Plus de 60 % de la croissance mondiale au cours de la prochaine décennie proviendront des marchés émergents, et représenteront un marché de 15,5 billions de dollars US. Les entreprises canadiennes qui souhaitent étendre leurs activités au-delà de nos frontières trouveront donc peut-être dans des marchés qui leur semblent inaccessibles des clients fidèles pour leurs produits et services.
Sur les 71 marchés émergents actuels dans le monde, nous en avons identifié 18 qui surpassent les prévisions de croissance mondiale. La Corée du Sud et l’Indonésie figurent dans cette liste depuis longtemps.
« L’Indonésie offre d’excellents avantages pour ce qui est des coûts de la main d’œuvre, a affirmé Susilo, fondateur et président du Sekar Group, une entreprise indonésienne de transformation d’aliments aux participants du Fortune Global Forum à Toronto le 16 octobre.
M. Susilo a rappelé que l’Indonésie représente un immense marché. Avec une population de plus de 250 millions de personnes, l’Indonésie se classe au quatrième rang des pays les plus populeux.
« De plus, a ajouté M. Susilo, la classe moyenne y est importante et en croissance. Elle comprend maintenant environ 70 % de la population totale du pays, ce qui fait de l’Indonésie un pays de choix pour les entreprises du monde entier. On estime que l’Indonésie sera éventuellement la septième économie mondiale. »
L’Inde et le Kazakhstan ont eux aussi rejoint récemment le groupe des économies présentant la plus forte croissance. L’Inde pour sa part investit massivement dans de nouvelles infrastructures et son économie devrait croître de plus de 9 % au cours des 12 prochains mois.
Également panéliste au Forum, Anu Madgavkar, partenaire au McKinsey Global Institute, a présenté une recherche sur les économies émergentes qui révèle qu’au cours des 50 dernières années, sept économies mondiales ont connu une croissance annuelle moyenne de 3,5 % ou plus et que 11 autres pays ont eu ce taux de croissance depuis 20 ans.
« Les sept marchés dont il est question ci-dessus sont tous asiatiques, a indiqué Anu Madgavkar aux participants. Il s’agit de la Chine, de la Corée du Sud, de Singapour et Hong Kong, de la Malaisie, de l’Indonésie et du Sud-est asiatique. Ces marchés surpassent le taux de croissance moyen. »
Anu Madgavkar a également soulevé plusieurs points qui expliquent la croissance rapide de ces marchés :
- La productivité de la main d’œuvre et la capacité d’utiliser tous les travailleurs disponibles.
- Le niveau élevé de l’épargne et de l’investissement intérieurs.
- Des pratiques de gestion améliorées et l’adoption des technologies.
- La création d’institutions tant publiques que privées qui soutiennent la concurrence.
Cette croissance entraîne l’émergence d’une nouvelle catégorie de consommateurs. En effet, des millions de nouveaux consommateurs seront maintenant capables d’acheter les produits canadiens de qualité, et les gouvernements seront à la recherche d’investisseurs pour développer leurs infrastructures et soutenir une communauté d’affaires en développement.
Le Canada profite également d’un accès privilégié aux marchés asiatiques grâce à des accords de libre-échange. En janvier dernier, le Canada a notamment signé l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste qui regroupe 10 pays du bassin Pacifique, dont la Malaisie et Singapour. Le Canada a également un accord de libre-échange bilatéral avec la Corée du Sud. Depuis 1997, nous avons également un accord de libre-échange avec le Chili.
La croissance économique en Asie n’est certainement pas sur le point de s’arrêter dans un avenir prévisible, a poursuivi Anu Madgavkar. Alors que les économies occidentales doivent gérer des problèmes comme la pénurie de main d’oeuvre , les marchés émergents poursuivent leur croissance.
« Nous croyons que certaines des forces en jeu peuvent profiter aux marchés émergents, a poursuivi Anu Madgavkar. Si le développement des technologies entraîne la disparition de nombreux emplois et pousse des gens au chômage, nous croyons malgré tout que plusieurs marchés à bas revenus continueront de connaître une croissance. »
Le potentiel qu’offrent ces économies émergentes devrait soulever l’enthousiasme des entreprises canadiennes.
