De nos jours, suivre l’évolution du commerce international a de quoi donner le tournis.

Des nations et des États entretenant de bonnes relations ne sont désormais plus sur la même longueur d’onde sur le plan commercial. Sans surprise, les entreprises canadiennes se disent de plus en plus préoccupées par l’avenir, et c’est d’ailleurs ce que révèle le dernier sondage d’Exportation et développement Canada (EDC) portant sur l’indice de confiance commerciale (ICC). Leur optimisme est nettement en berne depuis la dernière enquête, menée il y a à peine six mois. En fait, leur niveau de confiance a chuté de plus de 5 %, ce qui n’est pas sans rappeler les heures sombres de la crise financière européenne de 2011.

Quelles sont les causes de cette morosité?

La montée du protectionnisme est la source principale de ce changement d’humeur généralisé chez les exportateurs canadiens. Un tiers des répondants au sondage sur l’ICC ont déclaré que les perturbations du commerce international et la hausse des tarifs douaniers les avaient poussés à revoir leur stratégie mondiale. En outre, on ne semble entrevoir aucune embellie à l’horizon : près de la moitié des répondants s’attendent à ce que cette vague de protectionnisme s’intensifie dans l’année qui vient. C’est plus d’un tiers d’entre eux qui ont déjà subi les contrecoups des droits de douane imposés sur l’acier et l’aluminium alors qu’un peu moins du tiers ressentent les répercussions du différend commercial entre les États-Unis et la Chine.

Par ailleurs, les inquiétudes concernant l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) persistent en raison du long chemin qu’il reste à parcourir jusqu’à sa ratification, particulièrement de la part des États-Unis. Même si la moitié des exportateurs canadiens n’ont pas d’opinion marquée sur l’ACEUM dans son ensemble, environ un tiers d’entre eux perçoivent la ratification de l’entente de façon négative, tandis qu’une importante minorité (19 %) pense que l’accord ne verra jamais le jour. Bilan : plus de la moitié des répondants ont déclaré avoir mis en veilleuse leurs plans d’investissement aux États-Unis.

Il est toutefois intéressant de noter que pendant les négociations prolongées du nouvel accord de libre-échange nord-américain, les exportateurs canadiens ont commencé à s’intéresser à d’autres marchés. Malheureusement, cette tendance à la diversification s’est essoufflée après la poignée de main symbolique entre les trois dirigeants des pays signataires.

Malgré cette légère baisse, les projets de diversification des exportateurs canadiens sont encore bien réels, tout particulièrement en Europe et en Asie-Pacifique, deux marchés sur lesquels de nouveaux accords commerciaux sont en vigueur.

Un homme d’affaires marchant sur une route striée

Évitez de rester sur la touche

Malgré ce climat empreint d’incertitudes, les entreprises canadiennes n’ont pas le luxe de renoncer à leurs ambitions internationales. Selon moi, l’isolationnisme est une stratégie à court terme qui ne mène à rien, particulièrement pour les PME. Ce qui fonctionne, c’est d’exercer des activités commerciales à l’international : c’est aussi simple que ça. D’innombrables études montrent qu’en moyenne, les entreprises qui exportent réussissent mieux que celles qui ne le font pas. Elles ont une plus grande marge de manœuvre et un meilleur rendement, affichent un chiffre d’affaires supérieur, réalisent davantage de bénéfices, misent sur l’innovation et croissent plus rapidement. Sans compter que les exportateurs peuvent plus facilement traverser des périodes d’incertitude économique, justement parce qu’ils ont opté pour la diversification. Si la conjoncture mondiale vous décourage, sachez que nombre de solutions s’offrent à vous pour garder votre entreprise dans la course. Voici comment vous pouvez concrètement vous y prendre.

Avoir une vision globale : renforcez votre chaîne d’approvisionnement

N’attendez pas qu’un problème survienne à la douane pour prendre le temps de réévaluer l’ensemble de vos relations avec vos fournisseurs actuels. Même si votre secteur d’activités n’est pas touché par la question des tarifs douaniers, vous n’êtes pas à l’abri des mesures de rétorsion qui pourraient vous exposer à des perturbations et à des risques liés aux fournisseurs. Misez sur la prudence en adoptant la règle de trois : pour chaque fournisseur, assurez-vous d’en avoir deux autres qui sont fiables dans votre répertoire. Vous pourriez également envisager de travailler avec de nouveaux fournisseurs qui se situent sur des marchés moins volatils ou à l’échelle locale. Cela vous coûtera peut-être plus cher, mais vous y gagnerez en stabilité. Veillez à vous doter de processus de surveillance et de gouvernance simples pour régulièrement réévaluer les risques liés à votre chaîne d’approvisionnement et, au besoin, déterminer les mesures d’atténuation à prendre.

