Environ 1 PME canadienne sur 6 est détenue par une femme; pourtant, ce sont seulement 7 % d’entre elles qui tirent profit de l’exportation. Pour l’autre 93 %, le moment est plus propice que jamais pour envisager de vendre à l’étranger – et le commerce électronique constitue la porte d’entrée idéale.

La recherche met en évidence cinq grands défis perçus par les femmes qui se lancent dans l’exportation :

  • l’accessibilité aux politiques et aux programmes d’aide;
  • une certaine réticence à demander du financement;
  • une plus grande appréhension à prendre des risques que leurs confrères;
  •  la fausse croyance que seules les grandes sociétés peuvent se développer à l’international;
  • le désir d’en faire trop, trop rapidement, plutôt que de miser sur une croissance continue.

Les femmes sont néanmoins de plus en plus nombreuses à surmonter ces obstacles et à jouir d’un succès sans précédent. Et, actuellement, le moyen qui a de plus en plus la cote pour croître à l’international, c’est de participer à la révolution du commerce électronique en vendant ses produits et services en ligne.

Prenez l’exemple de Tara Bosch, fondatrice de Smart Sweets, une entreprise canadienne de confiseries dont les produits ne contiennent ni sucre, ni polysaccharide, ni édulcorant artificiel. Après avoir conquis le marché de détail en Amérique du Nord, c’est en ligne que l’entreprise a commencé à vendre ses produits aux amateurs de friandises du Canada et des États-Unis. Aujourd’hui, les ventes en ligne représentent 30 % de son chiffre d’affaires.

Autre histoire de réussite, celle de la jeune entrepreneure canadienne Heather Abbey qui, en 2010, s’est lancée dans une aventure de commerce électronique plus que réussie en créant Indig Inc. Ce qui n’était au départ qu’une initiative pour aider les artisans de sa communauté à vendre leurs produits en ligne s’est rapidement transformée en une plateforme de vente mondiale de plusieurs millions de dollars spécialisée dans l’art et les bijoux autochtones.

Sans conteste, les Canadiennes (et les Canadiens) ont tout intérêt à faire une entrée stratégique dans l’univers du commerce électronique pour en récolter les nombreux avantages : accès rapide à de nouveaux marchés, augmentation des ventes et perspectives de croissance rapide, entre autres.

Les avantages du commerce électronique international

Pour des centaines de millions de consommateurs partout sur la planète, magasiner en ligne fait désormais partie du quotidien. On estime en effet que les ventes au détail en ligne dépassent deux billions de dollars américains à l’échelle mondiale, et elles devraient plus que doubler d’ici 2021.

À l’instar des consommateurs, les entreprises, tous secteurs confondus, délaissent elles aussi de plus en plus les canaux de vente traditionnels pour progressivement adopter le modèle des achats en ligne. Il n’est donc pas surprenant de constater une explosion du commerce électronique interentreprises. À l’échelle mondiale, ce marché est d’ailleurs deux fois plus important que celui du commerce électronique de détail, et on prévoit qu’il atteigne une valeur de 6,7 billions de dollars d’ici 2020.

L’origine de cette croissance phénoménale? D’une part, elle s’explique par le grand nombre d’internautes qui rejoignent la toile chaque année et, d’autre part, par la pléthore de plateformes de cybercommerce sophistiquées et bon marché mises à la disposition des entreprises, grâce auxquelles elles peuvent rapidement proposer leurs produits et services en ligne à des clients du monde entier, et ce, à peu de frais et avec un minimum de connaissances techniques.

Parmi ces solutions, on retrouve les places de marché électroniques bien connues que sont Alibaba, Amazon, eBay et Etsy, les plateformes de création de vitrines virtuelles comme Shopify, ou encore les solutions sur mesure pour les entreprises aux besoins uniques. Quelle que soit la méthode utilisée, l’essor du commerce électronique a rendu les règles du jeu équitables pour tous les entrepreneurs. Dorénavant, même la plus petite des entreprises peut jouer dans la cour des grands et vendre ses produits ou services partout dans le monde relativement facilement.

