Si l’époque où la Chine connaissait une croissance de 10 % ou plus est bien terminée, l’avenir demeure prometteur pour les compagnies canadiennes, qui peuvent profiter de nombreuses occasions d’affaires dans ce pays. EDC prévoit que le produit intérieur brut (PIB) de la Chine croîtra bien au-delà de celui des pays développés et de plusieurs autres marchés émergents, ce qu’ont d’ailleurs réitéré les panélistes du Fortune Global Forum le 15 octobre.
« Quatre décennies de croissance rapide ont permis de compléter le processus d’industrialisation », a souligné, Chen Dongsheng, président et chef de la direction de Taikang Insurance Group.
Chen Dongsheng était l’un des panélistes invités à la conférence intitulée La Chine et le monde : une nouvelle ère pour le commerce lors du Forum qui a eu lieu à Toronto. Lui et les autres panélistes ont en effet expliqué comment l’investissement et les stratégies d’exportation se transforment en Chine alors que le pays a décidé de réorienter sa stratégie de croissance en privilégiant la qualité plutôt que la quantité.
L’économie chinoise se transforme : elle passe de la haute vitesse à la haute qualité, explique Chen Dongshen. Elle adopte une approche axée non plus sur l’investissement, mais sur la consommation. »
Les relations commerciales Canada-Chine
Principal partenaire commercial du Canada après les États-Unis, la Chine achète annuellement pour 25 milliards de dollars de biens et services canadiens dans divers secteurs de l’économie. La solide relation commerciale et touristique du Canada avec la Chine se confirme par le nombre d’entrées au Canada en provenance de Chine l’an dernier. Un nombre jamais vu de 682 000 personnes en provenance de Chine ont visité le Canada en 2017, une augmentation de 12 % par rapport à l’année précédente, ce qui fait de la Chine le deuxième pays pour le nombre de visiteurs outremer au Canada.
Vendre à des consommateurs chinois de plus en plus nombreux
L’expansion rapide de l’économie chinoise au cours des dernières années a permis de sortir des millions de personnes de la pauvreté, de sorte que la classe moyenne chinoise est celle qui croît le plus rapidement dans le monde. Dès lors, ces nouveaux consommateurs sont de plus en plus exigeants et recherchent la qualité, que ce soit pour des produits alimentaires ou d’autres produits de consommation courante.
«Le secteur des services continuera de croître, affirme Louisa Cheang, vice-présidente et chef de la direction de Hang Seng Bank, qui s’adressait aux participants du Forum. «Ce secteur compte aujourd’hui pour la moitié du PIB de la Chine et contribue à grossir la classe moyenne. » Le Canada a une excellente réputation en Chine pour la qualité et la sécurité de ses produits Le commerce électronique constitue une occasion de croissance pour les petites entreprises canadiennes.
«Nous avons confiance dans le commerce électronique, a dit Vincent Qiu, chef de la direction de Baozun, aux participants. Baozun est l’une des principales plateformes de commerce électronique en Chine.
«Aujourd’hui, la consommation est forte en Chine, poursuit Vincent Qiu. Le commerce en ligne a augmenté de plus de 28 % dans la première moitié de cette année. C’est plus du double de la croissance du commerce de détail. »
«La classe moyenne achète en ligne des produits de qualité, dit Vincent Qiu, et les consommateurs des régions rurales se mettent eux aussi au commerce en ligne. »
La stratégie Made in China 2025
Sur le plan industriel, la stratégie Made in China 2025 du gouvernement chinois a pour but d’accroître la chaîne de valeur du secteur manufacturier, de sorte que le pays ne soit plus « l’usine du monde entier », mais une véritable puissance sur le plan des technologies de pointe; selon Investir au Canada, un des commanditaires du Fortune Global Forum, cette stratégie ouvre des occasions de partenariat pour les entreprises de technologies de pointe.
Enfin, l’importante initiative Les nouvelles routes de la soie qui consiste à investir dans les pays asiatiques partenaires de la Chine aura des effets sur l’économie de toute la région.
Le Canada a récemment signé le Partenariat transpacifique global et progressiste, qui donne un libre accès commercial à 10 pays côtiers de l’océan Pacifique.
La Chine : occasions et défis
Lors du Fortune Global Forum, le 15 octobre, les panélistes à l’atelier La chine et le monde : une nouvelle ère pour le commerce ont tenté de voir comment la décision du pays de modifier sa stratégie de croissance en privilégiant la qualité plutôt que la quantité change les stratégies d’investissement et d’exportation.
La qualité de l’air, de l’eau et les énergies propres
La rapide croissance économique de la Chine au cours des dernières années met à mal l’environnement en raison de la pollution de l’air et de l’eau qui en résulte. L’un des trois principaux objectifs de la nouvelle politique économique axée sur la qualité est de réduire la pollution.
Voilà donc d’excellentes occasions d’affaires pour les entreprises canadiennes du secteur des technologies propres, notamment la gestion de l’eau et des eaux usées, la protection des sols, la réparation des dommages environnementaux, la pollution de l’air, les énergies vertes et renouvelables.
