L’entrepreneuriat n’était pas une avenue que Cyril Owona avait envisagée : « Lorsque je suis entré sur le marché du travail, j’aspirais à avoir une carrière type avec un salaire stable. Dans mon dernier emploi, l’entreprise pour laquelle je travaillais éprouvait des problèmes criants de ressources en personnel. Par la force des choses, je suis devenu intrapreneur, rôle dans le cadre duquel j’ai supervisé de multiples projets et rapidement acquis des compétences dans plusieurs domaines », se souvient M. Owona.

Peu après, son employeur était sur le point de vendre son entreprise, et c’est ce moment qui lui a insufflé le courage nécessaire pour se lancer dans l’aventure. « Au lieu de tout recommencer ailleurs et de devoir refaire mes preuves en partant du bas de l’échelle, je me suis dit que j’allais profiter de l’occasion pour démarrer ma propre entreprise, et ainsi mettre à profit les connaissances et l’expérience acquises au fil des ans et les appliquer à mon compte. »  

En 2016, il a fondé Innova Services-Conseils International inc. (ISCI inc.), un cabinet d’experts-conseils qui offre ses services à diverses entreprises, dont bon nombre œuvrent dans le secteur des technologies de l’information. Le cabinet fournit aux entreprises des services logistiques en matière de gestion de projets, d’analytique et de veille stratégique, d’assurance qualité et d’analyse de mégadonnées. ISCI dessert des clients au Canada et international.

Surmonter les obstacles 

Démarrer une entreprise proposant une offre de services aussi vaste ne se fait pas sans heurts. Aux tous débuts d’ISCI, Cyril a puisé dans son réseau personnel pour obtenir ses premières commissions, ce qui a permis à son entreprise d’avoir l’élan nécessaire pour prendre son envol. Cependant, au gré de la croissance de son entreprise, M. Owona a voulu étendre ses produits et services technologiques pour mieux répondre à la forte demande. C’est à ce moment qu’il a dû se tourner vers les banques pour recevoir du financement, un processus qui allait prendre des années. « En examinant ma situation d’un point de vue traditionnel, il était difficile de comprendre pourquoi il y avait un tel délai dans l’obtention du financement..., explique-t-il. Le chiffre d’affaires de notre entreprise était en constante augmentation (de 90 à 100 % d’une année à l’autre), et nous n’étions jamais en déficit. »

La différence de culture au moment de faire des affaires en Afrique a été un autre défi auquel Cyril Owona a été exposé. Lorsqu’il a cherché à prendre de l’expansion en Afrique, il était important qu’il prenne le temps d’apprendre la culture et l’environnement commercial de chaque État. Il a compris que les pratiques culturelles variaient d’un État à l’autre et que, pour réussir, il devait s’adapter. « Je pense que cela peut s’avérer un défi pour certaines entreprises qui cherchent à étendre leur présence en Afrique. Certains voient l’Afrique comme un seul grand pays, mais ce n’est pas le cas. Chaque État africain possède ses propres coutumes et pratiques commerciales. »

L’aide d’EDC

En explorant différentes options de financement, il a trouvé EDC. Il a d’abord entendu parler des services d’EDC au cours d’un événement organisé par Export Québec (connu maintenant sous le nom d’Investissement Québec). Cette société, dont EDC est un proche partenaire, a pour mission de contribuer au développement économique du Québec et d’aider les entreprises à trouver les solutions financières dont elles ont besoin pour croître. M. Owona a été mis en contact avec Bruno Soares, gestionnaire principal de comptes d’EDC pour la région du Québec, qui l’a soutenu dans ses projets initiaux d’expansion de son entreprise. M. Soares a été en mesure de déterminer le meilleur produit pour répondre aux besoins de M. Owona, à savoir le Programme de garanties d’exportation d’EDC. Ce programme a permis à M. Owona d’obtenir une garantie sur le prêt qui lui avait été accordé par son institution financière, et de recevoir à son tour le fonds de roulement dont il avait besoin pour élargir son offre de services et poursuivre ses projets d’affaires.

« EDC m’a aidé en me fournissant des ressources et son savoir-faire. M. Soares m’a présenté à ses partenaires du secteur bancaire, ce qui m’a amené à devenir client d’une de ces institutions financières. EDC m’a également aidé à mieux comprendre comment promouvoir mon entreprise à l’étranger et m’a apporté les connaissances dont j’avais besoin pour pénétrer de nouveaux marchés. » – Cyril Owona, président et chef de la direction d’ISCI inc.

 Grâce à des partenariats avec des organismes comme Investissement Québec et des institutions financières canadiennes, EDC peut aider des entreprises comme ISCI à pénétrer le marché de l’exportation et à recevoir le financement requis pour atteindre leurs objectifs.

Conseils aux entrepreneurs

Aux Canadiens qui souhaitent accroître leurs activités à l’international, M. Owona recommande d’adhérer à des associations commerciales locales et de participer à des missions commerciales afin de mieux comprendre l’environnement commercial de la région qu’ils cherchent à conquérir. Participer à des missions commerciales donne également aux entrepreneurs l’occasion d’apprendre les uns des autres et de partager les défis qu’ils rencontrent dans leur quête commerciale. M. Owona conseille également ceci : « ...lorsqu’il s’agit de faire des affaires en Afrique, ou n’importe où ailleurs, ne vous fiez pas à ce que vous lisez dans les journaux ou à ce que vous entendez à la télévision. Il est plus utile de vivre votre propre expérience en étant sur le terrain et de faire connaissance avec la culture de première main. » En d’autres mots, n’arrivez pas dans un pays avec vos propres idées préconçues. Prenez le temps de vous baigner dans la nouvelle culture, car ce qui est peut-être habituel chez vous au Canada ne l’est peut-être pas à l’étranger.

Forte d’une activité soutenue au cours des six dernières années, ISCI n’a pas l’intention de ralentir. Le cabinet améliorera ses services internes afin de mieux servir ses clients au Québec. De surcroît, M. Owona prévoit se concentrer sur l’acquisition d’autres clients internationaux dans les États africains francophones et de s’implanter dans la région en ouvrant un bureau au Cameroun, son pays natal. Il précise que « le mandat international d’ISCI se déploiera davantage au cours des prochaines années et nous resterons toujours à l’affût des besoins de nos clients afin de nous adapter en conséquence ».