Le Canada et le Royaume-Uni ont bien plus en commun qu’un monarque. Les deux pays sont lés par un partenariat bien enraciné qui repose sur des valeurs démocratiques, des marchés ouverts et un engagement envers la croissance durable. Cette alliance de longue date s’est transformée en une relation économique dynamique, renforcée par l’Accord de continuité commerciale Canada–Royaume-Uni (ACC), qui offre un accès préférentiel et élimine les droits de douane sur 98 % des exportations canadiennes au Royaume-Uni.
C’est aussi une relation riche en possibilités. Entre 2023 et 2024, la valeur totale des échanges économiques entre nos deux pays a augmenté de 15 %, passant à 559 milliards de dollars. Le Royaume-Uni est maintenant le deuxième partenaire commercial du Canada (40,2 milliards de dollars en exportations de biens et services).
Priorités commerciales stratégiques et accords bilatéraux
Une collaboration plus importante se profile à l’horizon, puisque l’innovation, les technologies propres et le commerce électronique font partie des priorités des deux nations. Des minéraux critiques jusqu’à l’intelligence artificielle (IA) en passant par les technologies quantiques, les récentes initiatives conjointes du Canada et du Royaume-Uni signalent une ambition commune de faire partie des chefs de file de l’économie mondiale.
La stratégie commerciale du Royaume-Uni pour 2025 fait état d’une approche souple axée sur les services qui favorise des ententes commerciales ciblées plutôt que des accords de libre-échange (ALE) plus vastes et complexes. Dans une déclaration commune, le Canada et le Royaume-Uni ont réaffirmé leur engagement à étendre l’ACC afin d’éliminer les obstacles au commerce et de renforcer la coopération dans des domaines comme les semi-conducteurs, la photonique, les matériaux émergents et la conception de puces en vue d’établir des chaînes d’approvisionnement plus résilientes.
Les deux pays ont également conclu une entente de coopération bilatérale concernant les minéraux critiques, les infrastructures et le développement des capacités de production et de traitement.
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Principales possibilités d’exportation au Royaume-Uni pour les exportateurs canadiens
Le Royaume-Uni importe des produits canadiens depuis longtemps, comme les produits de la mer (51,31 millions de dollars en 2024), et est un partenaire avant-gardiste dans les secteurs des technologies propres, des énergies renouvelables, de la décarbonation et des mines.
Mark Sullivan, directeur des technologies numériques et de la fabrication de pointe à EDC, explique : « Le rôle du Canada en tant que partenaire constant et fiable, ainsi que le partage actif de nos connaissances en matière de sécurité au sein du Groupe des cinq, font du Canada une destination commerciale de plus en plus attrayante. »
Possibilités d’exportation dans les secteurs des technologies propres, de l’hydrogène et de l’énergie nucléaire
La Révision 2025 des dépenses gouvernementales du Royaume-Uni comprend 41,9 milliards de dollars en recherche et développement (R-D) pour les technologies propres et 5,56 milliards de dollars pour la fabrication de pointe. EDC offre son expertise en soutien aux entreprises canadiennes qui font leurs premiers pas sur ce marché.
L’industrie des eaux usées est en pleine transformation au Royaume-Uni en raison des pressions environnementale, des réformes règlementaires et de la volonté du gouvernement d’atteindre la carboneutralité d’ici 2030. Les exportateurs canadiens peuvent proposer des systèmes de filtration perfectionnés, des technologies de digestion anaérobie qui permettent la décomposition de la matière par des microorganismes, des infrastructures à faibles émissions de carbone de même que des solutions d’analyse prédictive et de gestion de l’énergie intelligentes utilisant l’IA.
La Stratégie du Royaume-Uni en matière d’hydrogène vise l’atteinte d’une capacité de production de 10 gigawatts d’hydrogène à faibles émissions de carbone d’ici 2030, dont la moitié obtenue par électrolyse verte, qui utilise l’électricité pour séparer l’eau en hydrogène et en oxygène. Grâce à un financement gouvernemental de plusieurs milliards de dollars pour des projets majeurs dans le domaine de l’hydrogène, le Royaume-Uni est en voie de devenir un chef de file mondial de l’hydrogène propre. Les possibilités d’exportation comprennent les composants pour appareils d’électrolyse, les infrastructures sobres en carbone, les systèmes de stockage de l’hydrogène et les technologies de réseau électrique intelligent.
Le Canada étant une nation de niveau 1 dans le secteur nucléaire, il peut profiter des investissements du Royaume-Uni dans l’énergie nucléaire, y compris dans le cadre du projet de centrale nucléaire Sizewell C et d’un programme en pleine expansion consacré à la création de petits réacteurs modulaires (PRM). Le Canada construit actuellement un PRM à Darlington, en Ontario − le premier parmi les nations du G7 – ce qui offre aux entreprises canadiennes une expérience précieuse susceptible de mener à des occasions d’affaires à l’étranger.
« Lorsque le Royaume-Uni sera prêt à construire son premier PRM, les entreprises canadiennes disposeront d’un énorme avantage parce qu’elles pourront apporter leur expertise au projet », déclare Shariq Akhlaq, responsable national de la transition énergétique à EDC.
Minéraux critiques et applications militaires
Le Royaume-Uni et d’autres nations européennes ont besoin des éléments de terre rares et des minéraux critiques du Canada. En retour, le Canada a besoin d’investissements pour développer ce secteur et traiter ces minéraux, explique Ime Ekong, directeur du développement des affaires à EDC pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique.