Depuis près d’une vingtaine d’années, de plus en plus d’entreprises canadiennes vendent leurs produits et services dans des marchés émergents en rapide croissance et ces entreprises continueront de rechercher au-delà des marchés développés et d’évaluer le potentiel des marchés émergents, et les occasions d’affaires.
Amérique latine et Caraïbes : le Chili
Le Chili offre un des régimes d’investissement les plus libéraux dans le monde et est l’un des marchés les moins risqués parmi les marchés émergents et dès lors, il s’impose comme une cible de choix pour les exportateurs canadiens. Les principaux secteurs industriels du Chili sont : la construction et les infrastructures, les infrastructures environnementales et les eaux usées, la foresterie (bois d’œuvre et pâtes et papiers), mine, métaux et énergie, et son économie est fortement dépendante du commerce international, qui représente plus de 60 % du PIB de 452,1 milliards de dollars.
Le Chili et le Canada ont une bonne relation économique régie par l’Accord de libre-échange Canada-Chili.
Asie : l’Inde
L’Inde se classe au premier rang des marchés asiatiques émergents pour la croissance. Le pays attire les investissements grâce à ses coûts de main d’œuvre concurrentiels, le fort potentiel de son marché intérieur et sa main d’œuvre bien formée.
L’entrée en vigueur d’une taxe sur les produits et services (TPS) favorise la création d’un marché commun intérieur qui met l’accent sur la réforme du secteur public et l’amélioration de l’environnement d’affaire et de l’environnement de l’investissement.
Les secteurs de la sécurité avancée, de l’automobile, des infrastructures environnementales et du pétrole et du gaz sont les principaux secteurs dans ce pays où le PIB atteint 9 448 milliards de dollars.
Europe : la Hongrie
Se classant au deuxième rang des marchés émergents et au premier rang des pays européens, la Hongrie a une économie en croissance permanente et constitue une excellente base pour le commerce international malgré que le pays soit l’un des plus petits d’Europe.
La Hongrie est membre de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) depuis 1995 et, en 1996, le pays est devenu membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Les cinq principaux secteurs d’importation en Hongrie sont : le pétrole et le gaz, les pièces automobiles, les médicaments, les technologies de l’information et des communications et les technologies propres.
Moyen-Orient et Afrique : les Émirats arabes unis (ÉAU)
La transformation de Dubaï en métropole de la haute technologie est l’élément central aux ÉAU et confirme que le pays est le principal carrefour de la région en matière de commerce et de communication.
Le pétrole joue un rôle beaucoup moins important qu’autrefois aux ÉAU, alors que la production, qui était de 410 000 barils par jour en 1991, est en constant déclin.
Se classant au premier rang des pays émergents pour la facilité d’accès du marché, le pays a su diversifier son économie grâce au commerce, au tourisme et au développement immobilier, des secteurs qui ont créé des occasions dans tous les types d’industries. Pour attirer les investisseurs étrangers, le pays a instauré des zones de libre-échange permettant la complète propriété étrangère et offrant un congé de taxes. Le Canada a une solide relation commerciale avec les ÉAU dans plusieurs secteurs dont le pétrole et le gaz, les ressources naturelles, l’énergie, les infrastructures et l’environnement.
Une bonne stratégie de croissance internationale doit comprendre une solide stratégie de gestion du risque en cas de perturbations sur les plans financier, politique ou de la chaîne d’approvisionnement.
La population de la Chine est énorme, bien sûr, mais comme toutes les économies émergentes, sa croissance constante est limitée par les disparités économiques entre les villes et la campagne et des infrastructures déficientes. Le Brésil, l’Inde et d’autres marchés émergents vivent les mêmes problèmes.
Dans un monde où les économies nationales sont de plus en plus interreliées, les consommateurs sont habitués à acheter des produits qui proviennent de toutes les régions du globe. Le commerce international touche de plus en plus de gens et créé donc, à l’échelle mondiale, des occasions d’investissement et d’innovation.
Au pays, des organisations comme Investir au Canada et Destination Canada aident les entreprises à évaluer le positionnement de leurs principaux produits et à identifier leur potentiel de croissance au pays afin de favoriser l’impact de l’économie canadienne dans le monde.