Deux programmeurs travaillant ensemble.

Aller de l’avant : passez à l’action et optez pour la diversification

Le moment parfait pour se lancer sur un nouveau marché, ça n’existe pas. Si vous attendez que les astres soient parfaitement alignés, vous ne le ferez jamais.

  • Effectuez une étude de marché pour déterminer où vous pourriez vendre votre produit ou service. La page Données sur le commerce en direct est un outil formidable qui vous permet d’effectuer une recherche par code du Système harmonisé (SH) et d’obtenir des données sur l’exportation qui sont collectées et vérifiées par Statistique Canada. Le Service des délégués commerciaux (SDC) compte plus de 1 000 professionnels du commerce présents sur pas moins de 160 marchés et qui sont prêts à vous aider à trouver les renseignements dont vous avez besoin. En outre, EDC publie son Analyse trimestrielle des risques pays, un guide interactif qui dresse un portrait de la conjoncture économique et politique dans quelque 50 pays.
  • Travaillez avec des professionnels : Ne sous-estimez pas les avantages de faire appel à une firme spécialisée dans les études de marché. Bien que dispendieuse, elle vous fournira des renseignements détaillés qui pourraient valoir leur pesant d’or.
  • Familiarisez-vous avec la concurrence sur les marchés potentiels pour comparer votre proposition de valeur. Ensuite, concentrez vos efforts sur le marché le plus prometteur et adoptez un cadre de référence pour y évaluer les différences sur le plan culturel, administratif, géographique et économique.
  • Préparez un plan d’exportation : Quel que soit le marché visé, vous aurez à mettre en place une stratégie claire avant de vous lancer. Votre plan d’exportation devra s’appuyer sur les résultats de votre étude de marché et préciser votre stratégie pour percer sur ce nouveau marché, les partenariats et relations que vous devrez tisser et les principales exigences réglementaires qui pourraient avoir une incidence sur vos activités.

«Le moment parfait pour se lancer sur un nouveau marché, ça n’existe pas. Si vous attendez que les astres soient parfaitement alignés, vous ne le ferez jamais.»

Faire un travail d’introspection : cultivez votre sens de l’innovation

Mettre au point de nouveaux produits ou améliorer ceux que vous proposez déjà est l’une des méthodes les plus efficaces pour accroître vos activités, particulièrement lorsque la conjoncture n’est pas au beau fixe. N’oubliez pas d’écouter vos clients et de travailler à remédier aux points sensibles lorsque vous mettez votre offre au goût du jour. Sans aucun doute, la perturbation des marchés appelle à l’innovation, et l’innovation nécessite un appui. Heureusement pour vous, le Canada dispose d’un écosystème d’innovation vigoureux, et vous ne devriez pas hésiter à profiter du financement et des autres types d’appui qui sont à votre disposition.

  • Le Programme d’aide à la recherche industrielle (PARI) propose un soutien financier aux entreprises canadiennes admissibles pour leur permettre de faire passer leurs projets de recherche et développement à la vitesse supérieure, notamment pour les coûts relatifs aux salaires et aux sous-traitants.
  • Consultez le carrefour canadien de l’innovation pour dénicher des possibilités de financement en parcourant les programmes spécifiques à votre secteur d’activités. Vous pouvez par ailleurs discuter directement avec un conseiller en innovation en composant le 1-855-534-8433.

L’équipe du Centre aide-export EDC

Où que vous en soyez dans votre parcours d’exportation, EDC est un partenaire incontournable. Mon équipe de conseillers en exportation est là pour vous aider à trouver rapidement et facilement toutes les réponses à vos questions en matière d’exportation, et ce, gratuitement. Envoyez un courriel à exporthelp@edc.ca ou visitez le site du Centre aide-export EDC, un outil en ligne qui vous donnera un aperçu de toute l’expertise qui vous attend. Que vous ayez besoin d’aide pour élargir votre clientèle, régler les questions de dédouanement, choisir un marché étranger, puis vous y lancer, nous vous aiguillerons grâce à nos conseils spécifiquement adaptés à vos besoins, aussi complexes soient-ils. Nous vous dirigerons vers des ressources et des guides qui vous permettront de mettre en contexte votre étude de marché, et vous mettrons en relation avec des partenaires privés et publics de l’écosystème commercial. Ne faites plus cavalier seul : créez votre compte MonEDC, et nous serons là pour répondre à toutes vos questions.