Randy Coates en convient : à ses débuts il y a 15 ans, l’entreprise calgarienne CoolIT Systems proposait une technologie avant-gardiste.

L’entreprise a été fondée en 2001 par trois adeptes de jeux vidéo qui ont testé le refroidissement par liquide pour améliorer la performance de leurs ordinateurs surpuissants. Cette technologie est maintenant utilisée dans plus de deux millions d’unités centrales de divers systèmes du monde entier.

« Nous avons créé un système de refroidissement pour le marché des jeux vidéo dix ans avant de savoir que les mêmes principes pourraient s’appliquer à la superinformatique », affirme M. Coates, chef de l’exploitation de CoolIT.

Pour l’entreprise, attendre après le marché s’est avéré à la fois difficile et gratifiant. Elle en a tiré de précieuses leçons, notamment que la réussite se conjugue à l’échelle mondiale et que les partenariats sont essentiels.

Pour le marché du jeu vidéo, CoolIT s’est associée à l’entreprise de technologie californienne Corsair Components pour la distribution mondiale en marque blanche de ses solutions.

« Dans la plupart des magasins d’électronique de la planète, vous trouverez des dispositifs de marque Corsair que nous avons fabriqués à Shenzhen, en Chine », souligne M. Coates.

Les exportateurs ont également appris qu’on peut difficilement éviter la Chine dans le secteur du matériel informatique. C’est pourquoi ils ont fait appel à deux fabricants contractuels à Shenzhen.

« Dans ce domaine, on n’a d’autre choix que de passer par la Chine, explique M. Coates. Plus tôt vous veillerez à ce que la production se déroule bien, plus facile il sera de vendre à l’étranger. »

Sauf si vous visez le Brésil.

« Le Brésil est très protectionniste. Nous ne savions pas qu’un des tarifs d’importation représentait 100 % de la valeur du produit. Il faut y fabriquer au moins une partie des biens, sinon, c’est horriblement coûteux d’exporter sur ce marché. »

L’entreprise estime que les centres de données compteront parmi ses principaux marchés porteurs potentiels. En raison des avancées technologiques d’Intel, d’AMD et de NVIDIA, qui produisent des puces toujours plus puissantes consommant plus d’électricité et générant plus de chaleur, les centres de données à haute puissance auront inévitablement besoin de nouvelles technologies améliorées pour assurer le bon fonctionnement des unités.

C’est là qu’intervient CoolIT Systems avec ses solutions de refroidissement par liquide à contact direct (DCLCMC), à l’heure où la tendance est à l’abandon du ventilateur.

« Pratiquement tous les fabricants de matériel informatique refroidiront leurs serveurs par liquide un jour ou l’autre; c’est une simple question de physique. »

Au chapitre du développement des partenariats stratégiques, l’entreprise a récemment conclu une alliance avec STULZ, un fabricant allemand d’équipement de régulation des conditions ambiantes présent dans plus de 140 pays.

La combinaison de leurs technologies a engendré une proposition de valeur mondiale unique : la solution de refroidissement Chip-to-Atmosphere.

« Nous recueillons la chaleur de l’ordinateur à la source pour ensuite la liquéfier et la rejeter dans l’atmosphère grâce à la technologie de STULZ. Aucun concurrent n’offre cette proposition de valeur hautement rentable. »

Grâce à ce partenariat, CoolIT Systems a pu surmonter l’un de ses plus grands défis : attirer et servir de nouveaux clients aux quatre coins du globe.

« Ça ne fonctionnait simplement pas : nous ne pouvions pas engager assez de représentants et de techniciens pour couvrir le monde entier. Nous avions besoin d’un partenaire qui avait déjà accès à de nombreux centres de données. »

D’ailleurs, le partenariat étendra la présence mondiale de l’entreprise.

« D’ici la fin de 2016, nous aurons plus de ressources pour la vente et le soutien dans un seul pays que nous avons dans toute l’entreprise à l’heure actuelle. »

Bien qu’un monde nouveau s’ouvre pour CoolIT Systems, M. Coates fait preuve d’un optimisme prudent.

« Le secteur du matériel informatique est très complexe; ce n’est pas pour rien que la plupart des sociétés de capital-risque y investissement rarement. Ça vaut vraiment le coup pour ceux qui réussissent, comme Apple avec le iPhone, mais le défi s’avère redoutable. »

Apprenez-en plus sur le parcours d’exportation de Randy Coates.