Je suis née au Maroc, mais j’ai grandi en Algérie. Ma mère était juive, et mon père était un Allemand catholique. Le fait d’avoir vécu ce contraste dès le début m’a donné la force et le courage de foncer pour atteindre mes objectifs dans la vie.

En 1997, sept ans après avoir immigré au Canada avec mes quatre enfants, j’ai décidé de fonder ma propre entreprise de soins de beauté et de bien-être. J’avais inventé un gant exfoliant, le Gant Renaissance, et je croyais qu’il s’agissait d’un produit révolutionnaire. J’ai cogné à la porte de toutes les banques. J’étais bien préparée, je pensais tout savoir. Mais chaque banque m’a répondu la même chose : non.

Aujourd’hui, plus de vingt ans plus tard, j’ai vendu des millions de gants dans le monde entier, et mon entreprise a pris de l’expansion. Elle a maintenant toute une gamme de produits cosmétiques, de traitements contre la cellulite, les brûlures et l’acné, ainsi qu’un laboratoire d’essai.

Mais ça n’a pas été facile d’en arriver là. Voici quatre grandes leçons que j’ai apprises en cours de route.

Leçon no 1 : Vous n’y arriverez pas seul

En 2012, j’ai été une « dragonne » de l’émission de télévision québécoise Dans l’œil du dragon. Je ne savais pas vraiment dans quoi je m’embarquais. Je me posais des questions : « Ils veulent que moi je donne des conseils aux entrepreneurs? » Finalement, j’ai adoré l’expérience, parce que comme son émission sœur aux États-Unis et au Canada anglais (Dragons’ Den), Dans l’œil du dragon présentait les entrepreneurs sous un jour nouveau. Elle montrait les sacrifices et les concessions qu’ils doivent faire pour surmonter les obstacles qui se dressent sur leur chemin.

Que votre entreprise soit en démarrage ou en croissance, ou bien établie et prête à s’internationaliser, vous ne pourrez pas y arriver seul. Il vous faut de bons partenaires. Et j’insiste sur le mot « bons », car vous aurez besoin de nombreux partenaires pour réussir.

EDC est mon partenaire depuis dix ans. Il y a aussi ma banque – RBC, avec qui je fais affaire depuis 18 ans –, mes comptables et mes fiscalistes. Mais même lorsqu’il n’était pas possible d’avoir un partenariat direct avec EDC, son équipe m’a guidée et m’a fourni de bons conseils, services et programmes. Car EDC a plus d’une chose à offrir.

Choisissez des partenaires qui partagent vos valeurs, parce que vous ferez un long bout de chemin ensemble. En restant transparent avec eux, vous permettez à ces partenaires de connaître vos forces et vos faiblesses, et ils vous épauleront. C’est ça, un vrai partenariat.

Leçon no 2 : Le succès peut être éphémère

On aurait tort de penser que le succès, une fois atteint, est permanent. Je dis toujours aux entrepreneurs de faire comme les écureuils : lorsque vous avez accumulé ou accompli de belles choses, faites des réserves. Ainsi, lorsque vous connaîtrez des périodes difficiles, vous pourrez puiser dans ces ressources. Et je ne parle pas seulement de ressources financières, mais aussi de ressources humaines. Préparez-vous, car il y aura toujours des défis.

En tant qu’entrepreneurs, nous sommes si passionnés que nous voulons tout faire tout de suite. Soyez patient. Allez-y une étape à la fois. Écoutez les autres. Choisissez de bons collaborateurs – et je ne veux pas dire celui qui a un gros portefeuille. Je parle d’un collaborateur qui peut vous transmettre son savoir, échanger des idées avec vous et vous donner confiance.

Vous allez perdre pied et tomber, et plus d’une fois. Vous devrez alors faire preuve de détermination pour vous relever. Il vous faut aussi croire en vous-même; tirez de l’assurance – à ne pas confondre avec l’arrogance – de votre for intérieur pour vous aider à y croire : « Ma vie, ma passion, c’est d’être entrepreneur. Il n’y a rien d’autre que je veux faire ou être. »

Leçon no 3 : Conciliez le travail et la vie personnelle

L’équilibre est primordial. Aujourd’hui, à l’âge de 62 ans, j’ai quatre enfants et six petits-enfants; mon équilibre à moi, mon credo de vie, c’est ma famille. C’est elle qui me donne ma force. Voilà le message que je souhaite transmettre à tous les entrepreneurs. Accrochez-vous à ce qui vous définit et assumez les choix que vous faites, car au bout du compte, c’est vous qui décidez. Et le plus important, c’est que vous soyez heureux.

Leçon no 4 : Qui ne risque rien n’a rien

Pour être entrepreneur, vous devez vous aventurer dans l’inconnu et prendre des risques. N’ayez pas peur de vous éloigner de vos créneaux habituels : l’exploration d’idées et de pratiques d’affaires différentes peut être fort enrichissante.

L’exportation repose aussi sur la prise de risques, mais ces risques sont gérables avec l’aide d’EDC et d’autres partenaires. D’abord, renseignez-vous sur votre pays cible, notamment sur les différences culturelles et linguistiques et sur l’actualité locale – EDC est là pour ça. Parlez avec des entreprises évoluant sur ce marché pour connaître les défis qu’il présente et pour déterminer comment vous y ferez face et les surmonterez.

En un mot : Ayez l’audace d’exporter vos produits à l’échelle qui vous convient, et soyez fier de qui vous êtes. Partout dans le monde, on admire les Canadiens pour leurs valeurs, leurs excellents produits et leur conscience sociale. Nous nous battons pour les droits de la personne. Nous nous battons pour l’environnement. Nous nous battons pour la justice.