Les ambitions entrepreneuriales qui ont donné naissance à l’entreprise d’Ottawa Fusebill, en 2011, en ont fait l’étoile montante canadienne du marché anglophone des technologies financières.
Tyler Eyamie et Greg Burwell ne savaient pas ce que l’avenir leur réservait lorsqu’un concurrent a acheté l’entreprise pour laquelle ils travaillaient. Ils ont donc décidé d’appliquer leurs dix années d’expérience en gestion de logiciels en tant que services (SaaS) à un outil résolument moderne : le nuage.
Six ans plus tard, Fusebill s’impose comme chef de file dans le secteur des technologies financières. Sa plateforme logicielle simplifie la gestion de la facturation d’abonnements en automatisant plusieurs étapes relatives à la comptabilité, aux finances et au travail de facturation pour les clients récurrents. La plateforme infonuagique dédiée à la facturation d’abonnements aide des centaines d’entreprises à gérer plus de 10 millions de clients partout dans le monde, affirme Tyler Eyamie, chef de la direction de Fusebill.
Selon Eyamie, Fusebill a saisi l’occasion de concevoir une plateforme infonuagique pour aider les entreprises en plein essor à simplifier et à accélérer leur administration des comptes débiteurs et créditeurs.
Fusebill a trouvé son créneau. Aujourd’hui, l’entreprise forte d’environ 40 employés compte plus de 200 clients dans le monde. Plus de 90 % d’entre eux sont américains, tandis que les autres sont répartis entre le Canada, le Royaume-Uni, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. L’avantage concurrentiel de Fusebill lui a permis d’enregistrer des taux de croissance annuelle à trois chiffres depuis sa création.
« Nous sommes la seule entreprise à offrir ce service au Canada. Il y en a quelques-unes aux États-Unis, mais Fusebill est la seule à se concentrer sur les entreprises en phase de croissance rapide, explique Eyamie. Nous aidons nos clients à se consacrer à ce qu’ils font de mieux, soit diriger leur entreprise, plutôt que de courir après les clients pour recouvrer leur argent. »
C’est justement l’argent, en particulier les taux de change, qui aident Fusebill sur la scène internationale. Le dollar canadien valant entre 70 et 80 cents américains, l’entreprise est plus concurrentielle.
«°L’un des principaux avantages d’être une entreprise canadienne faisant des affaires aux États-Unis est le taux de change actuel, explique Eyamie. Beaucoup de nos clients nous payent d’avance pour l’année. Puisque 40 000 USD représentent 70 000 CAD, nous pouvons embaucher, investir dans nos produits et trouver de nouveaux clients. »
En matière de marketing, il n’est pas surprenant que l’entreprise fasse appel à la technologie pour démarcher de nouveaux clients et interagir avec eux. Plus de 80 % des clients potentiels sont attirés par la publicité sur le Web, tandis que 15 % sont issus de partenariats.
« Notre modèle de vente n’est pas conventionnel, reconnaît Eyamie. Nous sommes une entreprise technologique faisant appel à des solutions de pointe pour diriger les clients potentiels vers notre site Web. Ils cherchent une solution à leur problème sur Internet et nous sommes ravis de venir à leur secours. »
Eyamie ajoute : « Les services sont au cœur du monde de demain. Les entreprises ont besoin de nouveaux systèmes pour gérer les relations avec les clients récurrents. C’est là que Fusebill intervient. »
Quant à l’avenir, Eyamie affirme que Fusebill va poursuivre sa croissance fulgurante et profiter d’un secteur en pleine croissance.
« Notre objectif est de faire grossir l’entreprise. Elle a le potentiel pour atteindre l’envergure de Shopify. »
Le parcours d’exportation de Fusebill raconté par son chef de la direction, Tyler Eyamie
Comment expliquer le dynamisme du secteur des technologies financières?
Le secteur devrait peser 110 G USD d’ici cinq ans. Après des années de stagnation, le créneau des services financiers est enfin prêt pour une révolution. C’est pourquoi, dans bien des domaines, des entrepreneurs talentueux s’intéressent aux moyens d’améliorer l’expérience-client et tout ce qui l’entoure.
Pourquoi le Canada est-il perçu comme un chef de file des technologies financières?
Pour ce qui est de faciliter la vie des utilisateurs de services financiers, le Canada est un véritable maître à penser. Il n’est donc pas surprenant que les entreprises canadiennes dominent le secteur des technologies financières.
Quel conseil donneriez-vous à une petite ou moyenne entreprise cherchant à faire des affaires à l’étranger?
Assurez-vous de connaître votre acheteur. Rien n’est pire que d’investir du temps, de l’argent et des ressources pour attirer les mauvais clients. Pour faire des affaires à l’étranger, vous devez réfléchir attentivement à votre clientèle cible et à son profil type. Votre stratégie doit reposer là-dessus. Un plan bien ficelé vous évitera de vous engager dans des impasses.
Pourquoi avez-vous choisi d’offrir vos services uniquement en anglais?
La plupart de nos débouchés sont aux États-Unis; c’est notre marché numéro un. Alors, quelle que soit la situation (politique), nous ne pouvons pas rompre nos liens avec ce pays. Si quelqu’un nous demande si notre interface peut être traduite en mandarin, la réponse est non. Nous n’avons pas de temps à investir pour ça.