Selon moi, la plus grande difficulté à laquelle les jeunes entreprises technologiques se heurtent lorsqu’elles font des ventes à l’étranger, c’est justement de réaliser qu’elles font des ventes à l’étranger… ou en feront bientôt.

C’est l’évidence même, n’est-ce pas? Pourtant, plusieurs jeunes entreprises technologiques ne se considèrent pas comme des exportatrices, car leurs ventes se font en ligne, et il n’y a pas d’expédition de biens matériels vers un autre pays. C’est une idée reçue que les entreprises de services partagent souvent aussi.

En technologie, il n’ya pas de limite à l’endroit où vivent vos clients.Votre toute première vente pourrait même avoir lieu aux États-Unis, en Inde ou en Colombie. Il est essentiel d’élaborer un plan stratégique tenant compte de cette réalité, car les jeunes entreprises technologiques devraient viser le monde dès le premier jour.

L’essence même des jeunes entreprises technologiques est le commerce international. Pour réussir, ces entreprises doivent croître rapidement, et la seule façon d’y arriver est de se tourner vers les marchés étrangers. Si l’on compare la population relativement petite du Canada (37,5 millions) aux 7,7 milliards d’humains sur Terre, on voit que les occasions seront infiniment plus nombreuses pour les jeunes entreprises technologiques ayant une présence en ligne.

Et puis, c’est bien connu: les entreprises canadiennes qui exportent sont généralement plus rentables, plus productives, plus innovatrices, plus concurrentielles, plus résilientes et plus durables que celles qui n’exportent pas.

« Pour réussir, ces entreprises doivent croître rapidement, et la seule façon d’y arriver est de se tourner vers les marchés étrangers. »

La croissance au programme des jeunes entreprises canadiennes

Malgré tout, les petites et moyennes entreprises (PME) du Canada (c’est-à-dire des entreprises de moins de 500 employés) ne se bousculent pas au portillon pour tirer profit de la vente à l’étranger. Selon Industrie Canada, le Canada comptait environ 1,15 million de PME en décembre 2017, mais seulement 46 500 d’entre elles – soit moins de 5 % – étaient des exportatrices.

À chaque risque sa solution

Ayant côtoyé de jeunes entreprises technologiques pendant presque toute ma carrière, je sais d’expérience combien ajouter une autre tâche à la liste peut faire peur. Entre la R-D et la recherche de financement, les employés de votre petite entreprise cumulent plus de fonctions que la reine Elizabeth II n’a de chapeaux!

Voilà pourquoi, sans grande surprise, les PME canadiennes hésitent à se jeter à l’eau. Comparativement à leurs grandes sœurs, elles ont moins de ressources pour explorer les marchés étrangers et s’informer sur la conformité réglementaire, et sont confrontées à de plus grands obstacles à la croissance. C’est d’autant plus vrai pour les jeunes entreprises technologiques en quête de financement, par exemple, qui sont généralement petites, n’ont pas un long historique financier et ne possèdent aucun bien matériel ou stock. Comme il est indiqué à la page Dresser un plan d’exportation d’EDC, les jeunes entreprises canadiennes souffrent également d’un manque d’expérience commerciale et peinent à se trouver de bons gestionnaires. Qui plus est, le risque qu’elles représentent fait peur.

Les jeunes entrepreneurs technologiques de mon réseau me demandent parfois si les risques sont vraiment graves, surtout si l’on n’expédie pas de biens matériels. Je leur réponds toujours que non seulement les risques sont bien réels (même pour les entreprises technologiques numériques), mais qu’en plus leur visage change tout le temps, au gré du climat politique et économique mondial.

Pensons notamment au Règlement général sur la protection des données. Il s’agit d’une nouvelle loi adoptée le 25 mai 2018 qui protège les données et la vie privée de tous les citoyens de l’Union européenne et de l’Espace économique européen. En d’autres mots, si votre logiciel ou votre application utilise des témoins ou transfère des données personnelles sans d’abord obtenir le consentement de l’acheteur, vous risquez de payer le prix fort.

Autres points à considérer lorsqu’on fait des affaires à l’étranger : 

  • le gouvernement et le cadre de réglementation du marché visé
  • l’économie locale
  • la conformité aux exigences juridiques et fiscales
  • les lois sur les normes du travail
  • la protection de la propriété intellectuelle (éviter notamment de violer celle des autres par mégarde)
  • les mesures anticorruption, etc. 

Sans compter les deux sempiternels risques commerciaux que sont le défaut de paiement et l’insuffisance de trésorerie.

Trucs de pro pour créer une stratégie d’expansion internationale

Heureusement, les jeunes entreprises canadiennes compensent leurs lacunes par un esprit entrepreneurial dynamique. Selon le rapport mondial 2016-2017 de Global Entrepreneurship Monitor, le Canada affiche d’ailleurs, avec la Suède et le Luxembourg, le plus haut taux d’activité entrepreneuriale dans le secteur des technologies de l’information et des communications.

Parallèlement, les jeunes entreprises technologiques comme la vôtre n’ont jamais eu autant d’outils et de solutions concrètes pour établir une stratégie d’expansion à l’échelle internationale, notamment:

  • le réseau national d’incubateurs et d’accélérateurs du Canada ; 
  • le International Scoping Canvas qui pose les principales questions à prendre en compte lors de l’agrandissement ; et
  • ressources sur edc.ca, qui regorgent de renseignements, de guides, de vidéos, de webinaires sur demande et d’information sur le commerce international. Novices et experts y trouveront leur compte!

« Le Canada affiche d’ailleurs, avec la Suède et le Luxembourg, le plus haut taux d’activité entrepreneuriale dans le secteur des technologies de l’information et des communications. »

Un nouveau partenariat offre un soutien inédit aux entreprises technologiques

Du reste, la grande nouveauté – par laquelle je suis très emballée! –, c’est un récent partenariat stratégique de trois ans entre EDC et MaRS. L’annonce a été faite tout récemment, le 19 novembre dernier : les deux organisations sont en train de concevoir une gamme de solutions internationales. L’International Solutions Suite est un programme complet offrant des conseils et une expertise sur mesure aux entreprises technologiques pour les aider à choisir de nouveaux marchés étrangers, tout en les outillant pour adapter leurs capacités, quelles que soient leur taille ou leur expérience en commerce.

Voici quelques-uns des outils proposés :

  • Rapports de recherche – Ces comptes rendus de première qualité tirent leur source de bases de données prestigieuses et vous permettent de trouver les réponses à vos questions et de vous informer sur les marchés que vous convoitez.
  • Évaluations des débouchés par marchés – Les entreprises prêtes à se lancer sur un nouveau marché pourront désormais se fier à des analyses approfondies et à des conseils propres aux marchés qu’elles convoitent.
  • Guides par pays – Le premier de ces rapports détaillés sur différents pays et les perspectives commerciales qu’ils offrent sera consacré au Royaume-Uni.
  • Formations – Traitant de divers sujets utiles sur le commerce, ces cours sont offerts en format numérique ou en ligne et vous aiguilleront dès les toutes premières étapes de votre parcours de croissance.
  • Répertoire de ressources – Guides, vidéos et plus encore. Vous y trouverez toutes les ressources qui vous aideront à percer à l’étranger.
  • Événements et webinaires – Ils seront pour vous l’occasion d’explorer les thèmes incontournables du moment.

Selon moi, le partenariat EDC-MaRS témoigne du fait que nous savons que les entreprises technologiques sont porteuses de retombées positives pour notre économie et notre mode de vie, et que nous sommes prêts à mettre l’accent sur leur expansion internationale.