Les robots humanoïdes seront parmi nous d’ici un an : c’est ce qu’affirme le célèbre PDG de Tesla. Voilà qui n’est pas sans rappeler les films effrayants de notre enfance où des robots métalliques à la démarche maladroite semaient le chaos. Cette représentation nous semble maintenant un brin ridicule. Pourtant, les craintes que des machines sophistiquées prennent le dessus remontent à la révolution industrielle. Ces inquiétudes peuvent nous faire oublier les immenses avantages de la mécanisation. Est-ce le cas aujourd’hui?

Chose certaine, ces inquiétudes ne sont pas fondées. La mécanisation a parfois causé des déplacements et de la misère, provoqué des réactions violentes et aussi une réponse politique. Nous ne sommes pas à l’abri des inconvénients de la mécanisation, mais nous reconnaissons qu’elle est inévitable après une progression exponentielle des technologies depuis plusieurs décennies. Comment expliquer ce mouvement persistant? Comme pour la plupart des changements transformateurs, la raison ici en est simple : les avantages l’emportent sur les coûts. Mais de quels avantages s’agit-il?

Or, la mécanisation diminue les processus à contacts multiples : on l’a vu, durant la pandémie, les marchands et autres acteurs se sont tournés vers des solutions numériques pour assurer le maintien de leurs activités.

Aujourd’hui, le bassin de main-d’œuvre est plus limité, ce qui n’était pas le cas lors des révolutions industrielles passées. Les politiques et les mesures incitatives pour contrôler la démographie, les technologies reproductives et une fertilité moins élevée ont pénalisé la croissance démographique à tel point que bon nombre d’économies de la planète constatent de lentes augmentations – voire des déclins – de leur population. Pour maintenir la cadence, plusieurs pays ont dû recourir à la mécanisation; si on n’avait pas modifié la contribution du capital à la croissance, dans bien des cas, elle aurait été absente. Désormais, la mécanisation a pour effet de déplacer des travailleurs qui n’existent pas vraiment, et les entrepreneurs se tourneront de plus en plus vers la mécanisation pour maintenir leurs activités. 

Le contexte actuel met en lumière une autre dimension. La technologie a permis la mondialisation des chaînes d’approvisionnement, et malgré son efficacité et sa capacité à réduire les coûts, elle s’accompagne de risques majeurs. Les points d’approvisionnement uniques sont exposés à des catastrophes naturelles – comme les tremblements de terre, les tsunamis, les sécheresses, les inondations, les feux de forêt et… les pandémies. La mécanisation n’est pas autant attachée à un lieu précis; d’ailleurs, les coûts pour la machinerie et l’équipement sont semblables d’une région à l’autre, bien plus que les coûts liés à la main-d’œuvre. Ce faisant, la mécanisation réduit considérablement la dépendance envers des sites de production éloignés, ce qui rehausse le potentiel d’une plus grande fiabilité des processus. 

L’échelle est un autre avantage de taille de la mécanisation. La production à forte intensité de main-d’œuvre exige un large bassin de travailleurs et, de ce point de vue, les pays les plus grands sont avantagés. Les contraintes d’échelle sont moins prédominantes dans les systèmes à plus forte intensité de capital; les pays plus petits ont donc de meilleures chances de se mondialiser en misant davantage sur la mécanisation.


La COVID-19 nous a fait prendre conscience de l’importance de la sécurité. Or, la mécanisation diminue les processus à contacts multiples : on l’a vu, durant la pandémie, les marchands et autres acteurs se sont tournés vers des solutions numériques pour assurer le maintien de leurs activités. Il ne fait pas de doute que cet épisode entraînera une augmentation permanente des processus de mécanisation et une multiplication des initiatives visant non seulement à développer des solutions numériques en matière de production et d’expédition, mais aussi à renforcer la sécurité des personnes. 

Un aspect souvent remis en question de la mécanisation est sa capacité à produire des biens de qualité. Le produit fabriqué n’aura sans doute pas la touche de l’artisan, mais le recours accru à la robotisation et à l’intelligence artificielle pour perfectionner les systèmes de fabrication permettra d’accroître la qualité et la fonctionnalité des produits.

La réduction des coûts est l’un des grands enseignements des révolutions industrielles antérieures. Dans l’immédiat, le coût pour la société est important, mais la mécanisation massive de la production permettra d’abaisser de façon notable le coût de biens essentiels. Les consommateurs disposeront alors de plus d’argent pour se procurer davantage de biens, ce qui alimentera la demande pour d’autres biens et services et stimulera l’émergence de nouvelles industries. La vague actuelle de mécanisation opère de la même façon : nous connaissons depuis longtemps les avantages d’utiliser des technologies réductrices de coût simplement en regardant le coût d’un vaste éventail de biens et de services. Les experts qui surveillent l’évolution des coûts peinent à suivre le rythme rapide avec lequel les technologies réductrices de coût sont adoptées. 

Conclusion?

La mécanisation soulève encore de fortes inquiétudes. Ces aspects inquiétants sont abondamment exploités dans les romans de science-fiction, et avec raison. Ses effets immédiats peuvent avoir des effets personnels dévastateurs. Toutefois, vu ses formidables avantages, les inventeurs et les investisseurs demeureront intéressés, au fil de la progression exponentielle des technologies. Et un conseil à tous les technophobes : pour survivre, il ne faudra pas rester sur la touche. À terme, nous profiterons tous des avantages de la mécanisation.

 

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