Si vous avez dégusté des croustilles de maïs accompagnées de guacamole en regardant la Coupe Grey au Canada le 25 novembre, vous avez fait plus que passer un bon moment… vous avez également contribué aux relations commerciales entre le Canada et le Mexique. Comment cela? Parce que 90 % des avocats (principal ingrédient du guacamole) vendus au Canada proviennent du Mexique.

Les avocats ne sont qu’un exemple de la solidité des relations commerciales entre nos deux pays, une alliance qui devrait demeurer forte grâce à l’Accord États-Unis–Mexique–Canada (AEUMC) récemment négocié et remplaçant l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). De plus, le Canada et le Mexique sont tous les deux signataires, avec neuf autres pays du pourtour du Pacifique, de l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), un accord de libre-échange. Le Canada et le Mexique ont tous les deux ratifié l’entente, qui devrait entrer en vigueur dès l’année prochaine.

Le prochain président du Mexique veut marquer les relations commerciales

Pour le Mexique, la fin de l’année 2018 est bien différente de son début sur le plan politique. Le 1er décembre, Andrés Manuel López Obrador (surnommé « AMLO ») prendra le pouvoir à la présidence du Mexique, après une victoire électorale historique en juillet, lors de laquelle MORENA (Mouvement de régénération nationale), son parti de gauche, a obtenu la première majorité absolue, tous partis confondus, depuis 1988. Cette victoire marque un virage décisif, une volonté de s’éloigner du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) et du Parti d’action nationale, mouvements de droite traditionnellement dominants.

Les accords commerciaux conclus récemment et la présence d’un nouveau gouvernement adhérant à une nouvelle philosophie de gouvernance peuvent soulever des questions pour les entreprises canadiennes qui exportent au Mexique. Le principal défi réside dans l’inconnu, mais les relations de longue date entre le Canada et le Mexique devraient faciliter la transition, les deux pays étant des partenaires clés de l’AEUMC, l’accord commercial nord-américain.

Le commerce Canada-Mexicain en chiffres

Les échanges commerciaux du Canada avec le Mexique peuvent sembler lilliputiens par rapport à ceux avec les États-Unis. Or, ces chiffres font oublier que le commerce de marchandises entre le Canada et le Mexique est maintenant neuf fois plus élevé qu’au moment de l’entrée en vigueur de l’ALENA, ayant totalisé plus de 43 milliards de dollars en 2017.

Le Mexique est le cinquième partenaire commercial en importance du Canada, après les États-Unis, la Chine, le Royaume-Uni et le Japon. Voici quelques faits saillants pour 2017 :

  • Les exportations canadiennes au Mexique ont dépassé 7,85 milliards de dollars, ce qui poursuit la tendance observée pour la croissance annuelle. De même, les importations en provenance du Mexique ont atteint 35,5 milliards de dollars.
  • Les principales catégories d’exportations canadiennes au Mexique étaient les suivantes : produits agroalimentaires (1,39 milliard de dollars), produits faits de métaux communs (1,24 milliard de dollars), machines et produits électriques (1,2 milliard de dollars) et véhicules et fournitures (1,4 milliard de dollars).
  • Les exportations du Mexique se sont raffinées, le pays étant désormais le premier exportateur mondial de téléviseurs à écran plat et de pièces et produits manufacturiers de haute technologie, alors qu’il exportait auparavant principalement du pétrole.

L’économie Mexicaine en croissance

Bien que le vent de changement politique entraîne une certaine incertitude quant aux orientations qui seront adoptées, le Mexique dispose d’un solide cadre macroéconomique qui favorise la résilience de l’économie. On s’attend que les politiques demeurent pragmatiques sous López Obrador, le nouveau président ayant toutes les raisons de maintenir le statu quo : le PIB du Mexique a connu une croissance de 2,04 % en 2017, croissance qui devrait s’établir à 2,3 % cette année et à 2,8 % en 2019. Tout comme le Canada, le Mexique profite de la vigueur de l’économie américaine, ainsi que de la demande des États-Unis pour ses exportations.

Des liens commerciaux étroits entre le Canada et le Mexique

La croissance de la classe moyenne et la compétitivité de la main-d’œuvre continuent de faire du Mexique un marché attrayant pour les exportateurs et les investisseurs canadiens.

Les chaînes d’approvisionnement interreliées favoriseront-elles la continuité du commerce nord-américain?

À la veille des élections de juillet, López Obrador a rassuré les investisseurs au Mexique en donnant finalement son appui à un accord de libre-échange nord-américain.   

Il peut être difficile de prédire l’incidence d’un nouveau gouvernement sur les relations commerciales, surtout à la lumière des promesses faites puis brisées lors de campagnes électorales chaudement disputées.

Par exemple, à la suite d’un referendum national sur le besoin d’un nouvel aéroport de 13 milliards de dollars américains à Mexico,  López Obrador a promis de respecter la volonté de la majorité, 70 % des voix ayant réclamé l’abandon du projet.

  • Les réformes structurelles de 2013 ont ouvert les secteurs de l’énergie et des télécommunications à une augmentation des investissements étrangers et ont amélioré leur compétitivité. Les fournisseurs de services canadiens sont des partenaires bien présents dans les secteurs de l’énergie au Mexique (pétrole, gaz et électricité notamment); reste à savoir si le nouveau gouvernement (qui a dénoncé certaines des réformes pendant la campagne électorale) fera marche arrière ou retardera l’entrée en vigueur de politiques clés liées aux réformes, ce qui créerait une incertitude chez les investisseurs.
  • L’une des dispositions clés du nouvel AEUMC concernant les règles d’origine du secteur automobile exige qu’au moins 40 à 45 % des activités d’un constructeur automobile (p. ex., assemblage, recherche et développement, technologies de l’information) soient le fait de travailleurs ayant droit à un taux horaire de 16 dollars américains ou plus. Cette disposition vise à uniformiser les règles du jeu entre le Mexique, où les salaires sont bas, et les États-Unis et le Canada. 

Que signifient ces changements politiques pour vos affaires au Mexique?

Que vous souhaitiez exporter au Mexique ou y élargir votre présence, mieux comprendre le climat politique et économique peut vous aider à façonner votre plan d’affaires international. Nous explorerons le sujet en profondeur dans notre nouveau et dynamique webinaire – Mexique: Aller de l’avant face au changement.

Inscrivez-vous dès maintenant au webinaire du 3 décembre. Les sujets suivants y seront abordés :

  • Le nouvel Accord États-Unis–Mexique–Canada (AEUMC) et ses conséquences pour les exportateurs canadiens
  • À quoi doit-on s’attendre d’Andrés Manuel López Obrador, le nouveau président du Mexique?
  • Répercussions de la nouvelle administration sur le commerce trilatéral
  • Moyens à prendre pour atténuer les risques de corruption
  • Composer avec les différences culturelles dans le milieu d’affaires mexicain
  • Stratégies pour maintenir une présence physique au Mexique

N’hésitez pas à vous inscrire même si vous ne pouvez y assister; vous recevrez un lien donnant accès à sa version archivée.