepreneur, un courtier immobilier et leur premier employé : Pythian India était née, et l’entreprise pouvait désormais offrir ses services en tout temps. Paul Vallée a confié la croissance de la succursale à son collègue d’Ottawa, qui est resté quelque temps sur place.

« Selon moi, il est très important d’avoir un délégué de votre siège social en affectation provisoire lorsque vous établissez un nouvel emplacement », conseille Paul Vallée. « Quelqu’un devait superviser l’ancrage de nos ressources technologiques en Inde. »

« Marc avait la bonne combinaison de compétences en affaires et techniques pour cette mission, et il était à l’âge où on n’a pas froid aux yeux. Il était impatient de partir. Ayant déjà participé à un échange étudiant en Inde, il connaissait la culture et avait déjà un petit réseau. Cette aventure ne l’intimidait pas. »

3. Sachez ce que veulent vos employés

Sachez ce que veulent vos employés

Sur un marché du travail aussi compétitif, les entreprises canadiennes doivent se démarquer pour attirer les talents qu’elles convoitent. Écoutez les demandes de vos employés et de vos candidats : cela vous aidera grandement à devenir un employeur de choix. Bien souvent, les employeurs croient que le salaire est le principal incitatif. Or, aujourd’hui, les employés s’attendent à bien plus, comme l’autonomie, des horaires flexibles et des occasions d’avancement professionnel.

La balle est donc dans le camp des employeurs, qui doivent faire preuve d’imagination pour créer un environnement digne des meilleurs talents.

Paul Vallée a toujours voulu positionner Pythian comme un employeur de choix. Pour ce faire, il est resté à l’écoute de son personnel. En 2005, un sondage mené auprès de ses employés a révélé qu’ils aimeraient avoir leur mot à dire sur leur horaire de travail.

« Nous avons rapidement ajouté la possibilité de travailler à distance dans notre offre pour l’acquisition des talents », souligne Paul Vallée, en précisant que Pythian a engagé la même année son premier télétravailleur à temps plein. « Maintenant, les trois quarts de notre équipe de production travaillent à domicile. »

4. Trouvez des talents partout dans le monde

Trouvez des talents partout dans le monde

Alors que le bassin de talents local se vide, il y a une foule de bons candidats à l’extérieur du Canada. Grâce à la numérisation, aux accords de libre-échange et au commerce international en général, le recrutement transcende désormais les frontières.

« Je crois qu’il y a une pénurie de talents à Ottawa, mais c’est loin d’être le cas dans le reste du monde si vous avez les moyens d’offrir le même salaire qu’ici. »

Paul Vallée recrute à l’étranger depuis 2002, bien avant que des sites Web professionnels comme LinkedIn simplifient la recherche d’employés étrangers spécialisés pour les entreprises. Si vous mettez les bonnes infrastructures en place, les employés que vous recrutez à l’étranger n’auront peut-être jamais à mettre les pieds au Canada.

« Lorsque nous avons commencé à recruter à l’étranger, nous avons longuement réfléchi à la façon de faire venir les cerveaux à Ottawa », raconte Paul Vallée. « Ça a bien fonctionné au début. Mais en réalité, c’est assez ardu de convaincre des gens de venir s’installer au Canada. »  

Très rapidement, Paul Vallée et son équipe des ressources humaines ont compris que les avancées technologiques leur donnaient accès aux meilleurs talents, en faisant fi des restrictions géographiques.

« Nous savions dès lors que la meilleure façon de trouver nos perles rares, c’était de leur permettre de rester où elles sont. Ces travailleurs ont planté leurs racines et ne veulent pas partir. Mais ils peuvent tout de même mettre leur talent à profit et utiliser Pythian pour faire avancer leur carrière. Tout le monde y gagne. »

Le Mexique est depuis longtemps une mine d’or pour l’entreprise de Paul Vallée.

« Beaucoup de gens profitent d’une bonne mobilité grâce à l’Accord de libre-échange nord-américain, ce qui facilite le recrutement là-bas. »

Afin de poursuivre l’expansion à l’étranger de l’entreprise, qui compte des bureaux et des clients partout dans le monde, son fondateur recrute du personnel dans les pays comptant le plus d’anglophones au monde, comme le Nigéria, le Brésil, la Jamaïque et le Pakistan.

« Il faut trouver les talents ailleurs », maintient Paul Vallée. « Les 100 000 $ que vous pourriez dépenser à Ottawa pourraient être bien mieux investis ailleurs : le monde est rempli de talents inexploités. »

5. Créez des infrastructures pour offrir des conditions de travail souples

Créez des infrastructures pour offrir des conditions de travail souples

Recruter à l’étranger et offrir aux employés la possibilité de travailler de n’importe où, tant qu’ils ont accès à Internet, peut sembler très intéressant sur papier, mais ce modèle requiert une certaine préparation. Si vous voulez donner les moyens à vos employés de travailler de façon autonome, vous devez mettre en place des infrastructures et des processus qui assurent la communication et la responsabilisation. La messagerie instantanée, la vidéoconférence et les calendriers partagés sont tous des outils de communication de base. Il faut également établir des échéances, préparer des schémas de flux de travail et organiser de fréquentes réunions-bilans pour veiller à ce que les employés travaillent tous vers un but commun.

« Lorsque tous les membres du personnel se trouvent dans le même bureau, il leur arrive de prendre toutes sortes de raccourcis qui peuvent faire obstacle à l’adoption et à la mise en œuvre d’une stratégie de communication globale », prévient Paul Vallée, avant d’ajouter que même les décisions importantes peuvent être prises autour de la machine à café lorsque tout le monde est au même endroit.

« Si vous voulez que les employés à l’extérieur des lieux de travail soient efficaces, vous devez d’abord vous doter d’une culture et de processus qui leur permettent de travailler de façon autonome. »

Lors de sa propre transition vers la numérisation, Pythian a mis au point une plateforme logicielle pour ses propres besoins. Elle espère la commercialiser.

« Avec PythOS, nous nous concentrons sur le système d’exploitation numérique d’une entreprise. Nous voulons savoir ce qui se passe avec nos employés afin d’être certains qu’ils travaillent tous vers les bons objectifs. »