Les défis du commerce électronique

Les avantages potentiels du commerce électronique international sont bien réels. Mais réussir sa transition du « brique et mortier » au « clic et mortier » comporte son lot de défis.

Il y a l’expédition, par exemple, qui constitue souvent un premier défi pour une nouvelle entreprise qui cherche à livrer ses produits de la façon la plus rapide et économique possible.

L’expérience-client est aussi une mise à l’épreuve pour les nouveaux détaillants en ligne, car les géants du commerce électronique comme Amazon ont mis la barre haute : les frais d’expédition sont bas, voire inexistants, et la livraison peut parfois se faire en quelques heures seulement. Durant ce laps de temps, les clients reçoivent des notifications pour suivre le cheminement de leur colis en temps réel, du moment où celui-ci quitte le centre d’exécution des commandes jusqu’à ce qu’il arrive sur le pas de leur porte.

Mais satisfaire les attentes élevées du consommateur ne sera sans doute pas le seul obstacle que rencontreront les entreprises canadiennes de commerce électronique en traitant une commande destinée à des clients à l’étranger. Qu’ils entrent ou qu’ils sortent, tous les colis doivent être dédouanés; il est donc primordial de bien comprendre ce processus parfois complexe. Un contrôle préalable rigoureux des réglementations propres à chaque pays est également de mise, car certains imposent des restrictions ou des interdictions sur certains types de marchandises.

Un très grand nombre de femmes entrepreneures canadiennes l’ont prouvé : aucun de ces défis n’est insurmontable. Sans compter que de nombreuses ressources sont offertes à celles qui désirent faire le grand saut. Et qui de mieux placer que des femmes ayant surmonté ces mêmes obstacles avec brio pour vous guider? Le programme gouvernemental canadien Femmes d’affaires en commerce international (FACI) offre aux entrepreneures diverses occasions de réseautage d’affaires au Canada et à l’étranger ainsi que des conseils pour limiter les inconvénients inhérents à l’exportation vers de nouveaux marchés

Les débouchés du commerce électronique au féminin

La vente en ligne offre un éventail de possibilités aux femmes entrepreneures canadiennes en leur permettant de toucher à de nouveaux secteurs bouillonnants et lucratifs.

L’un de ces secteurs est celui des solutions technologiques destinées aux femmes, ou Femtech. Visant à améliorer la santé et le bien-être des femmes, les entreprises de ce secteur créent des solutions novatrices adaptées à chacun des aspects de leur vie : santé, fertilité, nutrition et conditionnement physique, maternité et épanouissement sexuel. Avec un marché composé de plus de la moitié de la population mondiale et des investissements de plus d’un milliard de dollars à ce jour, ce secteur possède sans aucun doute un immense potentiel de croissance.

Percer à l’étranger

« Par où commencer? » Voilà la première question que se posent les femmes entrepreneures canadiennes qui songent à internationaliser leurs activités de commerce en ligne.

Pour beaucoup, exporter vers les États-Unis constitue le premier choix logique : culturellement, le pays est assez semblable au Canada, il partage l’une de ses deux langues officielles et, avec le Mexique, est l’un des signataires du nouvel Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC). Plus déterminants encore, ses quelque 327 millions d’habitants en font l’un des plus vastes marchés de la planète.

Par la suite, ce sont les 28 pays membres de l’Union européenne, totalisant une population de 500 millions de personnes, qui constituent une cible de choix pour les femmes entrepreneures. L’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne est entré provisoirement en vigueur en septembre 2017, ouvrant des débouchés dans des secteurs aussi variés que l’aéronautique, les technologies propres et les produits forestiers, en passant par les technologies de l’information et des communications et les dispositifs médicaux.

Troisième arrêt : l’Asie. Cet autre marché vaste et lucratif recèle de débouchés pour les entrepreneurs actifs à la fois sur les marchés interentreprises et de détail. Après la ratification, en mars 2018, de l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), l’Asie est devenue un marché encore plus attrayant pour les exportateurs canadiens.

Vous voulez en savoir plus?

Consultez la Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat du gouvernement du Canada, le programme Femmes d’affaires en commerce international (FACI) du Service des délégués commerciaux du Canada et GroYourBiz. EDC a également investi 250 millions de dollars dans la Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat.