Savoir innover

Nous ne sommes pas éduqués à accepter l’échec, mais échouer fait partie intégrante du processus de l’innovation.

La culture des affaires au Canada récompense le succès, ne s’intéresse qu’aux résultats à court terme et favorise le statu quo. Ces ingrédients n’encouragent en rien l’innovation. Accepter l’échec est un élément essentiel à la réussite et une culture de l’entreprise qui accepte que l’on échoue parfois peut favoriser l’innovation. Il ne s’agit pas ici de lever l’imputabilité des gens et d’encourager une culture de l’échec.

Il s’agit plutôt de permettre aux employés de remettre en question les façons de faire habituelles et de faire preuve de créativité sans craindre d’échouer. Il y a des erreurs qu’il vaut la peine de faire, car elles sont riches d’enseignement. En 2017, le fondateur de Facebook Mark Zuckerberg a dit aux diplômés de Harvard University qu’ils ne devaient pas avoir peur de l’échec.

« Dans notre société », dit-il, « nous avons peur de faire certaines choses importantes parce que nous avons tellement peur de faire des erreurs, mais l’inaction aussi nous fait faire des erreurs. La réalité, c’est que tout ce que nous faisons a une incidence sur l’avenir. Et il faut commencer quelque part. Les plus grandes réussites surviennent si on se donne la liberté d’échouer. » ¹⁶

Accepter l’échec exige un changement de culture au sein de l’organisation, et un changement qui ne s’intéresse pas uniquement au court terme. Cette culture doit reconnaître que les nouvelles idées qui remettent en question les façons de faire habituelles ne fonctionnent peut-être pas toujours, mais même al,ors, l’organisation apprend de ses erreurs.

Comme l’explique Shane Wall, agent en chef des technologies chez HP, les bons leaders doivent permettre à leurs employés de faire des erreurs et d’apprendre d’elles afin d’être en mesure d’innover.

« Vous devez pouvoir échouer et permettre à vos employés d’échouer. Lorsque les membres de votre équipe savent qu’ils peuvent faire des erreurs, alors ils sortent de leur zone de confort, apprennent de leurs erreurs et peuvent alors réellement innover. Au fil des années, j’ai appris qu’une compagnie ne peut croître que lorsque ceux qui y travaillent sont incités à penser hors du cadre habituel. » ¹⁷

Comment aider vos employés à accepter l’échec:

• Ressentir l’échec : Laissez vos employés exprimer leurs émotions face à l’échec et analyser les raisons de cet échec
• Communiquer : Discutez de l’échec et incitez les employés à parler des échecs précédents et à apprendre de ceux-ci
• Être constructif : Encouragez la discussion sur ce que l’échec nous a appris et ce que l’on peut construire à partir de celui-ci
• Célébrer l’échec qui mène à l’innovation
• Savoir passer à autre chose : Il est normal de tout faire pour réussir, mais il est tout aussi essentiel de savoir quand s’arrêter

Vouloir répondre aux besoins des clients doit être à la base de votre stratégie en matière d’innovation.

Être à l’écoute des besoins de vos clients peut vous propulser sur la voie de l’innovation. Si vos processus internes sont axés sur la valeur ajoutée que vous procurez à vos clients, alors vous vous donnerez un avantage concurrentiel.

C’est ce qui est au cœur du plan d’affaires de Cogent Power depuis plus de 20 ans, explique Ron Harper. « Si vous constituez un coût pour votre client, il vous laissera éventuellement tomber », dit-il, « alors que si vous lui apportez une réelle valeur, il vous récompensera. C’est un principe tout simple que j’ai appris un jour dans un cours de marketing, et je le mets en pratique depuis 20 ans parce qu’il fonctionne. »

S’engager auprès de ses clients, c’est établir une communication bilatérale. De nombreuses compagnies croient en l’importance de tenir constamment ses clients informés de ce qui se passe dans l’entreprise, mais oublient souvent qu’il faut impliquer le client dans leur réseau en sollicitant ses commentaires et son avis.

Obtenir l’engagement des clients peut être aussi simple que de leur demander de répondre à un sondage, de faire des entrevues avec eux, mais on peut aussi faire une étude de marché en profondeur.

Mais quelle que soit la méthode retenue, obtenir l’engagement des clients et tenir compte de leurs commentaires est essentiel à l’innovation.

La communication interne est un autre élément essentiel de l’innovation. Et dans toute organisation, la communication doit partir de la direction. Une culture d’entreprise qui encourage une communication ouverte entre les divers services de l’organisation empêche l’effet de silo (qui fait que chaque service travaille en vase clos) qui limite la créativité et l’innovation. Une communication verticale entre tous les niveaux de l’organisation permet aux employés, peu importe leur statut, d’être entendus.

La collaboration constitue également un élément clé. Sans collaboration, il est extrêmement difficile de favoriser le principal ingrédient de l’innovation : les nouvelles idées.

L’expert en gestion Peter Drucker affirme qu’il est impossible de bien gérer ce que l’on ne peut mesurer. Car ce qu’on ne peut mesurer ne peut être amélioré. Il est important de mesurer l’innovation, mais cela n’est pas nécessairement facile, puisque les principaux indicateurs de rendement varient selon les objectifs généraux de chaque entreprise.

Comment mesurer l’innovation ? La firme de consultants InnovationLabs a développé un guide par étapes qui peut être adapté aux réalités de votre compagnie.

Pour chacune des étapes, le guide donne des exemples d’évaluation qualitative et quantitative. Ainsi, à l’étape de la réflexion stratégique, l’évaluation qualitative comprend les indicateurs de performance suivants :

• Est-ce que nous ciblons le bon secteur de l’entreprise pour innover?
• Sommes-nous en mesure de changer en harmonie avec nos marchés ?

À la même étape, l’évaluation quantitative comprend les indicateurs de performance suivants :

• Le temps que la direction consacre à l’innovation
• Le temps requis pour amener un concept stratégique à son implantation opérationnelle
• Les sommes investies dans l’innovation

Dans toute entreprise, investir dans une main d’œuvre hautement spécialisée est un élément clé de l’innovation.

Selon le Economic & Social Research Council (ESRC) du Royaume-Uni, les compétences sont cruciales dans la capacité d’une entreprise à concrétiser les idées innovatrices qui surgissent au sein de l’entreprise et qui entraînent des gains de productivité.²⁰

Selon une recherche publiée par le ESRC en 2018 :

• Il existe un lien entre les travailleurs hautement spécialisés d’une entreprise et sa capacité à utiliser les connaissances de l’extérieur pour générer des innovations, mais ce lien existe aussi avec les employés de niveau intermédiaire.
• La capacité à générer des gains de productivité avec les innovations dépend d’un ensemble de compétences au sein de l’entreprise, et non seulement des compétences acquises au cours d’une formation professionnelle, mais aussi des compétences acquises de façon informelle²¹

De plus, les entreprises accordent de plus en plus d’importance aux compétences comportementales, ou savoir-être, et notamment ce que l’American Management Association appelle les quatre C : créativité, collaboration, communication et pensée critique.

Pour qu’une entreprise réussisse à innover sur le plan organisationnel, ses dirigeants doivent adopter deux concepts importants:

Un sondage mené en 2012 par l’American Management Association auprès de 769 gestionnaires a révélé que 74,6 % d’entre eux estiment que les quatre C prendront de plus en plus d’importance au sein des entreprises.

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