On estime que les dépenses de la Chine dans les technologies propres passeront de 270 milliards de dollars à 2 billions de dollars en 2020. Toutefois, le défi pour les entreprises canadiennes sera de s’assurer que leurs solutions pourront répondre aux besoins et relever les importants défis environnementaux de la Chine.
La croissance du secteur privé en Chine créé des ouvertures pour les entreprises internationales, qui peuvent ainsi conclure des partenariats avec des entreprises chinoises existantes, affirme Afsaneh Beschloss, fondateur et chef de la direction de RockCreek, une forme de gestion d’investissement de Washington, D.C.
« Chez RockCreek, a-t-il dit aux invités du Forum, nous investissons beaucoup en Chine. Nous surveillons les secteurs de la santé, de l’éducation, des énergies propres, de la consommation et d’autres. » « Essentiellement, poursuit Beschloss, la Chine a une population de 1,4 milliard de personnes et une classe moyenne qui compte 200 millions de consommateurs. Il y a 10 ou 15 ans, les plus grandes entreprises étaient des entreprises d’État. Aujourd’hui, de grandes entreprises comme Alibaba sont privées et elles répondent parfaitement aux besoins de la classe moyenne. »
La viande, les fruits de mer et les produits agroalimentaires canadiens pour nourrir la Chine
Un autre secteur prometteur pour les entreprises canadiennes parce qu’il connaîtra une croissance significative est celui de nos produits alimentaires et agroalimentaires, qui sont de grande qualité. L’émergence de la classe moyenne en Chine, qui est passée de 29 millions de personnes à près d’un demi-milliard au cours des 18 dernières années, stimule la demande pour des produits alimentaires importés de grande qualité, un secteur dans lequel le Canada a une solide réputation pour la sécurité alimentaire de ses produits.
Les exportations de viande canadienne en Chine, par exemple, ont augmenté de 27 % depuis huit ans, et représentent aujourd’hui 13 % des exportations totales de produits alimentaires dans ce pays.
Faire affaires en Chine : relever le défi
Si le marché chinois est encore un marché émergent, les besoins des consommateurs dans un marché comme la Chine sont fort différents des marchés émergents de l’Occident. Les entreprises canadiennes doivent être en mesure d’adapter leurs produits et solutions afin de combler ces besoins. Cela signifie souvent d’offrir une version simplifiée d’un produit ou des modalités de paiement souples.
Certains défis de longue date que devaient relever les entreprises en Chine sont toujours là. Au cours des dernières années, le pays a amélioré et renforcé ses réglementations en matière de protection de la propriété intellectuelle (PI). Cela dit, le cadre de protection de la PI en Chine est fort différent du cadre canadien et il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Par exemple, une marque de commerce enregistrée en caractères romains peut également être enregistrée par quelqu’un d’autre en caractères chinois et il faut donc s’assurer de l’enregistrer tant en caractères romains que chinois.
Les entreprises canadiennes doivent protéger leurs PI avant d’entrer dans le marché chinois.
Elles doivent également comprendre la façon qu’ont les Chinois de faire des affaires et comment ils fonctionnent à long terme. Il est essentiel de faire preuve de patience et d’y mettre une touche personnelle.
Des Canadiens qui réussissent en Chine
Les Algues acadiennes Limitée Algues acadiennes), de la Nouvelle-Écosse, constitue un excellent exemple de compagnie canadienne bien placée pour connaître du succès en Chine. Cette compagne de biotechnologie est le plus important producteur indépendant de produits à base d’algues marines au monde et peut donc répondre à la demande chinoise de produits agroalimentaires et de produits de haute technologie.
ASL a su réduire les risques associés à une expansion dans de nouveaux marchés comme la Chine en obtenant une assurance crédit.
« Nous avons commencé doucement en utilisant l’assurance crédit d’EDC pour percer les marchés les uns après les autres, sans avoir à nous soucier du risque de non-paiement », explique le président et chef de la direction, Jean-Paul Deveau.
La compagnie a également mis au point un plan de couverture du risque de change pour composer avec les fluctuations du taux de change.
De la même manière, Gidney Fisheries répond maintenant à la demande chinoise de fruits de mer importés de qualité avec ses homards frais et surgelés. À mesure qu’elle se développait sur les marchés internationaux, particulièrement lorsqu’elle a voulu étendre ses activités dans les marchés asiatiques plus risqués.
« En plus de l’assurance comptes clients, nous faisons appel à EDC pour ses perspectives sur les marchés, ce qui nous est très utile », d’ajouter M. MacDonald. « Nous ne pouvons connaître tous les marchés. EDC a des gens dans le monde entier qui peuvent examiner des entreprises et des clients potentiels pour les exportateurs. »
Prendre le temps de bâtir des relations solides
Percer le marché chinois exige une stratégie à long terme. Vous devrez bâtir des relations et composer avec une bureaucratie et des processus parfois ambigus tant avec les clients, les partenaires et les représentants des gouvernements.
Les Conseillers d’EDC en accès aux marchés pour la Chine peuvent vous aider à pénétrer le marché et à trouver le partenaire qu’il vous faut pour naviguer dans les dédales bureaucratiques du pays.
Enfin, vous aurez peut-être besoin d’un allié sur le terrain, idéalement un membre important de la direction de votre entreprise qui s’installera dans le pays pendant quelques années.