L’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) s’annonce fort prometteur pour le Canada : 4,2 milliards de dollars injectés dans l’économie canadienne dans les prochaines années, un marché de 500 millions de clients… Sans compter que les dix pays signataires représentent 13,5 % du PIB mondial.

Comme je l’ai signalé lors du webinaire, nous avons là un accord de nouvelle génération qui répond à des besoins que les accords de libre-échange antérieurs n’ont pu combler. Il vise notamment un secteur en pleine ébullition, celui des services comme l’architecture et le génie, les services environnementaux, et la recherche et développement. Il traite également de questions de propriété intellectuelle (PI), dont l’inclusion de l’économie numérique et la protection de la PI des sociétés numériques qui se lancent sur de nouveaux marché

L’ampleur du PTPGP est aussi très intéressante pour les Canadiens, surtout qu’il vient s’ajouter à l’ALENA et à l’AECG, faisant en sorte que le Canada a des accords avec des pays comptant pour 60 % de l’économie mondiale.

Les deux marchés qui s’annoncent les plus prometteurs sont, dans l’ordre, le Japon et l’Australie. Les secteurs de l’agriculture et de la machinerie et l’équipement canadiens verront immédiatement des retombées s’ils pénètrent cette région dynamique après l’entrée en vigueur du PTPGP.

Débouchés commerciaux pour les entreprises canadiennes avec le PTPGP

Kendal Hembroff, directrice, Direction de la politique et des négociations commerciales, Division de l’Asie à Affaires mondiales Canada et négociatrice en chef adjointe du PTPGP, a dit à l’auditoire que l’accord profitera à l’ensemble de l’économie canadienne. Le Japon est le plus grand importateur net de produits alimentaires au monde, et c’est un marché qui nous avait habitués à des tarifs douaniers élevés. Or, trois quarts des exportations canadiennes dans ce secteur pourront désormais entrer dans ce pays en franchise de droits. Le porc, par exemple, est actuellement soumis à des tarifs de 20 %. Ceux-ci seront progressivement éliminés dans les dix prochaines années. Ceux du bœuf sont encore plus élevés (38 %), mais ils seront eux aussi graduellement abolis.

« Il en résultera un avantage de prix important », a mentionné Mme Hembroff, avant d’ajouter que les poissons et fruits de mer devraient aussi beaucoup en bénéficier sur le plan concurrentiel.

Durant le webinaire, j’ai rappelé ses affirmations sur les débouchés considérables dans l’agroalimentaire, en soulignant que l’accord est révolutionnaire quant à sa façon d’aborder ce secteur, qui se trouvait dans un véritable cul-de-sac sur la scène du commerce international.

Outre les occasions dans ces secteurs, notons aussi que les taux de croissance économique de nos nouveaux partenaires s’annoncent excellents, avec des hausses entre 3 et 7 %. Et que même au Japon, qui peine à atteindre une croissance annuelle de 1 %, nous avons désormais un meilleur accès à un marché très lucratif d’où certains de nos principaux produits étaient auparavant exclus.

Aussi ne faut-il pas négliger le rôle de la Chine, qui, bien qu’elle ne fasse pas partie du PTPGP, occupe une place prépondérante dans le paysage économique de bon nombre de pays signataires. Je suis optimiste quant aux perspectives du pays de Mao, et j’estime que sa prospérité est essentielle pour comprendre comment ces marchés évolueront. Comme je me plais à le dire, les portes sont grandes ouvertes et la dynamique est là. Nous aurons bientôt un pied dans la porte, ce qui laisse augurer un avenir très prospère dans ces économies.

Absence des États-Unis : des pour et des contre

Les États-Unis ont participé aux pourparlers préliminaires sur le Partenariat transpacifique, pour finalement s’en retirer. Le Canada aurait pu profiter de la participation américaine, notamment dans les services aux entreprises et l’industrie sucrière. À l’heure actuelle, les dispositions proposées dans le PTP ne figurent pas dans l’ALENA.

Il y a toutefois des avantages à l’absence des États-Unis dans le PTPGP. Comme le marché américain ne s’est pas ouvert à ces dix nouvelles économies, les sociétés canadiennes présentes chez notre voisin du Sud sont à l’abri de la concurrence externe. En effet, si les États-Unis n’avaient pas quitté le navire, nos partenaires du PTPGP auraient eu accès au marché américain; or, nos entreprises y ont déjà accès par l’entremise de l’ALENA.

Autre avantage : nos fournisseurs n’auront pas à concurrencer ceux des États-Unis dans les pays partenaires.

Saisir les occasions

Mon collègue Patrice Guidon, représentant en chef d’EDC pour l’Asie, dit que ses collègues et lui ont bien hâte de mettre en relation des entreprises canadiennes qui souhaitent percer à l’étranger avec des entreprises asiatiques. EDC peut jumeler ces entreprises selon leurs intérêts.

Un secteur qui devrait profiter du nouvel accord est celui des technologies. M. Guidon mentionne que son équipe organise une foule d’événements conçus pour aider les Canadiens à vendre à ces clients potentiels.

Quant à Kendal Hembroff, elle a aussi parlé du Service des délégués commerciaux, qui conseille gratuitement les Canadiens ayant besoin d’un coup de main à l’étranger. Ce sont ainsi 900 délégués commerciaux qui, partout dans le monde, commentent les stratégies de mise en marché, transmettent leur connaissance du terrain et mettent en relation des exportateurs avec des clients potentiels.