Cet article fait partie de notre série sur le secteur des services financiers, et plus particulièrement les technologies financières. Découvrez les occasions que recèle ce secteur en pleine croissance.

Philipp Postrehovsky est chef de l’exploitation à RentMoola, une entreprise de technologie financière de Vancouver exerçant des activités aux États-Unis.

Découvrez son parcours d’exportation ici.

Quel conseil donneriez-vous aux entreprises de technologie financière souhaitant percer le marché américain?

Tout dépend de ce qu’elles veulent y faire. Mais en tout cas, elles doivent avoir un bon avocat, qui vérifiera tous leurs contrats. Et aussi bien comprendre la réglementation et le climat concurrentiel locaux, qui sont très différents de ceux du marché canadien.

Y a-t-il un moment particulier que vous considérez comme décisif pour votre parcours d’exportation?

Nous sommes devenus un chef de file au Canada en raison de nos racines à Vancouver. Cela dit, dès le départ nous avons tenté de nous positionner sur le marché américain. Ce n’était pas nécessairement notre priorité, mais nous avons toujours eu un pied là-bas. Des clients américains sont venus vers nous spontanément, et nous ne voulions pas les repousser.

Quelle est la plus grande différence entre faire des affaires au Canada et à l’étranger?

Même si le Canada et les États-Unis sont voisins, et que la gestion immobilière se ressemble dans les deux pays, chaque marché a ses caractéristiques propres. Il faut toujours bien les connaître pour être efficace côté ventes.

Par exemple, nous sommes à peu près opérationnels au Royaume-Uni, mais ce marché n’est pas prioritaire pour nous. C’est que, dans ce pays, le marché de la gestion immobilière ne fonctionne pas du tout comme en Amérique du Nord. La clé, c’est donc de comprendre en profondeur le marché visé et ses particularités, pour pouvoir s’y adapter.

Que connaissez-vous aujourd’hui de l’exportation que vous auriez aimé savoir à vos débuts?

Les subtilités du système bancaire américain. J’aurais aimé en savoir un peu plus sur le risque accru de fraude aux États-Unis. Nous n’en avons pas vraiment souffert, mais nous ne savions pas à quel point le risque bancaire y est plus élevé qu’au Canada.

Quelque chose vous a-t-il surpris à votre entrée sur le marché américain?

Le marché de la gestion immobilière y est plus mature qu’au Canada et, en matière d’innovation, l’attitude y est vraiment plus ouverte et avant-gardiste. Là-bas, ils ont au moins de cinq à dix ans d’avance sur le Canada, je dirais. Dans le secteur bancaire, le Canada est peut-être en tête, mais pour ce qui est de la gestion immobilière, les États-Unis l’emportent. C’est le genre de choses qu’il faut savoir.

Quelle est la meilleure leçon que vous avez tirée d’une mauvaise expérience d’exportation?

Évitez de vous retrouver dans la même situation. Vos erreurs sont utiles… seulement si vous apprenez d’elles. Parce que répéter la même erreur, ce n’est jamais bon.