« Du côté de l’Europe, on constate un grand intérêt à fournir ce capital et nous observons des progrès en ce sens. Par exemple, le pendant d’EDC au Royaume-Uni, l’organisme U.K. Export Finance, a accru son capital destiné au secteur minier. L’organisme a prévu des fonds pour financer des projets d’exploitation de minéraux critiques à l’étranger afin de s’assurer de contrats d’écoulement visant l’exportation de ces minéraux au Royaume-Uni », déclare M. Ekong.
Les dépenses militaires sont en hausse partout en Europe, ce qui stimule la demande pour les brise-glace et les minéraux critiques détenus par des entreprises canadiennes et utilisés dans des applications militaires, comme les drones et les batteries.
Captage du carbone et innovation industrielle
Dans les régions fortement industrialisées du nord du Royaume-Uni, le gouvernement est en train de mettre en place un programme de captage, d’utilisation et de stockage du carbone (CUSC), qui cible sept grappes industriels. « Voilà un domaine dans lequel le Canada possède une grande expertise, et particulièrement l’Alberta en raison des sables bitumineux. Les technologies de CUSC de la province sont particulièrement perfectionnées et il est possible que les technologies que nous utilisons au Canada puissent être largement reprises au Royaume-Uni », déclare M. Ekong.
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Principaux défis du commerce avec le Royaume-Uni
Les règlementations avant-gardistes du Royaume-Uni et de l’Europe en matière de développement durable rendent obligatoires les divulgations ESG (facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance), et les exportateurs canadiens doivent en tenir compte, dit Rachel Guthrie, chef du développement durable à EDC.
« Pour bien comprendre les règlementations en matière de développement durable, il ne faut pas s’arrêter à la conformité : c’est la clé de l’accès à ce marché, de la résilience à long terme et de l’obtention d’un avantage concurrentiel », affirme-t-elle.
Les règlementations, comme la Directive sur les rapports de développement durable des entreprises, la Taxonomie de l’UE et le Règlement sur la publication d’informations en matière de services financiers, exigent la transparence dans l’intégration des facteurs ESG.
De plus, des règles supplémentaires imposent un contrôle préalable en matière de droits de la personne et d’incidence environnementale, une tarification du carbone sur l’acier, l’aluminium, le ciment, les engrais et l’électricité importés en UE, ainsi que la preuve par l’importateur que les produits ne sont pas liés à la déforestation.
Autres défis à l’exportation
Volatilité des devises
Les exportateurs canadiens qui se protègent contre les fluctuations de la livre sterling courent le risque de voir leurs marges bénéficiaires érodées par la volatilité des devises, en particulier pendant les périodes d’incertitude politique ou lorsque les politiques de taux d’intérêt du Royaume-Uni et du Canada divergent. EDC offre des solutions pour atténuer les risques associés aux fluctuations de change en stabilisant les coûts et en protégeant les marges bénéficiaires contre les mouvements défavorables des devises.
Complexité des règlementations
Le Royaume-Uni applique des règlementations rigoureuses à un vaste éventail de produits et de services exportés au pays. Il est essentiel de bien connaître les normes en matière de certification, d’étiquetage, d’inspection et de contenu pour réussir. Le soutien d’EDC à l’entrée sur le marché et ses connaissances sectorielles peuvent aider les exportateurs à surmonter ces obstacles règlementaires en toute confiance.
Percer le marché du Royaume-Uni
Le Royaume-Uni est un marché concurrentiel et sophistiqué. Votre succès dépend de votre préparation stratégique, de vos connaissances des règlementations et de la clarté de votre proposition de valeur – tant en ce qui concerne l’innovation que la durabilité et la tarification.
- Cote de risque à court terme : faible
- Principales exportations canadiennes (2024) : métaux et minéraux non métalliques, produits énergétiques, biens de consommation, produits agroalimentaires, produits du bois
- Valeur totale des exportations canadiennes (2024) : 28,3 milliards de dollars
- Accords commerciaux : Accord de continuité commerciale Canada–Royaume-Uni
- PIB (nominal de 2025) : 3 700 milliards de dollars américains
Comment EDC peut vous aider à accéder à de nouveaux marchés
EDC fait partie de l’écosystème du commerce du gouvernement du Canada, dirigé par le Service des délégués commerciaux (SDC). Nos spécialistes offrent leur soutien aux exportateurs canadiens pour les aider à croître et à réussir.
Les économistes et les analystes d’EDC produisent des rapports économiques en temps opportun, y compris les Perspectives économiques mondiales, l’Analyse trimestrielle des risques pays et des profils de marchés. Grâce au portail ExportActions, vous pouvez consulter des guides, des articles, des webinaires, des balados et des ressources sur les technologies propres.
Pour communiquer avec un conseiller en exportation d’EDC, consultez notre Centre aide-export et inscrivez-vous à MonEDC.
Les garanties et l’assurance crédit commercial d’EDC
Avez-vous besoin d’un fonds de roulement ou d’une protection contre les défauts de paiements? Les garanties d’EDC vous aident à obtenir plus de financement de votre institution financière, tandis que l’assurance crédit commercial d’EDC vous protège contre les acheteurs qui ne paient pas. En assumant une partie des risques inhérents à la croissance de votre entreprise, nous permettons à votre institution financière de vous prêter davantage de fonds ou de libérer des actifs qui seraient autrement détenus à titre de nantissement.
Alors que les entreprises de partout au pays ressentent les effets de l’incertitude des marchés, nous augmentons notre soutien aux exportateurs et aux investisseurs canadiens à mesure qu’ils s’ajustent et s’adaptent aux nouvelles réalités du marché. Le Programme d’impact commercial d’EDC permettra d’injecter 5 milliards de dollars supplémentaires sur deux ans pour soutenir des entreprises admissibles et les aider à relever les défis économiques.
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